Ecole Lisienne
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Une école à l'apparence normale pour des élèves anormaux. H/Y/Y
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez|

Ah oui, quand même ! |Libre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
Ah oui, quand même ! |Libre Vide
MessageSujet: Ah oui, quand même ! |Libre Ah oui, quand même ! |Libre Icon_minitimeDim 4 Déc - 15:52

Helena était enfin arrivée à Lisienne. A peine avait-elle eu postulé pour devenir jardinière que le travail l’appelait. Au moins, elle ne chômerait pas et ça lui faisait plaisir de se rendre enfin utile dans sa vie.

La Demi-Elfe se rendit à la cabane à outil. Arrivée, elle fut surprise de la voir grande ouverte. A croire qu’on se fout complètement de savoir qu’un inconnu peut se servir n’importe quand sans autorisation. Quand Helena rentra dedans, il y manquait pas mal d’outils et apparemment personne ne sans souciait. La jardinière troqua ses ballerines rouge vif contre des bottines caoutchouc jaune. Elle s’arma de deux seaux, un ou deux outils et des graines. C’était partit pour champ de bataille !

Helena était au potager et s’était… horrible. Pire qu’un champ de bataille, en fait. Les fruits et légumes étaient soit pourris soit abimés. La jardinière pouvait comprendre que les élèves les détestaient mais peut-être pas au point de refrogner leur rage dessus. Qu’à moins de jouer au foot avec un melon soit si amusant. Et puis… C’est quoi ces tomates mélangées avec les fraises ?! C’était sans dessus dessous. Un vrai méli-mélo de gâchis. Même les mauvaises herbes fleurissaient à merveille.

-Ah oui, quand même ! lâcha Helena.

Helena soupira à la vue de ce gaspillage. Elle se mit à quatre patte dans la terre se soucier de se salir et tâta la terre. Elle était sèche. Mais depuis quand on ne l’avait pas arrosée ? Il y avait pas mal de travail. La jardinière se mit à arracher un à un les mauvaises herbes et à chercher des petits cailloux dans la terre puis les jeta dans l’un de ses sceaux sans même y prêter un regard.

Une pensée quelque peu idiote traversa le cerveau de la demoiselle. Comme c’était la première fois qu’elle travaillait pour une école, c’était également la première fois que des élèves allaient la voir la tête à moitié enfuie dans le sol. Quelle vision très joyeuse que l’on pouvait se faire d’un jardinier. Helena se secoua la tête à cette vision puis se mit rire toute seule en se traitant d’idiote.
Revenir en haut Aller en bas
Amy Crow
Amy Crow
Messages : 49
Points : 4754
Date d'inscription : 16/11/2011
Age : 28
Localisation : T'es flic ou quoi ?!?

Feuille de personnage
Classe :: Seconde
Race :: Télépathe
Orientation Sexuelle: Bisexuelle
Ah oui, quand même ! |Libre Vide
MessageSujet: Re: Ah oui, quand même ! |Libre Ah oui, quand même ! |Libre Icon_minitimeDim 4 Déc - 16:35

    Midi. L’heure de déjeuner. L’appétit vient en mangeant, comme dit ce vieil adage. Pourtant, Amy n’éprouvait que du dégoût lorsqu’elle observait les petits pois se battre en duel avec les carottes d’un orange bien trop pétillant pour que cela puisse être naturel. Le vert éclatant des petits pois lui rappelaient ceux provenant d’Angleterre. La première fois qu’elle les avait vu, elle n’avait cessé de se dire que ces légumes étaient radioactifs tant ils lui rappelaient le fluorescent. Mais au fond, c’était ainsi. Elle s’était habituée et avait terminé son séjour à Londres sans embrouilles. Tout cela lui paraissait lointain, désormais. Ce voyage s’était effectué en la présence de Shiki. Aurait-elle un jour la chance de pouvoir l’accompagner au bout du monde ? Elle n’y croyait plus. Elle avait perdu espoir depuis longtemps. Zoey s’était chargée de la plonger dans cet état mélancolique.
    Zoey… Pourquoi s’appelait-elle ainsi, déjà ? Elle n’arrivait même plus à se souvenir si c’était elle qui l’avait nommée ainsi ou si elle s’était présentée sous ce pseudonyme. De toute façon, quelle différence ? Elle piqua l’un des légumes du bout de sa fourchette, l’enfourcha dans sa bouche et fit la grimace. En temps normal, elle n’était pas difficile. Mais là, c’était vraiment infecte. Si l’aspect était étrange, le goût l’était tout autant. Elle soupira avant de reporter son attention à la viande rouge saignante à souhait au bout de son assiette. Manque d’appétit.

    La cause de son état ? Elle se laissait aller, voilà tout. Pourtant, ce n’était pas la faute de son Autre. Pour une fois. Uniquement la faute de cette fille brune aux reflets roux dont elle ignorait tout. Enfin, presque tout. Elle connaissait une partie d’elle-même. La plus importante peut-être. La plus récente aussi. Elle s’en voulait de s’être immiscée à l’improviste dans son esprit. Elle s’en voulait mais il lui était impossible de faire marche arrière. Au moins l’avait-elle débarrassé d’un poids lourd à porter. Elles étaient désormais deux à connaître la vérité. Trois, en comptant Zoey. Mais mieux valait l-oublier pour un moment. C’était mieux ainsi. Toujours est-il qu’à cause des souvenirs de la fille de l’église, ses rêves étaient ponctués de cauchemars, son appétit d’ordinaire si grand n’était plus. Elle se laissait mourir à petit feu. Voilà l’impression qu’elle donnait aux autres.

    - Amy, est-ce que ça va ?

    Non cela n’allait pas. Il fallait vraiment être stupide pour poser cette question. Le nom de cet orateur ? Aucune importance. Sans doute l’un des crétins de sa classe. D’ailleurs, ici elle n’avait pas beaucoup d’amis. Elle ne parlait que très peu, les autres la trouvaient étrange, d’une différence sans nom, effrayante. La plupart des gens ont peur de l’inconnu. Voilà pourquoi les crétins de sa classe évitaient Amy Crow. Qui aimerait adresser la parole à une gamine souffrant d’un dédoublement de la personnalité, pouvant percer le moindre de vos secrets les plus noirs et limite masochisme ? Personne. Même si tout ceci n’était qu’un secret, les rumeurs allaient bon train sur le dos de la petite lycéenne. Quelques uns insinuaient qu’elle procéder à des cérémonies sataniques la nuit, d’autres affirmaient l’avoir vu traîner avec le monstre légendaire qu’était Cocaïne. Cette dernière était sa colocataire de chambre. C’était Zoey qui l’appréciait. Elle et Zoey avaient tant de fois pris des cuites ensemble qu’elles s’entendaient plus tôt bien. Amy, elle, avait dû mal à lui accorder sa confiance, malgré les bonnes paroles que racontait son Autre au sujet de l’élève de première.
    La vérité dans tout cela ? Qu’elle était-elle ? La vie entière est bâti sur un mensonge. Un long mensonge qui ne cesse de continuer, encore et toujours. Même aujourd’hui. Amy ferma les yeux quelques temps, voulant faire abstraction des pensées des autres. Elle souhaitait surtout éviter les regards insistants de certains. Des pupilles lourdes étaient posées dans son dos. Elle soupira une nouvelle fois et se leva finalement de table, ignorant la question que la blonde assise en face d’elle venait de poser. Des menteurs. Voilà tout ce qu’ils étaient. Elle était seule dans cet internat. Elle ne pouvait faire confiance à personne. Toutes les personnes qu’elle connaissait l’avait trahit un jour ou l’autre. À commencer par sa mère. Sa propre mère qui avait eu le courage de la traiter comme un chien. Un sac à merde, même ! Cette pensée lui fit monter quelques larmes. Shiki aussi, était partit. Elle vivait ce départ comme une trahison. Le brisement d’une promesse faîte un soir d’été. Une promesse qui résonnait encore dans son crâne.

    Le plateau vola. Elle entendit les ricanements de la foule. Il ne manquait plus que cela. Mais elle était depuis longtemps insensible à l’opinion publique. Heureusement, d’ailleurs. « Laisse les rire, tu auras tout ton temps pour leur faire regretter le jour où leurs putains de mères les ont mis au monde ! » cracha Zoey. Première manifestation de la journée. Voilà qui était étonnant. Amy posa une dernière fois ses yeux sur les débris de vaisselle avant de franchir le palier de la porte, sous le regard étonnés des agents d’entretien. D’ordinaire, lorsque les élèves faisaient tomber un verre ou une assiette, c’était à eux de ramasser. Pas aujourd’hui.

    L’air frais lui fit le plus grand bien. Et maintenant ? Elle fuyait une nouvelle fois. Elle avait toujours fuit. C’était ce qu’elle savait faire de mieux, il faut croire. Elle attendit quelques instants, pensant que Zoey voudrait bien la guider comme elle le faisait d’habitude. Rien. Le silence absolu régnait dans sa tête. Elle marcha alors au hasard. Elle laissait ses jambes faire tout le travail. Elle ne savait pas où cela allait la mener mais une chose était sûre : tout plutôt que de rester ici. Elle marcha ainsi longuement. Un bref regard à sa montre lu apprit qu’elle avait encore énormément de temps devant elle. Il faut croire qu’elle ne s’était pas vraiment éternisée à la cantine. Sa maladresse devait encore en faire rire quelques uns. Elle se contrefichait de savoir qui l’avait vu agir ainsi. Les élèves pouvaient bien rire d’elle, peu lui importait.
    Des courgettes, potirons et autres tomates la stoppèrent. Elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle s’était dirigée droit vers le potager. Elle n’y était jamais allée. C’était une véritable découverte pour elle. Elle parcoura les différentes allées, toujours sans se presser. De toute façon, cette après-midi, elle n’irait pas en cours. À cause de sa maladresse ? Non, juste du sommeil à rattraper. Le point à faire, aussi. Tant de choses et si peu de temps. Elle allait devoir se remettre en question. Voilà quelque chose qu’elle n’appréciait pas énormément, mais elle était obligée de passer par là. Au milieu des potirons et des citrouilles, une autre tâche orange se détachait de cet univers écologique. Une touffe de cheveux. Amy s’approcha le plus silencieusement possible pour finalement voir une jeune femme en train de râler toute seule dans son coin tout en travaillant durement. Elle se racla la gorge avant de finalement dire :

    - Bonjour ! Vous avez besoin d’aide ?

    Un tablier maculait de terre lui serrait la taille, des bottes couvertes de boues lui donnaient un petit air de paysanne. Ce n’était que la jardinière de l’école. Elle aurait très bien pu l’ignorer mais elle avait envie de racheter ses fautes passées en usant de la sueur. Voilà une méthode qu’elle ne connaissait pas. Racheter ses erreurs grâce au travail. D’ordinaire, ses fautes se payaient dans le sang. Ses avant-bras meurtris en étaient la preuve. La preuve aussi que Zoey n’était pas un ange. Elle aurait dû s’y attendre. Comment avait-elle pu croire un seul instant que son Autre la ménagerait ? Au contraire. Zoey voulait qu’elle donne son maximum. Ainsi, elle serait heureuse. Pour cela, il fallait qu’elle souffre.
    Penchée sur la terre, elle attendait une réponse de la jeune rouquine. Pas sûre qu’elle soit d’accord pour qu’une novice apporte sa contribution. Pourquoi accepterait-elle d’ailleurs ? Elle avait sans doute autre chose à faire que de s’occuper d’une adolescente. D’autant plus qu’Amy n’y connaissait rien en jardinage. Enfin, juste le stricte minimum. Shiki lui avait montré comment rempoter une plante, une fois. Elle n’était même pas sûre d’y arriver toute seule.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Ah oui, quand même ! |Libre Vide
MessageSujet: Re: Ah oui, quand même ! |Libre Ah oui, quand même ! |Libre Icon_minitimeDim 4 Déc - 19:15

Helena travaillait toujours autant, arrachant les mauvaises herbes une par une et en les jetant d’un geste maladroit de la main dans le sceau. Elle se relevait de temps à autre pour voir ce qu’elle avait déjà accompli. La Demi-Elfe avait l’impression d’avancer aussi lentement qu’un escargot à la course. Pourtant, elle ne se laissa pas abattre et redoubla d’efforts. Derrière elle, Helena entendit des pas touché la terre. Elle fit semblant de rien en pensant que c’était juste une personne qui passait.

- Bonjour ! Vous avez besoin d’aide ?

La Demi-Elfe se releva d’un geste brusque et fit une mine surprise de savoir qu’une charmante jeune fille serait prête à l’aider. Le visage de la jardinière se changea vite, laissant place à un sourire des plus radieux. A ce moment, Elle ne se souciait guère de l’apparence qu’elle montrait avec son tablier si joliment assorti à ses bottes jaunes. Helena enleva un de ses gants et essuya du revers de la main son front qui perlait déjà avec la sueur.

-Hé bien… Si tu es prête à salir tes vêtements et à te mettre de la terre sous les ongles, ce n’est pas de refus !

La jardinière se sentit heureuse qu’une tierce personne puisse l’aider. La Demi-Elfe remit son gant puis se rebaissa.

-Pour l’instant, tu peux m’aider à retirer les mauvaises herbes.

Ensuite, Helena s’affaira à son travail et refit ce même geste monotone, c’est-à-dire ; arracher les mauvaises herbes. Alors, qu’elle était en plein dans son extermination de pissenlits, elle avait l’impression d’avoir oublié quelque chose. C’est seulement après un blanc monumental qu’elle se mit à tilter.

-Quelle gourde …! dit la jardinière plus pour elle-même. En fait, je m’appelle Helena. Et toi ?

Ou l’art et la manière de se présenter avec maladresse. En revanche, Helena avait dévoilé son prénom. Mais ça, elle s’en fichait puisqu’elle ne travaillait qu’en tant que jardinière et donc, ça ne la choquerait pas trop que les élèves l’appelle par son prénom.

-En fait, je viens juste d’arriver. Et j’avoue que l’état dans lequel j’ai trouvé le potager m'a surprise…


Dernière édition par Helena T. Mandsen le Lun 5 Déc - 18:13, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Amy Crow
Amy Crow
Messages : 49
Points : 4754
Date d'inscription : 16/11/2011
Age : 28
Localisation : T'es flic ou quoi ?!?

Feuille de personnage
Classe :: Seconde
Race :: Télépathe
Orientation Sexuelle: Bisexuelle
Ah oui, quand même ! |Libre Vide
MessageSujet: Re: Ah oui, quand même ! |Libre Ah oui, quand même ! |Libre Icon_minitimeLun 5 Déc - 18:07

    Salir ses vêtements ? Aucun problème ! De toute façon, Amy n’accordait que très peu d’importance aux biens matériels. Ces vieilles frusques, elle les avait depuis quelques temps déjà. Il était grand temps qu’elle réorganise à nouveau sa garde-robe. Il est vrai qu’elle ne ressemblait pas vraiment à une lycéenne de son âge : aucune trace de maquillage, jamais de jupe ou de robe, uniquement des pantalons dans lesquels elle se sentait à l’aise et pour couronner le tout, son manteau noir la dissimulait aux yeux de tous. Non, il était vraiment temps que tout cela change. Un nouveau départ ? Pourquoi pas. Peut-être était-il encore trop tôt pour admettre une telle idée.
    Elle répondit à la jeune jardinière par un sourire. Quiconque voyait la télépathe sourire ne cessait de faire d’éloge à propos de ce visage si radieux, inspirant la joie et la bonne humeur. D’ailleurs, ses professeurs se désespéraient de la voir aussi peu heureuse. Qu’y pouvait-elle ? Elle n’allait tout de même pas se forcer pour leur faire plaisir. Mais voilà qu’elle offrait un sourire sincère à une parfaite esquisse. Pas une esquisse, croyez-moi. Cette rouquine avait sût la mettre tout de suite en confiance dès la première phrase échangée. Dans un sens, heureusement qu’elle avait accepté son aide. Sinon, la lycéenne s’en serait voulue et se serait sans doute adonnée à l’un de ses rituels favoris : la mutilation.

    Retirer les mauvaises herbes. Pourquoi pas ? Tout cela lui rappelait les jeux d’été endiablés en compagnie de Shiki. Elle avait pu en passer du temps, dans ce jardin fleuri aux mille merveilles. Enfant, elle n’avait cessé de s’ébahit encore et encore devant ces végétaux exotiques et tropicaux. Du jamais vu. Bien sûr, elle avait depuis longtemps oublié le nom de ces fleurs étranges, pourtant, la forme de leurs pétales restaient gravée dans l’esprit de la petite. Elle n’oubliait rien. Certains se prêtaient à dire que c’était une qualité. D’autres mauvaises langues aiment aussi la faire culpabiliser en traitant cette pseudo-qualité de poids à porter. Comment vivre éternellement en traînant derrière soi le fardeau de notre passé ? Voilà quel était le défi que surmontait chaque jour la brunette. Elle observait le soleil se lever en se remémorant la dernière fois qu’elle avait vu le spectacle de l’aube en compagnie de son demi-frère. Il y avait tant d’épisodes qu’elle aurait aimé effacer de sa mémoire. Mais en même temps, une partie d’elle-même désirait ardemment conserver éternellement ces souvenirs éparses, menaçant de fuir à chaque instant. Il fallait faire avec, voilà tout. Se rappeler ces mêmes fragments de mémoire n’était pas une bonne idée. Il fallait, au contraire, les laisser aller à leur guise, les choyer pour qu’ils fassent partie intégrante de l’esprit. Se faire du mal en se les imposant chaque nuit et chaque jour ne faisait qu’envenimer les choses.
    La tâche à laquelle elle devait s’appliquer. Voilà ce sur quoi elle devait se concentrer. Au lieu de cela, elle dérivait sur son passé. Elle se ressaisit, s’approcha de la terre fraîchement humide, courba le dos et commença à travailler en silence. Sans gants, elle devait faire plus attention. Ce n’était pas le moment de jouer les chochottes. De toute façon, elle n’était pas de nature plaintive. Elle n’était pas comme toutes ces garces passant des heures à parler de produits de beauté, de leurs aventures d’un soir ou même de mode. Elle n’était rien de tout cela. Le travail manuel ne la rebutait pas. Heureusement, sinon elle ne serait pas ici, à quatre pattes, pataugeant dans une curieuse boue où ses pieds s’enfonçaient un peu plus à chaque instant.

    - Quelle gourde …! En fait, je m’appelle Helena. Et toi ?
    - Amy. Je suis en première année, à vrai dire, lui dit-elle tout en s’affairant à la tâche.

    Lui dire la vérité ? Hors de question. Cette femme l’emmènerait tout de suite chez un psychiatre. Dans un sens ,n’était-ce pas la meilleure chose à faire ? Consulter un expert en la matière. Le plus tard possible, alors. Amy n’était en aucun cas presser de parler de Zoey à quelqu’un. Son Autre était effrayante. Sa personnalité était des plus complexes, ses objectifs imprécis, son caractère tout aussi flou. La télépathe ne connaissait rien de la demoiselle qui partageait son corps. Malheureusement, si Zoey pouvait voir et entendre à travers ses yeux, la réciproque n’était pas valable. Si seulement son don de télépathie pouvait s’appliquer à cette voix qui la transcendait, lui dictant de bien curieuses choses. Mais c’était trop beau pour être vrai.
    D’humain, Zoey n’en avait rien. Un monstre, voilà tout. Avait-elle déjà fait preuve de compassion ? Jamais. Sa folie la dictait, elle et Amy. Voilà toute la vérité. Même lors de sa visite à l’église, Zoey était obsédée par la puissance du don unique que possédait son hôte. C’était sans doute cela, le plus effrayant. Le fait que son Autre soit capable de sacrifier Amy pour son propre profit. Rien d’autre ne comptait à ses yeux que sa propre personne. Tout en faisant le procès de son autre personnalité, la jeune fille finit par ne plus faire attention par ce qu’elle arrachait et posa ses mains sur des orties. Elle couina légèrement avant de poser ses yeux sur sa main blessée. Même ici, le Tout-Puissant souhaitait qu’elle souffre. Ne pourrait-elle donc jamais être en paix ?



    - En fait, je viens juste d’arriver. Et j’avoue que l’état dans lequel j’ai trouvé le potager m'a surprise…
    - Rien de bien étonnant. Ces idiots de terminale saccagent tout. Enfin si seulement il n’y avait qu’eux. Tous ces garçons se croyant des as du ballon viennent ici pour s’entraîner, croyant un jour exceller dans ce sport !

    En effet, la plupart des garçons de sa classe s’amusent à sécher les cours pour jouer un peu au football. Quel amusement pouvait-on en tirer lorsque le seul but de ce jeu était de courir après une balle ? Les chiens faisaient cela aussi bien. Si ce n’est mieux. « Bien envoyé ! » ricana Zoey. Il ne manquait plus qu’elle. Il était prévu qu’elle se manifeste dans très peu de temps. Vu le nombre de fois où Amy venait de penser à elle, il était presque étonnant qu’elle ait attendu autant de temps pour prendre la parole. S’immiscer dans son crâne serait un terme bien plus approprié pour décrire cette situation des moins banales. Etait-elle la seule dans ce cas ? L’avenir le lui dirait.
    Elle observa une nouvelle fois ses mains rougeâtres suite aux brûlures que lui avaient infligées les végétaux. Cela lui apprendrait à vouloir rendre service. Elle avait arrêté le travail. La jardinière comprendrait sans aucun doute. D’ailleurs, elle était sans doute habituée à ce type d’incidents.

    - Dîtes, vous n’auriez pas quelque chose pour calmer les démangeaisons ?

    Elle observa le travail d’Helena tout en essayant de penser à autre chose. Tâche des plus difficiles lorsque l’on possède une main en feu et une voix ricanant en continu pour vous rappeler à quel point vous êtes maladroite. Son regard se posa finalement sur la cabine à outils. Sûr que là-dedans, il y aurait quelque chose capable de la soigner. Il ne restait plus qu’à croiser les doigts pour que son intuition soit exacte. Toujours est-il que ce potager avait grand besoin de main d’œuvre. Pourrait-elle venir aider pendant ses heures de permanence ou même après les cours ? Au moins cela lui changerait-il les esprits. Elle poserait la question plus tard. Si elle en avait le courage. De toute façon, pourquoi la jeune femme souhaiterait-elle avoir l’aide d’une lycéenne ayant deux mains gauches ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Ah oui, quand même ! |Libre Vide
MessageSujet: Re: Ah oui, quand même ! |Libre Ah oui, quand même ! |Libre Icon_minitimeMar 6 Déc - 16:30

La lycéenne se présenta. Elle s’appelait Amy et était en première année.
Quand Helena dit à la lycéenne qu’elle venait de fraichement débarqué à Lisienne et que c’était pour elle la surprise totale de trouver le potager dans un état lamentable, Amy lui répondit que cet état était dû au sport qu’exerçait les garçons sur les fruits et légumes cultivés. Pensait-elle vraiment cela ? La Demi-Elfe esquissa un petit sourire amical.

-Je n’en sais rien, il ne faut pas accuser sans preuve. Ceci étant dit, je suis sûre que certains garçons peuvent avoir un bon fond.

La jardinière avait appuyé sur le « certains ». Au moment où elle l’avait prononcé, elle pensait à son lâche père qui avait quitté sa mère pour des querelles de familles. Quoi que lui était un humain et par conséquence, il n’avait peut-être pas la même façon de penser qu’une quelconque créature. Il faut bien avouer que cet homme ne s’était pas entièrement battu pour ses convictions. Notamment celle d’aimer une Elfe et d’élever un enfant avec elle. Helena fut tirée de ses pensées par Amy qui montrait une de ses mains toute enflée.

- Dîtes, vous n’auriez pas quelque chose pour calmer les démangeaisons ?

La Demi-Elfe saisit l’un des poignets de la jeune fille et l’examina. Sa main était rouge et quelques boutons la parsemèrent. Une piqûre d’orties, pas de doutes. Helena fronça les sourcils. Elle n’avait rien sur elle pour apaiser la brûlure. Elle regarda vers la cabane à outils. Avec un peu de chance, il y pouvait y avoir quelque chose contre les démangeaisons.

-Non, je n’ai rien. Je vais regarder dans la cabane.

Elle se dirigea vers le petit abri et fouilla dedans. Mis à part une pelle, une brouette, un sécateur, un arrosoir en plastique vert et une autre paire de gant, il n’y avait pas de crème anti-démangeaison. Helena devait penser à faire une liste avec le matériel manquant et d’organiser une trousse de secours. Et trier la cabane, tant qu’on y est. Elle prit à la place les gants. Elle rejoignit Amy et les lui tendit avec un regardé désolé.

-Désolée, je n’ai rien pour toi sauf ces gants pour éviter de te piquer une deuxième fois. Sauf si tu veux arrêter d’arracher les mauvaises herbes. Evite aussi de gratter.

Même si ça serait dommage que la jeune fille arrêterait d’aider Helena en plein travail pour une bête piqûre de plante. De toute façon, en tant que membre du personnel, la jardinière ne pouvait pas obliger un élève à travailler à sa place. Sauf en cas de punition si jamais il y aurait dégradation du matériel ou autre.
Revenir en haut Aller en bas
Amy Crow
Amy Crow
Messages : 49
Points : 4754
Date d'inscription : 16/11/2011
Age : 28
Localisation : T'es flic ou quoi ?!?

Feuille de personnage
Classe :: Seconde
Race :: Télépathe
Orientation Sexuelle: Bisexuelle
Ah oui, quand même ! |Libre Vide
MessageSujet: Re: Ah oui, quand même ! |Libre Ah oui, quand même ! |Libre Icon_minitimeMer 7 Déc - 16:45

    Son poignet entre les mains d’Helena, un filet de sueur coula dans le dos de la jeune fille. SI jamais elle regardait avec plus d’attention, elle se rendrait compte de marques barrant sa peau, des cicatrices fraîchement refermées. Elle comprendrait alors tout. Elle n’était pas stupide, cela se voyait. Si jamais elle en référençait aux autres professeurs, elle pouvait dire adieu à cette fragile équilibre qui ne tenait plus qu’à un fil. Cet équilibre si instable et si fragile qui menaçait de s’écrouler à chaque instant. Elle examina quelques instants les boursouflures liées à cette satanée plante avant de partir en direction de la cabine à outils misérable. Elle l’avait échappée belle. Elle semblait ne s’être aperçue de rien. Elle ferma les yeux quelques instants, se concentra sur l’esprit de la jardinière et se rendit compte que sa priorité était de la soigner. Aucun trace dans sa tête d’une quelconque pensée ayant un rapport avec des mutilations. Tant mieux.

    La première fois. Tout lui revint en mémoire. L’angoisse lui nouant l’estomac, l’incertitude lui faisant battre son cœur un peu plus vite à chaque seconde qui s’écoulait inlassablement. La peur flottait dans les airs, l’appréhension se mêlait à elle dans une bien curieuse danse des plus terrifiantes. Franchir le pas. Elle ne savait pas pourquoi elle devrait faire cela. Les mots de Zoey retentirent alors dans son esprit « Ne t’inquiète pas. Je serais avec toi. » Une promesse. Ce fut le premier mensonge que proféra son Autre à son intention. Si seulement elle avait été un peu moins naïve, les proportions n’auraient jamais été aussi grandes. Le risque était mesuré pourtant, une part d’Amy souhaitait le faire. Souffrir pour exorciser sa peine. Voilà ce qu’elle voulait en cet instant. Devenir quelqu’un d’autre, une humaine peut-être. E oublier, bien sûr. Elle pensait que la souffrance lui permettrait d’atténuer sa propre douleur. Mensonge.
    Les mains tremblantes, elle se saisit du couteau dont la lame neuve et étincelante rutilait tel un sou neuf. Pouvait-elle vraiment agir ainsi ? Elle ne connaissait pas l’issu de ce duel entre l’acier et sa chair. Elle ne sentirait rien. Pas même le métal de la lame s’enfonçant sous sa chair. Une autre des belles promesses de son Autre. Elle ne cessait d lui faire miroiter des illusions. Inspirer puis expirer. Pendant ce laps de temps qui lui parut durer une éternité, son visage se refléter dans la lame de l’arme. La cause de tous ses cauchemars. Si seulement elle avait su tout ce qui lui serait arrivé par la suite, sans doute n’aurait-elle jamais commis l’irréparable. Tant de et si.

    Elle prit place dans la baignoire, l’eau recouvrit son corps nu. Seul le manche du couteau n’était pas recouvert de ce liquide incolore. Elle inspira une nouvelle fois, voulant repousser l’échéance fatidique. Elle savait qu’elle n’avait d’autres choix que de faire cela. Shiki lui répétait toujours que l’on avait toujours le choix. Etait-ce cela, qu’elle avait choisit, ou bien n’était-ce que la volonté de Zoey qui la guidait dans chacun de ses actes ? Ce soir là, elle passa sous silence cette question silencieuse. Mieux valait ne pas exprimer ses craintes, encore moins à haute et intelligible voix. Personne n’était à la maison. Sa mère était sortie avec des amies, qu’elle disait. Mensonge. Amy l’avait vu traîner avec un autre homme que son beau-père. On ne change pas une personne. Il faut croire qu’une putain sera et restera toujours une putain, malgré les apparences. Mais mieux valait ne pas se soucier de ce souci pour le moment. Dans un sens, cela ne la regardait pas. Cela ferait de la peine à son beau-père le jour où il l’apprendrait. Pour le moment, seule la perspective de ses retrouvailles avec son demi-frère la préoccupait. Oui, ça et son passage à l’âge adulte. Cette nuit, elle quitterait pour toujours le monde de l’enfance. Son sang coulerait volontairement. Si d’autres l’apprenaient, ils la traiteraient de cinglée. Tous. Sans exception. Mieux valait ne pas penser à l4opinion publique. Son Autre était là et ne l’abandonnerait jamais. Voilà ce à quoi songeait Amy, juste avant que la lame ne fasse son travail.
    La sensation d’une caresse furtive. La lame lui entailla le poignet, remonta sur son avant-bras avant de s’arrêter net. Hésitation. L’acier reprit sa folle course endiable, pourfendant la chair de nuances rougeâtres et carmin. Trop tard. Une fois le pas franchit, on ne pouvait retourner en arrière. Elle venait de franchir le seuil de non-retour. Désormais, son existence entière appartenait à Zoey. Elle la guiderait, l’aiderait lors des moments où il se sentirait chavirer. Voilà quelle personnalité elle affublait à son Autre. La vérité était toute autre, moins douce, plus âpre et amer aussi. Si seulement elle avait su ce qui l’attendait, sans doute se serait-elle laissée vidée de son sang entièrement. Sans doute n’y aurait-il pas eu de suite à ces mutilations. Tout simplement car elle ne serait plus. Naïve comme elle l’était, elle ne s’était pas projetée dans l’avenir. Grave erreur.

    -Désolée, je n’ai rien pour toi sauf ces gants pour éviter de te piquer une deuxième fois. Sauf si tu veux arrêter d’arracher les mauvaises herbes. Evite aussi de gratter.

    Elle sursauta à ces mots. Pendant l’espace d’un instant, son esprit s’était égarée quelques années en arrière. Le réveil était des plus difficiles. Le retour à la réalité douloureux lui aussi. Helena. Le potager. Tout lui revint à une vitesse fulgurante en mémoire. Elle s’était abandonnée à ses faiblesses. Pour la première fois, elle s’était définitivement laissée aller, et en la présence d’une inconnue, en plus. Une jardinière. Elle souffla pour décompresser et attrapa les gants de sa main valide puis les enfila. Travailler pour oublier. Souffrir pour se faire pardonner. Courber l’échine pour faire abstraction du monde réel qui l’entourait. Voilà quel était son objectif en ce midi du lundi. Elle recommença sa tâche monotone, déblayant le potager avec l’énergie du désespoir, n’hésitant pas à salire ses vêtements en pataugeant dans cette boue collant à ses chaussures inadaptées.
    Elle haletait, reprenait bien vite son souffle pour travailler encore plus ardemment. Ce job immonde en aurait sans doute effrayé plus d’un. Quel mal y avait-il à travailler en extérieur pour s’occuper de végétaux ? Amy n’était pas très proche de la nature mais cela ne l’empêchait pas de respecter le travail de cette jardinière, aussi humble soit-elle. Elle ne la connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, il lui était donc difficile pour elle de la juger. La petite jardinait dans un silence absolu pendant les premières minutes avant de déclarer :

    - Dîtes, pourquoi êtes-vous ici ?

    Délier les langues. Entendre une histoire – pathétique l’espérait-elle – lui permettrait d’oublier pendant quelques instants la lourde présence de son Autre. Elle pourrait s’évader, devenir quelqu’un d’autre, cette jardinière aux cheveux roux le temps d’une histoire avant que la réalité ne la rattrape. Cette réalité si difficile à vivre dont elle tentait vainement de s’échapper l’espace d’un instant. Voilà qui était bien puérile. Utopique aussi. Elle était ancrée à son corps, tout comme Zoey l’était elle aussi. Elle ne pourrait jamais fuir. Ce n’était pas à elle de partir mais à son Autre. L’espoir fait vivre.
    Une pensée lui traversa l’esprit. Et si Helena refusait de se confier à elle ? Elle ne lui devait rien. Ce boulot qu’elle faisait pour passer le temps, c’était juste pour rendre service. Elle n’exigeait rien en retour. Elle se voyait mal obliger la jeune femme à lui dire la vérité. Son passé n’appartenait qu’à elle. Si jamais elle refusait de lui faire ce cadeau du ciel, au moins aurait-elle fait une belle rencontre.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Ah oui, quand même ! |Libre Vide
MessageSujet: Re: Ah oui, quand même ! |Libre Ah oui, quand même ! |Libre Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Ah oui, quand même ! |Libre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ecole Lisienne :: Archives des rp-