Le cours d'anglais commença. Les banalités habituelles furent échangées. Deux heures. Cela risquait d’être long. Se concentrer alors qu’une sale pimbêche ne cessait de lui raconter des bêtises dans son esprit n’était pas chose facile. Zoey… Elle ne pensait qu’à rire celle-là. Il faut croire que la notion d’étude lui était totalement inconnue. Son ventre gargouilla. Ses voisins de pupitre lui jetèrent un regard étonné, d’autres osèrent esquisser des sourires discrets. « Des faux-culs. Ils n’en ont rien à foutre de toi. » Mais allait-elle se taire à la fin ? Suivre un cours alors qu’elle n’avait pas beaucoup dormi la nuit dernière, sautait le petit déjeuner et qu’elle était distraite. Bonne chance ! Elle posa son bouquin d’anglais devant elle, appuya sa tête à l’aide de son coude et se dissimula derrière. Une technique de feinte que Shiki lui avait apprise. Au moins pourrait-elle faire semblant de suivre le babillage du professeur alors qu’en vérité, elle roupillait tranquillement. Une technique infaillible. Merci Shiki.
Son bouquin chuta comme une pierre sur sa table. Tous les regards étaient braqués sur la petite brune. Mais elle, elle ne s’en souciait guère. Deux heures pour rattraper le temps perdu. Deux heures loin de Zoey. Deux heures qui n’appartenaient qu’à elle. Et à personne d’autre. Si seulement elle avait fait plus attention. Le cours continuait, mais elle, elle n’appartenait plus à ce monde. Elle venait de pénétrer dans le plus doux des univers qui soit : celui des songes. Bercée par l’accent british du professeur continuant son cours comme si de rien n’était, Amy plongea dans les bras de Morphée.

Un miroir se dressait devant elle. Elle avança, la peur au ventre. Elle craignait son reflet. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle marcha à petites enjambées, ne se pressant pas. Elle ferma les yeux puis les rouvrit devant la glace. Elle étouffa un cri. Cette personne… Ce n’était pas elle. Son reflet était le même, pourtant quelque chose avait changé. Elle n’aurait su dire quoi. Elle s’observa de la tête aux pieds. Tout était bien là. Ses yeux s’attardèrent un peu trop longuement sur les cicatrices dues aux mutilations tout en caressant sa peau grâce à sa main. C’était elle. Mais ce n’était pas elle à la fois. Elle contempla une nouvelle fois son reflet dans le miroir. Ses doigts effleurèrent le verre de la vitre. Glacial. Elle tressaillit à ce contact. C’est alors qu’elle comprit. Elle avait toujours eu la vérité sous les yeux. Elle n’avait pas fait attention. Voilà tout.
Ce double n’était pas elle. Le nom s’imposa de lui-même, explosa dans son crâne : Zoey. Elle se tenait là, en chair et en os. Sous la forme d’un reflet. Elle souriait de toutes ses dents. Ses canines anormalement pointues lui donnaient des allures de vampire. Mais le plus effrayant dans sa posture n’était pas tant la copie des moindres faits et gestes d’Amy. Le plus inquiètent était ses yeux. Des yeux d’un ocre si intense, si profond que cela en était troublant. Amy trembla une nouvelle fois, ne pouvant stopper les mouvements de ses membres. Elle était effrayée devant son double. Elle n’aurait jamais dû lui laisser cette satisfaction. L’Autre souriait toujours. À cela s’ajoutait aussi un rire sonore, retenant au plus profond de son crâne. Paniquée, Amy recula. Un bond en arrière. La vitre du miroir se fragmenta par morceaux. Elle entendit son double murmurer :

- Tu es mienne.

Le miroir se brisa en mille morceaux. Incrédule, Amy observa, soulagée, les débris de verre maculant le sol. Elle s’agenouilla, effleurant les débris de verre. L’un d’eux lui entailla la main. Elle porta son doigt blessé à ses lèvres. Le même rire retentit dans cet espace vide de toute présence. Elle bascula sa tête en arrière, cherchant du regard où pouvait bien se trouver Zoey. Rien. Elle était seule. Seule avec ce rire tonitruant lui vrillant les tympans. Elle eut envie d’hurler. Hurler tout ce qu’elle pouvait. Mais rien ne sortit. La bouche sèche et entrouverte, elle priait pour que son cauchemar cesse.
Des macchabées polluaient le sol. Les siens. Ceux qu’elle avait enterré la nuit dernière. L’odeur était insupportable. Elle crut entendre la voix de son Autre la sermonnant. Une illusion, rien d’autre. Paupières closes, elle essaya de rejoindre la réalité. Quitter ce songe devenu cauchemar. C’en était trop pour une seule et même personne. Ce n’était pas sa faute. « C’est elle qui m’a forcé. » se répétait-elle mentalement dans sa tête.

La sonnerie annonçant la fin du cours la réveilla en sursaut. Le front en sueur, elle rangea ses affaires à la hâte, se fit interpeller par la professeur d’anglais. Elle leva les yeux vers lui mais ne s’arrêta pas, continuant son chemin. Elle avait faim. Elle n’avait aucune envie de subir les sermons d’un prof sur sa conduite en classe. D’accord, elle venait de roupiller pendant deux heures. Etant donné qu’elle avait retrouvé son livre à plat sur sa table, elle avait été découverte. Et alors ? Pour le moment, la priorité était à son estomac. Il criait famine depuis trop longtemps déjà. Il était temps pour elle de se remplir la panse.

Voilà donc comment elle était arrivée là. Devant cette porte ? Le bureau de la vie scolaire. Elle trouvait cela étrange de se faire directement convoquer là. Elle aurait cru que le prof d’anglais souhaiterait régler cette histoire avec elle. Il faut croire qu’il employait les grands moyens. Mais la CPE ne se déplacerait pas ne personne pour un cas aussi risible. Sans doute aurait-elle affaire à un surveillant. Rien de bien embarrassant. Au pire, elle écoperait de quelques heures de colle. Dormir en cours n’était pas lourd de sanction ? Heureusement pour elle. Mais bon, ce n’était pas la première fois que ce genre d’incident lui arrivait.
Elle frappa à la porte. Une voix masculine lui donna l’ordre d’entrer. Elle obtempéra. Ses doigts glissèrent sur la poignée pour finalement l’actionner. Elle plongea dans un décor totalement différent de ce qu’elle connaissait. Loin de la sobriété, le bureau de ce pion était à son image : glauque. Franchement, cela n’inspirait pas du tout confiance. D’étranges rumeurs couraient sur cet homme. Etait-ce vrai ? « Ne commence pas à croire aux ragots ! C’est juste les terminales qui disent cela pour nous foutre les jetons ! » se dit-elle. Cette perspective n’était pas des plus encourageantes. Elle détourna les yeux des bibelots, s’avança du jeune homme, voulu ouvrir la bouche pour prendre la parole mais un bruit la coupa dans son élan. Quelqu’un d’autre arrivait.

Dire qu’Amy aurait pu se trouver ailleurs. Être coincée ici ne la réjouissait pas. Elle soupira devant le pion, pressée d’en finir au plus vite. Dire qu’elle avait pleins de devoirs pour le lendemain et qu’elle n’avait rien commencé. La faute à Zoey ! Pendant toute la nuit, la petite avait dû veiller, écoutant les discours harassants de son Autre. Croyez-moi elle s’en serait passée. Mais si seulement il n’y avait que cela. Ce serait trop beau. Une journée normale. Rien qu’une fois. Voilà quel était son rêve. Si seulement Zoey pouvait se taire du jour au lendemain, disparaître aussi. Mais cela ne servait à rien. Elle était là, lui pourrissant la vie, faisant tout ce qui était nécessaire pour qu’elle soit à bout de force. La jeune télépathe ne tiendrait pas le coup. Elle craquerait avant. D’ailleurs, ce n’était pas un hasard si elle avait roupillé pendant les deux heures de cours du professeur d’anglais.
Tic-tac. Tic-tac. Tic-tac. Amy ne quittait pas des yeux la trotteuse de l’horloge. Qu’attendait-elle ? Elle-même ne le savait pas. Elle ne souhaitait lus qu’une chose : que cet idiot de pion fasse son boulot. Il faut croire que c’était trop demandé. Lorsque quelqu’un frappa, la porte s’ouvrit en grand, laissant pénétrer une élève dans le bureau. Elle paraissait décontractée, à l’aide dans cet endroit malsain. Il faut croire qu’elle ne se souciait pas des rumeurs qui couraient, des bruits étranges qui circulaient sur ce surveillant. Des histoires pour faire peur. Plus Amy ressassait cette idée, plus elle prêtait des pouvoirs surnaturels que Zacki ne possédait pas. Toujours est-il que le rouquin sortit un sac de sous son bureau puis en extirpa une bouteille vide. Entrouverte, cela puait l’alcool à plein nez. Même vide, l’odeur fit chavirer le cœur de la petite. Elle se retint de faire une grimace tant l’arôme la dérangeait. Le surveillant avait l’air d’avoir complètement oublié sa présence.

- Où l’as-tu eut ?

Amy éclata de rire. Elle ne put se retenir. Les nerfs ? La vérité était toute autre. Elle avait l’impression d’être dans un de ces feuilletons américains avec ces mecs qui jouaient au gentil ou au mauvais flic. Elle qui ne voulait pas attirer l’attention, c’était raté. Bientôt tous les regards se poseraient sur la pauvre élève de seconde. Tant pis. Elle passa sa main dans les cheveux, mal à l’aise, en profita pour rajuster une mèche et retourna à son mutisme. C’était mieux ainsi. Zoey, elle, ne pouvait s’empêcher de ricaner en ocre et encore. Voir l’ange se dévergonder l’amusait énormément. Elle n’avait même pas le petit doigt à lever. Cette idiote faisait tout, toute seule ! Le final approcherait bientôt. Pourquoi ne pas donner une bonne raison à ce pion de convoquer Amy ? Intérieurement, son Autre jubilait toujours.
Le téléphone sonna. Amy n’en avait plus rien à faire. Zacki parla un peu, mais rien de vraiment intéressant. Il donnait juste quelques directives à la CPE. À moins que cela ne soit le contraire. Toujours est-il que l’autre fille avait séché les cours. « Sympa cette petite » songea Zoey malgré elle. Voilà quelqu’un qui lui ressemblait. Junkie ? Non, ce n’était pas son cas. Elle se cherchait, voilà la réponse.

- Ecrivez ce qu’il c’est passé pour que vous ayez agis ainsi chacune. De toute manière vous serez collé. Mademoiselle Crow, pour vous je vous collerez monsieur Ashford pour que vous rattrapiez vos cours. Et vous mademoiselle Blues. Je m’arrangerais que pour vous soyez suivis.

Il pouvait toujours rêver, ce môme ! Pour qui se prenait-il ? Il croyait vraiment pouvoir lui donner des ordres ? À elle, Zoey ? Il était temps pour elle de s’amuser un peu. Que craignait-elle ? Rien. Amy prendra tout. Qui s’en souciera ? Personne. Cette gamine était déjà condamnée, de toute façon. Les gens auront pitié d’elle, voilà tout. Et puis, ce serait un bon moyen de la punir de son comportement. Elle lui avait tant de fois désobéi ! La confiance qui s’était installée entre les deux personnalités s’était effacée, laissant uniquement place à une rancœur sans nom. Retrouver leur complicité d’antan était une utopie pour Zoey. Une utopie. Pourtant, ce rêve avait du vrai. Il suffisait d’y croire. À force de persuasion et de pression, Amy craquerait.

- Vas te faire foutre, articula la brune.

Elle avait insisté sur chacun des mots, prenant son temps. À peine cette phrase échangée, Amy porta la main à sa bouche. « Zoey… Petite idiote ! Tu l’as fais exprès, n’est-ce pas ? » Le rire rauque de son Autre résonna dans son crane pour unique réponse. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Amy ne comprenait rien. L’objectif de la petite était de s’en sortir indemne. Elle allait juste devoir rattraper ses cours. Maintenant, elle risquait de prendre bien plus. Quelques fois, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que Zoey prenait un malin plaisir à la faire souffrir. Elle avait bien trop de libertés. Une emprise totale sur son esprit mais plus encore sur son corps.
L’élève regarda le pion droit dans les yeux, ne le considérant que comme un simple vermisseau qu’elle pouvait écraser à tout moment. Si ses yeux avaient pu tuer, le surveillant serait mort sur le coup. Là, elle lui cracha à la figure. Voilà qu’Amy aggravait son cas ! N’en avait-elle déjà pas assez fait ? Elle afficha une mine réjouie pendant quelques instants puis lança à nouveau :

- Allez tous vous faire foutre.

Elle s’enfonça dans son siège, heureuse de ce qu’elle venait de faire subir à Amy ainsi qu’à ce moins que rien. Il n’aurait pas dû la chercher. Au fond, Zoey avait horreur que l’on manque de respect à sa petite protégée. Même si cela ne se voit pas, elle tient énormément à elle. Elle la considérait comme une petite sœur. Elles partageaient tout ensemble. Leur vie était semblable, leurs émotions et leurs personnalités parfaitement distinctes. Au cours de ces années de solitude, un lien étrange s’était créé entre les deux êtres. Un lien qu’aucune des deux ne saurait définir.

Du sac, il sortit la bouteille. Sauf qu'elle était vide. Qui l'avait bu ? Enfin, Cocaïne avait bue la moitié pas plus ! Quand elle y pensa, soit c'était le pion qui l'avait finit soit un autre élève, mais elle pensa plus à un autre élève après tout le pion ne puait pas l'alcool. Mais il n'a pas du le voir, alors que peut-être il pensait qu'elle avait tout bue ? Non, pas tout, juste la moitié même si c'était déjà bien.

« Où l’as-tu eut ? »

La question qui tue ! Cocaïne eut un sourire malsain sur le visage, à la limite du sadisme. Où elle l'avait eut ? Elle ne l'avait pas chippé au SDF du coin non. Elle l'avait acheté bien sûr ! Elle avait toujours des sous sur elle, ne demandez pas comment elle trouve toujours ! Elle haussa les épaules, restant silencieuse. Elle n'avait pas l'envie de lui répondre, il n'avait pas à savoir. Cocaïne souriait alors que sa colocataire -Amy ou Zoey vu le rire- rigolait, comme si elle allait se piser dessus, en quoi la situation était drôle ? Elles étaient toutes les deux dans de salles draps ! Elle essayait d'attirer l'attention sur elle ? Bah c'était gagné en tout cas. Le pion voulait que les jeunes filles s'assoient, Cocaïne resta debout, prête à partir à tout moment.

- Ecrivez ce qu’il c’est passé pour que vous ayez agis ainsi chacune. De toute manière vous serez collé. Mademoiselle Crow, pour vous je vous collerez monsieur Ashford pour que vous rattrapiez vos cours. Et vous mademoiselle Blues. Je m’arrangerais que pour vous soyez suivis.

Elle souria, puis quoi encore ? Déjà elle était sûre que "Zoey" n'allait pas le faire. Qu'est-ce qui lui passait par la tête ? L'ennuie, la drogue et l'alcool. Mais c'était surtout l'ennuie, elle en avait marre d'avoir un quotidien qui ne changeait pas. Elle avait besoin de changements, de différences dans sa vie, fallait de l'action et que ca bouge alors qu'ici ... Bah c'était une prison sans en être une. Les élèves peuvent sortir quand ils le veulent mais sont sanctionnés dés qu'ils séchent. Ici fallait être comme des intellos : bosser, bosser et bosser. N'avoir aucune vie : voilà comment elle définisait les gens dans cette école. C'était triste à dire mais c'était ça, pourquoi mentir après tout ? En tout cas elle avait envie de vite partir, elle n'allait pas écrire ce qui lui passait par la tête.

- Vas te faire foutre

Zoey parlait au pion, jamais elle n'oserait parler comme ça à Cocaïne. Même si elle ne la connaissait pas vraiment elle savait que la fille n'oserait pas : Sinon Cocaïne n'hésiterait pas à dévorer Amy et on peut pas dire que cela plaise à Zoey. En tout cas, Cocaïne ignora l'insulte, cela ne l'a regardait pas si Zoey voulait que la situation d'Amy devienne de pire en pire. Cocaïne observait Amy -ou Zoey au choix !

- Allez tous vous faire foutre.
- Mollo Amy ou plutôt "Zoey". Je sais que t'aime bien emmerder ton monde mais fais gaffe.

Une menace ? Non, un avertissement. Déjà le pion allait réagir ça c'était sur mais Cocaïne avait perdu son sourire sadique. Pourquoi ? Parce qu'elle en avait marre, elle trouvait cette situation lassante et pensait que ça avait trop duré. Comment savait-elle l'éxistance de Zoey ? Bah elle savait c'est tout, elle savait tout. Cocaïne mit ses mains dans sa poche, que faire maintenant à part attendre la réaction du pion ?

Post de merde, désolée ♥

Les deux élèves ne semblèrent pas vouloir coopérer ce fut dans le plus grand des silences et calme possible que le jeune vampire attendit, debout proche de la porte. Il n’avait pas réellement envie de les laisser seule ici. Mais il se le devait car l’envie de sang se faisait prier. Ne voulant en mordre aucune des deux notre ami Zacki dû se taire et observa un peu les deux demoiselles, elles semblèrent vouloir le défier en quelque sorte ! Pendant un instant le jeune homme ne savait pas réellement quoi faire il réfléchissait à une solution qu’il pourrait employer. Très vite une chose lui vint en tête alors que tout sembla être fait pour qu’il s’énerve ! LE genre de situation dans laquelle le jeune homme se tait généralement en déclarant un simple soupire. Là cela ne relevait plus de ses capacités de plus son envie de sang grimpait petit à petit ! Il devait donc agir et partir avant que les demoiselles soient en danger.

Décrochant son téléphone il déclara à la réception : « Des que vous apercevez la CPE envoyez la moi dans mon bureau, j’ai un problème que je ne peux gérer. Si vous tenez à ce qu’elles soient encore vivantes faites vite… »

Alors qu’il raccrocha le jeune homme ne daigna pas se montrer aux deux demoiselles, son poing droit vint atterrir sur le téléphone qui celui-ci fut détruit… En morceau. Il jeta le cadavre du téléphone sur le sol. Posant une main sur le bureau et l’autre dans sa poche Zacki se demandait combien de temps il lui resta ! Ne voulant pas être dans un état lamentable au point de tuer deux élèves. A priori ce n’était pas son jour, et ni à elles non plus. Le vampire sortit de la pièce et y enferma les deux élèves.

*Je dois me dépêcher…*

Le surveillant se dépassa niveau limite et se mit à courir, là il y avait urgence, il lui fallait sa dose de sang… Sinon comment allait-il faire ? Personne ne connaissait les sensations et ses réactions quand il était en manque. Après tout peut être que Cocaïne pouvait en connaître les effets…

(Désolé de la qualité et de la longueur... Comptez comme si Zacki n'est plus là. En espérant que quelqu'un vienne le remplacer, si personne ne le remplace je le fais revenir.)

L’élève de seconde éclata de rire. Un rire frais ponctué d’une pointe d’ironie ainsi que de moquerie. Pour une fois que sa colocataire de chambre disait vrai. Il était rare que son jugement soit aussi correct. Difficile à Zoey de cacher à Cocaïne qui elle était réellement. Elle connaissait plutôt bien son caractère volcanique et explosif, entrant en éruption d’une seconde à l’autre, sans aucun préambule. Elle la connaissait bien, mais non pas par l’intermédiaire d’Amy, cela serait bien trop facile. Avant même qu’elle sache qu’elles soient toutes deux dans la même chambre, les deux lycéennes avaient partagé la même expérience. Zoey par dépit, pas désespoir aussi. Concernant la fille aux cheveux blancs, Zoey ne connaissait pas la source du problème et ne désirait pas en savoir davantage.
Sous l’emprise de l’alcool, l’élève de première n’avait que très peu parlé. Tout le contraire de Zoey. La verve hâbleuse, voilà tout. Dès leur première bouteille de gin vidée, Zoey avait commencé à parler d’elle, de ce qu’elle était, d’Amy aussi. Elle avait laissé sa rage s’exprimer pleinement quant à cette petite écervelée qui n’en faisait qu’à sa tête, se remettant toujours en cause. Vivre tout simplement, elle ne connaissait pas ? Il faut croire que non. La petite passait son temps à rechigner à la tâche, à supplier son Autre de la laisser enfin tranquille. Que croyait-elle donc ? Qu’elle la laisserait partir aussi facilement ? Ce serait bien trop beau. Zoey n’en avait pas finit avec elle. Pas encore. Elle souhaitait exploiter pleinement le potentiel de la télépathe pour pouvoir parvenir à ses fins.

Amy reprit bien vite le contrôle de la situation. Un peu trop peut-être. Elle ne comprenait pas la faiblesse dont faisait preuve son Autre en ce moment-même. Que cherchait-elle donc, pour lui laisser reprendre les rennes aussi tôt ? Elle ne s’en souciait déjà plus et observa le surveillant qui lui faisait face. Son front perlait de fines gouttes de sueurs, ses yeux prenaient une couleur différente, plus ternes, plus sombres aussi. Le sentiment de danger s’installa dans l’esprit de la petite. Tous ses sens en alerte lui ordonnaient de fuir maintenant sans se soucier des conséquences que cela pourrait avoir. Il fallait qu’elle soit en sécurité, voilà ce que lui dictait le peu de conscience qu’elle possédait.

- Dès que vous apercevez la CPE envoyez la moi dans mon bureau, j’ai un problème que je ne peux gérer. Si vous tenez à ce qu’elles soient encore vivantes faîtes vite…

Amy avait raison. Le téléphone explosa, tel le miroir dans son rêve de la matinée. Elle sursauta lorsque le poing de l’homme s’abattit avec violence sur le combiné. Une seule réponse lui venait en tête : pourquoi ? « Tu en meurs d’envie, n’est-ce pas ? » lui souffla Zoey. C’tait la vérité. Une fois de plus, elle était bien trop curieuse. Elle ferma les yeux l’espace d’un instant, voulant comprendre la fureur du brun. Elle n’aurait jamais dû faire ça. Des images défilèrent sous ses yeux ébahis. Elles allaient bien trop vite pour qu’Amy puisse discerner quoi que ce soit.

Tout se calma soudainement. Les yeux perdus, elle ressemblait à l’un de ces chatons abandonnés ne sachant pas quoi pour survivre. Ou vivre, tout simplement. Le surveillant se tenait là, devant elle, couché contre le sol. Elle voulut l’appeler mais sa gorge trop serrée ne laissa aucun mot sortir. Il ne l’avait même pas remarqué. Elle avança encore vers lui, décidée à lui venir en aide. Elle savait très bien que son apparition n’aurait aucun réel impact sur la vie de cet homme. Il pénétrer l’esprit des gens, les violer de l’intérieur, leur prenait le moindre de leurs souvenirs. Une sale petite voleus,e voilà tout ce à quoi elle était réduit à cause de son don de télépathie.
Elle se stoppa net, le cœur battant à lui rompre les côtes. Des tâches sombres maculaient les pavés. Effrayée, elle recula soudainement. Il lui fallut quelques instants pour comprendre que le liquide en question n’était pas de l’eau. Du sang. Elle couru vers le surveillant, s’agenouillant à ses côtés, tâchant par la même occasion ses vêtements propres. Il n’était pas seulement couché contre le sol comme elle l’avait crut de prime. Il était là, l’œil mauvais et pétillant d’une folie qu’elle ne lui connaissait pas, crocs mordant la chair tendre et fraîche du corps qui était devenu sa proie. La vie continuait de couler hors de ce garçon à peine plus âgé qu’Amy.
Des larmes coulaient le long de ses joues opalines. Pourquoi pleurait-elle ? Etait-ce la vérité qui l’effrayant ou cette confrontation de la mort qui l’impressionnait ? Elle n’aurait su le dire. Elle ne souhaitait plus qu’une chose : rompre le lien qui lui permettait d’accéder à ces horreurs. Se réveiller de ce cauchemar pour reprendre sa routine habituelle. Mais ce n’était pas aussi facile.

Elle hurla. Un long cri lui brûlant la poitrine. Elle entendit uniquement le cliquetis de la porte fermée à clef. Les yeux mi-clos et la vue brouillée par ses larmes, elle dû faire un effort surhumain pour comprendre ce qui se passait. Zacki était partit. Le danger avec lui. La respiration sifflante, elle ne se sentait pas davantage en sécurité. « Calme-toi ! » lui lança Zoey. Elle pouvait parler, elle. C’était elle qui l’avait encouragée à faire ça. Sans doute connaissait-elle la véritable identité du surveillant mais elle avait préféré se taire, laissant Amy découvrir par elle-même ce passé terrifiant.
Les mots de l’homme prirent tout à coup un sens nouveau dans sa tête. « Si vous tenez à ce qu’elles soient encore vivantes. » Voilà quelle pulsion rongeait cet homme de l’intérieur. La pulsion du sang qui l’obsédait et lui était nécessaire à vivre. Les ongles de la petite s’enfoncèrent dans la peau de Cocaïne pendant qu’elle réfléchissait, son cerveau travaillant à plein régime. Il lui était impossible de se calmer. Comment aurait-elle pu garder son sang froid alors que la personne à qui elles avaient adressé la parole quelques minutes plus tôt était un meurtrier. Et ce garçon choisit comme victime, qui était-il ? Personne ne connaîtrait jamais son nom. Il resterait méconnu de tous. Le corps parcouru de sanglots, elle n’arrivait pas à faire le vide en elle. Elle n’arrivait toujours pas à croire ce qu’elle venait de voir. Son cri s’éteignit, se perdant au milieu du silence de Cocaïne.

Bizarrement, Amy reprit le contrôle trop vite. Cocaïne se demanda qu'est-ce que Zoey manigançait. Mais elle ne s'attarda pas sur ce point. Elle resta plongé dans le regard du surveillant. Il avait l'air d'être comme Cocaïne : il était en manque. En manque de quoi ? C'était ça la question ! Elle réfléchit en émettant plusieurs hypothèses : il était vampire et avait besoin de sang ? Ou il avait besoin de drogue ? Ou même d'alcool ! En vérité l'alcool ne procure pas autant de manque. Elle vit qu'il se sentit mal, qu'il avait besoin de quelque chose. Ca arrivait aussi à Cocaïne quand elle avait pas sa drogue. Quand elle n'avait pas d'alcool sous la main. Quand elle était seule aussi, détestant la solitude, la jeune fille reste quand même seule attendant son cher ami. En tout cas, quand le téléphone sonna, Cocaïne descendit enfin sur terre. - Dès que vous apercevez la CPE envoyez la moi dans mon bureau, j’ai un problème que je ne peux gérer. Si vous tenez à ce qu’elles soient encore vivantes faîtes vite… Encore vivantes ? Elle avait raison : il était en manque de sang. Elle soupira, laissant l'enfant pénétrer ses ongles dans la peau du monstre. Il détruit le téléphone, Cocaïne serra les dents lâchant un petit "Tsé !" pour montrer son agacement. Elle lui lança un regard pas très sympathique : Je t'aurais. Puis il partit, il disparu. Quoi ? Il était sérieux là ? Elle soupira, un autre pion allait sans doute venir, après tout monsieur devait bien boire son élixir. Elle observa Amy sans commentaire. Qu'est-ce qu'elle pouvait dire de toute façon ? La rassurer ? Comment ? Cocaïne ne connaissait pas ça alors elle laissa la petite en attendant la suite. Elle se demanda qu'est-ce qui allait se passer. Est-ce que le prochain pion allait être un vampire ? Est-ce que ça serait un garçon déjà ! Après tout elle ne connaissait pas tous les pions ici. Elle soupira, observant Amy. - Sa va ? Elle ne fit pas référence aux ongles plantés dans sa peau : elle ne sentit rien. Il en fallait plus pour lui faire mal. Elle s'inquiéta pour Amy, mais le monstre ne savait pas que l'on appelait ça "inquiétude" et posa une question. Même si Cocaïne se définissait comme un monstre, au fond elle est quelqu'un de bien qui ignore la vie, c'est tout.

Post pourri, désolée pas vraiment le temps de faire plus

Alors qu'elle se baladait tranquillement dans les couloirs, les haut-parleurs de l'école sonnèrent. Elle était demandée dans la salle des élèves convoqués. Elle s'y dirigea aussitôt.

Une fois devant la porte, elle n'entendit aucun bruits. Ce qui était plutôt étrange. Elle ouvrit la porte, et vit deux élèves. Avançant gentiment vers le bureau, Ellis prononça quelques mots.

- Bonjour à vous deux. Je vois que vous menez la vie dure à pas mal de monde ici. C'est bien dommage.

Elle s’avança de l'autre coté du bureau, et s'assit légèrement dessus avant de reprendre.

- On m'a dit que votre punition était relevée. Vous pouvez donc y aller. Mais taché de faire moins de bêtises à l'avenir, d'accord?

Un moment de silence prit place dans la classe.

- Voilà, vous pouvez donc y aller.

Elle reprit la direct de la porte et sortit referment derrière elle.

Spoiler:

L’odeur du sang lui restait en travers de la gorge. Les visions qu’elle avait à travers l’esprit des gens lui semblaient si réelles. Pendant un instant, elle avait l’impression de quitter son corps, de ne plus être vraiment présente. Un peu comme si son âme se détachait totalement de son enveloppe charnelle. Etait-ce possible ? Il faudrait qu’elle demande à Zoey. Peut-être cette dernière pourrait-elle éclairer sa lanterne. Ou mieux, qu’elle trouve quelqu’un qui possède les mêmes capacités psi qu’elle-même. Sachant que cette école regorgeait de monstres en toute sorte, peut-être aurait-elle la chance, en cherchant bien, de tomber sur un autre télépathe ou un télékinésiste. Elle verrait bien. La priorité était de retrouver Shiki. Son Shiki. Etait-il ici, lui aussi ? Il faudrait qu’elle se renseigne, si cela se trouve, il était là, tout proche d’elle mais elle n’avait rien remarqué ! Dès que toute cette sombre histoire serait terminée, elle mènerait sa propre enquête. Elle éternua trois fois de suite. Elle se rendit alors compte que ses ongles étaient plantées profondément dans la chair de sa colocataire de chambre. Elle les retira de suite. Une fine goutte de sang perla ses avants-bras. Super. Voilà qu’elle commençait à attaquer les élèves à coup d’ongles ! De mieux en mieux.

- Ça va ? demanda Cocaïne.
- Désolée pour ton bras, dit-elle simplement en observant la peau mutilée.

La porte s’ouvrit. Etait-ce ce maudit surveillant ? Etait-ce ce satané vampire ? Etait-ce ce monstre assoiffé de sang ? La personne qui entra ne ressemblait en rien à l’homme qui les avait laissé en plan, quelques minutes plus tôt. La pause à laquelle avaient eu droit les deux jeunes filles avaient été de courte durée. La personne qui pénétra la pièce ne lui ressemblait en rien. Une femme arborant un magnifique sourire aux lèvres entra dans la vie scolaire, ses cheveux roses lui tombaient jusque sur les épaules en une magnifique cascade dans laquelle il était facile de se perdre et pour finir, ses iris mauves donnaient envie de s’y plonger pour se noyer à jamais dedans. C’est alors qu’elle les remarqua. Deux oreilles fines et taillées en pointe. Jamais elle n’aurait pensé avoir un jour l’honneur de rencontrer une elfe. Amy avait toujours crut que ces êtres n’étaient que fiction et n’existaient que dans la littérature fantastique ou merveilleuse. Il faut croire qu’elle s’était trompée. Encore une fois.
Combien de races qu’elle n’avait jamais rencontré existaient réellement ? Un jour, il lui faudrait faire le tour complet du bâtiment, avec un peu de chance, elle croiserait des créatures propre aux contes de fée. Oui, un jour elle irait à la rencontre de ces êtres surnaturels, de ces races que les humains pensent éteintes. D’ailleurs, sans doute était-ce pour cela qu’elle les croyait disparu : elle-même était humaine. Une humaine avec des pouvoirs psi, certes, mais humaine avant tout.

La surveillante leur accorda un simple bonjour avant de leur faire un léger sermon. Rien de bien comparable à ce que sa mère avait pu lui faire autrefois. Rien de comparable non plus à ce qui aurait dû les attendre si l’autre pion était resté. C’était donc un mal pour un bien. Même si Zacki était en manque de sang de par sa nature, au moins les deux lycéennes avaient-elles pu éviter le pire. Amy soupira de soulagement. Elle se souvenait désormais des rumeurs qui couraient à propos de cette elfe. Sans doute la surveillante la plus sympathique et la plus compréhensible qui pouvait être à l’école. Au moins les filles n’avaient-elles plus rien à craindre.

- On m'a dit que votre punition était relevée. Vous pouvez donc y aller. Mais tachez de faire moins de bêtises à l'avenir, d'accord ?

Amy opina de la tête avant de ramasser ses affaires et de franchir le seuil de la porte. La surveillante leur affirma qu’elles pouvaient y aller, Amy sortit donc dans le couloir avant de soupirer une nouvelle fois. Dire que tout cela aurait pu mal tourner. Si seulement cette imbécile de Zoey aurait pu se taire pour une fois ! Il faut croire que c’était trop demandé. Elle se retourna pour voir si elle apercevait Cocaïne. Personne. Dommage. Pour une fois, la petite brune aurait bien aimé discuter avec elle. Ce n’était pas grave. Au moins serait-elle plus au calme pour avoir une légère discussion avec son Autre. Cette même discussion qu’elle repoussait toujours et encore. Mais aujourd’hui, une mise au point s’imposait. C’en était trop. Elle avait dépassé les bornes en insultant ce surveillant. Et si son satané petit jeu avait mal tourné ? Et si le vampire s’en était prise physiquement à elle ? Zoey, elle, n’en avait rien à faire étant donné que ce n’était pas elle qui recevrait les coups mais Amy. Pourquoi était-elle si égoïste ? Ce n’est pas aujourd’hui qu’elle trouverait la réponse.

Amy passa une main tremblante dans ses cheveux. Il faisait froid. Peut-être serait-il bon de ne pas s’éterniser dehors et de rentrer bien vite au chaud. Elle jeta un coup d’œil à sa montre : 17h20. Dire que toutes ces bêtises lui avaient volé presque une demie-heure de tranquillité ! Une demie-heure où elle aurait pu se reposer un peu, dormir davantage ou s’avancer dans son travail. Elle grommela, jura en silence avant de prendre le chemin de sa chambre. Elle longea le couloir réservé aux pions ainsi qu’à la CPE. Personne. Zacki n’était toujours pas revenu. De toute façon, qu’est-ce que cela aurait bien pu lui faire, qu’il soit là ou non ? Cela ne la regardait pas.
Elle sortit à nouveau dans le froid glacial et polaire de l’hiver. Non, ce n’était même pas encore tout à fait l’hiver. Elle jeta un bref coup d’œil au ciel et observa les nuages ressemblant à des moutons poussés par le vent. Un sourire illumina son visage. Même qi le temps était maussade, elle, n’était pas si triste que cela aujourd’hui. Au contraire, tout cela lui avait mis du baume au cœur. Elle n’en espérait pas tant.

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Ils étaient identiques sur un point : la drogue. Sauf que le vampire avait besoin de sang et non de pétard ou d'alcool. Il fracassa le téléphone, il était en manque à ce point ? En vérité Cocaïne aurait aimer qu'il la croque, pour voir comment c'était de se faire mordre par un vampire mais cela lui allait aussi qu'il s'enfuit. Amy s'excusa, Cocaïne haussa les épaules, elle n'avait rien sentit. Puis la nouvelle arriva. Il faut avouer que Cocaïne resta bouche bée à son arrivé. Elle était ... Splendide ! Remarque c'était normal, c'était une elfe. Le monstre pensa que cela arrivait que dans les contes avec les fées, que cela restait quand même cachée pour survivre alors que non, la preuve elle en avait une devant elle ! Elle l'observa avec des étoiles dans les yeux, remarque elle était aussi sous l'influence de la drogue et de l'alcool de tout à l'heure qui coulait dans ses veines. - On m'a dit que votre punition était relevée. Vous pouvez donc y aller. Mais tachez de faire moins de bêtises à l'avenir, d'accord ? Un vrai ange ... Cocaïne prit la bouteille vide qu'elle mit dans le sac et elle partit, Amy était déjà dehors. Quand elle chercha sa colocataire elle ne trouva rien mis à part une cours vide. Elle tourna la tête à droite et à gauche mais rien, le vide. Alors elle partit, quand elle sortit de l'établissement, elle jeta la bouteille et alluma une clope. Elle marcha dans sa ruelle crasseuse et trouva son ami l'SDF, elle décida de passer le reste de la journée à écouter les histoires du vieux, elle l'aimait tant, c'était l'un des seuls amis du monstre.