Le soleil et la nuit. C'est le cycle de la journée. Personnellement, je préfère la nuit. Mais quel est l'avis de Hiro ? Ça, c'est un mystère. Vous n'avez qu'à lui demander. Hiro, pensif comme pas deux marchait le long du bâtiment, pour sortir du secteur. Malheureusement pour lui, il s'était pris les pieds dans la racine qui dépassait d'un majestueux arbre et s'étala comme une patate sur le sol froid. Les petits cailloux avaient écorché la peau de ses mains, mais pas profondément. Tant pis, ça ne piquera qu'un peu, et les blessures se refermeront dans pas longtemps. Si ça aurait été un humain qui ferait une chute aussi banale qu'il soit, en particulier un gamin, ses blessures seraient restées un peu plus longtemps, beaucoup plus même. L'enfant serait parti en courant, laissant ses billes au sol, incapable de les ramasser à cause de la douleur qui le tenaillerai.

Du côté de Hiro, ce n'est pas cette chute qui l’inquiétait, il n'était pas du tout d'humeur à réfléchir ainsi surtout par un temps pareil. Beaucoup, beaucoup de choses l'intriguait en ce moment. Souvent il ne se sentait pas bien, psychologiquement, évidemment. Parfois, il revoit le plus souvent un passage de son passé qu'il a tant voulu oublier; lorsqu'il perdu son œil gauche. Hiro s'arrêta et s'adossa contre un arbre, et passa une main sur son dernier œil, il pensait que bientôt il deviendrait aveugle, car l'arbre en face de lui n'était pas aussi net qu'avant. Chaque jour, l’œil se fatigue, et "meurs" à petit feu. Non pas qu'il sera aveugle dans quelques jours, au contraire, mais ça le gêne. Ne plus voir les choses comme avant l'ennuyait plus que tout. Il fallait qu'il plisse l’œil pour voir ne serais-ce qu'un poil plus nettement qu'avant.

En plus de ce sujet, absolument tout trottait dans sa tête, l'amenant parfois à dire des choses incohérentes qu'il ne pense pas, voir même à avouer certains actes qu'il a fait durant son enfance, comme les nombreux meurtres qu'il a commis pour s'amuser, d'après lui. Enfin bon, revenons à nos moutons. Juste après avoir soupiré un long moment, Hiro regardait ses mains et reprenait son chemin vers un endroit dont il n'avait même pas encore prévu. Il marchait dans la dense forêt aux grands arbres, certains feuillages avaient même assombri des coins tranquilles. Hiro respirait l'air ambiant; si pur, si bon. Ce n'est pas encore la campagne, mais ça y ressemblait.

Le silence était d'or ici, seulement quelques oiseaux innocents chantonnaient tranquillement au chaud dans leurs nids. Ce qui était étrange, c'est que certains arbres avaient encore conservé tout - ou presque - leur feuillage, tandis que d'autres étaient déjà nus, dépourvus de leurs majestueuses feuilles. Le vent qui soufflait sur les joues de Hiro le calmait plus ou moins. Il avançait à petits pas, il avait tout le temps qu'il voulait, après tout. Ce n'était pas le moment de se presser, surtout dans l'état ou il se trouve. Soudain, il s'arrêta et plissa l'oeil car il avait vu une silhouette : mais rien. Une illusion ou tout simplement un vulgaire tronc d'arbre au loin ? Hiro gambadait au milieu de la forêt et son chemin l'arrêta au bord d'une étendue d'eau, une marre. De nombreux animaux peuplaient ce coin d'eau : que ce soit de simples canards à des mammifères divers qui viennent boire ou faire autre chose - sans arrière pensées - qu'ils font tous les jours. Ces pauvres bêtes qui finiront toutes par périr un jour ou l'autre. Il est bien vrai que l'on naît pour retourner à la terre le moment venu. Même Hiro y retournera.

Personne n'est,immortel, même ceux qui ont vécu des millénaires. Malgré tout cela, lorsque nous avons péri, nous ne sommes pas entièrement mort. Car nous allons continuer à vivre dans le cœur de nos proches. Tout cela faisait vaciller Hiro qui s'asseyait au bord de l'eau. Il songeait parfois à ce qu'il y avait après la mort. Car personne n'est revenu d'entre les morts, sauf les morts-vivants. Malgré tout cela, personne ne connaît réellement ce qu'il y a derrière la porte de la mort. Tout cela resterais un mystère. Hiro retira ses chaussures et plongea ses pieds dans l'eau. Détendu, il s'enfonça lentement dans ses pensées. Il ferma les yeux et respira lentement, comme pour méditer. Hiro pouvait enfin faire le vide dans son esprit. Il prenait une grande inspiration, puis soufflait un grand coup. Voilà son activité du moment. Malgré que ses pensées étaient fouillies, toutes ses idées noires s'evacuerent aussi vite qu'une cascade qui se déverse.

Hiro n'avait pas remarqué qu'une personne était derrière lui. Trop occupé à songer de choses délicates. L'inconnu le saisit par l'épaule, ce qui le fit directement sortir de ses pensées. Il se retourna, c'était une fille. Une fille ayant les mêmes yeux que lui. Rouges comme le sang, mais les cheveux blancs. Exactement comme lui. Mais elle, elle avait encore ses deux yeux. Des marques sous les yeux atténuaient son regard plus ou moins agressif. Sa peau était couleur caramel, une jolie couleur de peau. Elle avait une marque rouge sur le front, et une unique natte qui pendait jusqu'à son nombril couvert par une tunique étrange, ayant comme motif doré une forme ovale. Son corps était fin, similaire à Hiro. Elle l'invita à se lever, et lui murmura diverses choses. La réaction de Hiro faisait penser à une révélation. Il écarquilla son œil ouvert, et la pupille se rétractait. La dame,le serrait dans ses bras, il en fit de même, souriant. Une larme perlait au coin de son œil, olé soulagé de ce que venait de dire la jeune femme.

Il la lâcha et recula, puis elle parti. Qui étais-ce ? Il ne le sit pas. Mais il sentait quelque chose qui le liait à elle d'une manière indirecte. Peut être avait-elle été une connaissance d'autrefois, une camarade que Hiro n'a pas pu tuer autrefois, c'est la seule question. Hiro soupira et tomba au sol, à genoux. Il mis ses mains sur son visage pour le cacher, passant la main gauche sous sa mèche afin de ne pas être embêté par les cheveux. Une violente douleur l'avait frappé dans le dos, non pas qu'il souffrait des os, c'était différent. Il fronçait les sourcils et essayait de se calmer aussi bien qu'il le pouvait, mais son sourire se ternit, mourut après quelques secondes.

La douleur s'était calmée. Il retirait ses mains et regardait autour de lui, puis au fond de l'eau. De jolies couleurs avaient tachées l'eau d'un magnifique bleu scintillant. Des couleurs froides mais rassurantes. Hiro soupira en contemplant le mouvement de l'eau, tout était si paisible, ici. Quel dommage qu'il n'ai presque jamais connu de moment aussi paisibles. Il adorait être seul à regarder ce qu'il n'a jamais vraiment vu.

Puis un craquement de branche morte le dérangea, il se retourna brusquement. Il susurra plusieurs choses pour le rassurer, bien que réellement, ça ne lui ferait aucun de mal, un peu de compagnie. Il se tut, souffrirait-il d'hallucinations? Rien n'avait réellement changé depuis son arrivée. Peut-être que cette silhouette était donc fausse. Hiro soupira, se tenant la tête, et parti.