J’avais pas cours ce Matin, j’aurais mon premier cours avec les Terminale à 15h cet après-midi. Mon premier cours aussi. J’avais pas vu beaucoup d’élèves qui faisaient l’option musique. Mais bon, ce matin, tout ce que je savais c’est que j’avais faim, très faim. J’espérais que ça allait être bon aujourd’hui, c’était des frites je crois mais en viande, je savais pas du tout. A la sonnerie, je me dirigeais nonchalamment jusqu’au réfectoire. Il faisait un peu de soleil mais la pluie arrivait par un gros nuage à l’ouest. Il était quand même assez loin je pensais que la pluie allait arriver dans une ou deux heures. En attendant j’allais manger. En arrivant à la cafet’ le surveillant me laissa passer. Certains élèves me dire bonjour et je leur répondis en souriant. En entrant, je dis bonjour aux cuisiniers et pris mon plateau, mon verre, mes couverts, du pain, une entrée, un dessert, du tout quoi. Et là j’arrivai devant les plats, gentiment, je demandai ce que l’on mangeait c’est des frites comme je le pensais et… Du poisson.

«- Puis je avoir des frites seulement ?
- Nan, c’est tout ou rien
- S’il vous plait puis je avoir seulement des frites je suis allergique au poisson
- Faites comme les élèves, ils échangent entre eux ce qu’ils n’aiment pas, regardez»

Je regardai les élèves, ils paraissaient se connaitre, ils s’entendaient bien tout le monde était joyeux. Je les enviais j’étais seul, je ne connaissais personne. Soudain alors que je m’avançais vers la salle des professeurs, je fonçais par inadvertance sur un élève, ce devait être un terminal, il était assez jeune, un blond aux yeux bleus. L’aspect inoffensif. Pour mes débuts ici j’avais mal commencé, j’avais renversé le contenu du plateau sur l’élève. Je ramassai mon plateau et m’excusai de l’avoir taché. J’espérais de tout mon cœur qu’il ne le prenne pas mal.

Je venais de renverser un plateau sur un élève, mais franchement quel boulet j’étais, j’espérais qu’il n’allait pas m’en vouloir. Il me regarda, un sourire comme fixé à son visage puis pris mon poisson, et me le jeta sur mes vêtements. Sur le coup, je fus en colère mais quand je le regardais, il paraissait i gentil, innocent et inofensif. Je m’inclinai puis me présentai.

« - Bonjour, excuse moi encore une fois. Je me nomme Atoshi, je suis nouveau ici, je suis le professeur de musique. Et toi? »

Il ne me répondit pas. Etait-il muet ? Ou sourd ? Peut être ne parlait-il pas notre langue? Je souris, et regardai si je n’avais rien oublié sur mon plateau sans compter le poisson. A priori non, je n’avais rien oublié. En posant mon plateau sur ne table à proximité, je vis une flûte. Je n’avais pas bien vu mais apparemment, c’était une flûte traversière. Je pris un stylo, dans ma poche -toujours un stylo de secours- et écris sur un papier «Est une flûte traversière ?» Ne sachant pas s’il allait répondre, je lui donnais mon stylo et le papier pour qu’il puisse me répondre. Alors, la cuisinière arriva vers nous et commença à me crier dessus, comme je n’avais pas vraiment envie de devoir m’expliquer, je lui répondis que c’était un accident, et que s’il y avait un problème, je le verrais avec le chef cuisto tout à l’heure à près mes cours. Renfrognée, elle retroussa ses manches et retourna en cuisine. Je me retournai et vit le garçon toujours avec le stylo et le papier dans les mains, il hésitait à répondre. Je ne voulais pas le laisser seul, il avait l’air si inoffensif. Peut être qu’il ne savait pas non plus écrire, mais comment le savoir. Cette fois ci je lui reposai la question mais par gestes et mimes. Comme nous étions dans un coin, pas beaucoup de gens ne nous voyaient pas et ma réputation n’en prenait pas un coup. J’avais un peu de pitié pour lui, il devait aussi être nouveau, il ne communiquait pas et semblait terriblement seul.

Je le vit prendre le stylo et le papier et me répondre «Je ne suis pas sourd monsieur, juste muet. Je m’appelle Nigel, je suis en terminale. Et oui, c’est ma flute traversière, pour le cours de musique de tout à l’heure.». Je souris, il n’était pas sourd, j’aurais du m’en douter sinon il n’aurait pas de flûte mais j’avais quand même un doute sur le fait qu’il était muet, et il m’avait répondu qu’il l’était. Je lui souris et lui expliquai que comme il ne me répondait pas je croyais qu’il état muet, et non sourd. Je lui expliquai ensuite mon résonnement pour prouver qu’il ne pouvait pas être sourd. Ensuite en avançant vers la sortie -D’un seul coup je n’avais plus faim- Je lui dis que je ne voulais pas être en mauvaise entente avec lui. J’avançais avec lui dans la cours vers ma salle de cours. En arrivant là bas je lui demandai s’il voulait bien me jouait un morceau. Je lui souris gentiment. J’espérais qu’il accepte ma demande. En plus il paraissait gentil et bon élève. Je m’installai derrière mon bureau et lui qu’il pouvait s’asseoir s’il le voulait. J’avais une grande et profonde envie de l’entendre. J’arrivai à juger souvent une personne à son instrument et à sa manière de jouer de cet instrument mais dans mon passé de garde, j’avais souvent était trompé. Notamment par un homme, un garde d’un village ennemi, qui se faisait passer pour un SDF jouant du Jambé. Il pouvait utiliser le son du jambé pour manipuler des objets l’entourant. Nous avions été à trois pour réussir à le maitriser mais avec plusieurs blessures plus ou moins graves.
Soudain, Nigel qui était devant moi semblait étrange, pourtant il n’avait pas changé. Je clignai des yeux et il redevint normal, ce devait être mon imagination.

Nigel retint un soupir durant l’explication du professeur, vu qu’il se contredisait lui-même. S’il avait écrit sur un papier, c’était bien qu’il avait pensé que le blondinet était sourd non ? Mais lorialet ignora cette incohérence, et l’écouta aussi lui dire qu’il ne voulait pas être en mauvaise entente avec lui. Collant ? Qui sait. Et il le mena ensuite vers sa salle de cours, alors que Nigel repensait à son cours à venir, celui d’espagnol, et espérait ne pas arriver en retard à cause de lui. Il avait bien essayé de filer en douce, mais il n’en eut pas l’occasion.

Nigel rentra donc à contre cœur dans la classe, restant debout comme un piquet prêt à détaler. Maintenant, le professeur de musique voulait qu’il joue de son instrument. Il ne pouvait pas attendre deux petites heures, que son cours de langue soit fini ? Les œillades que donnait le blond à l’horloge de la classe soulignaient son inquiétude vis-à-vis de l’heure. Il hésitait vraiment à sortir sa flute. Comment l’élève en terminale avait put en arriver là ? Une soudaine envie d’être très méchant lui vint, avec plusieurs idées pas très sympathiques, comme casser sa flute en métal sur la tête d’Atoshi, ou encore lui lancer le bureau dessus… Un peu comme avec sa maman.

Mais à la place, Nigel fit à son professeur grand sourire, faisant un non de la tête. Et c’est sur ce geste qu’il partit en sautillant vers la porte, l’air de rien. Il s’arrêta devant l’entrée, avant de se retourner vers le monsieur aux cheveux bleus, pour être sur qu’il pouvait partir quand même. Ba oui, il ne fallait pas se montrer irrespectueux envers un professeur, et ce n’était pas le moment pour lui de se prendre une nouvelle heure de colle. Alors on sourit au prof Nigel, on sourit au prof.

Je le voyais passer son temps à jeter des coups d'œil à l'horloge mais fit mine de ne rien voir. J'étais assis, attendant de savoir s'il allait sortir sa flûte ou non. Alors il me fit un sourire et bougea la tête de gauche à droite et de droite à gauche, signifiant qu'il ne voulait pas. Je n'allais pas m'inquiéter de toute façon, j'allais l'entendre certainement dans deux heures au plus tôt. Je le vis alors repartir vers la porte en sautillant. Et arrivé à la sortie, il se retourna et me regarda avec un grand sourire. Je lui fis un geste pour dire qu’il pouvait sortir. De toute façon, les cours allaient bientôt commencer, je n’avais pas envie qu’il soit en retard par ma faute. Quand il fut sorti, je m’affalai sur ma chaise, j’avais besoin de me baigner alors je retournai à ma chambre quand, le chef cuisinier arriva vers moi.
Je m’arrêtai pour lui dire bonjour et lui comme simple réponse, il me demanda, ce qu’il s’était passé avec la cuisinière à midi. Je lui expliquai tout aussi calmement que j’étais allergique au poisson et s’il était possible de n’avoir que des frites. Mais que la cuisinière, c’était énervée et m’avait dit que je devais prendre tout ou rien. Alors j’avais pris une assiette et en partant vers la partie du réfectoire réservée du aux professeurs, j’avais foncé sans le vouloir dans un élève et fait tomber mon plateau.
Le cuisinier compris et me dit que si j’acceptais de payer la vaisselle cassée, il effacerait l’éponge sur l’incident qui s’est passé quelques heures plus tôt. J’acceptai avec joie et sortis mon argent. Il me dit que ça valait 15 euros le tout, je le payais et repartis jusqu'à ma chambre prendre un bain. Arrivé à la salle de bain, j’enlevai mes vêtements, fis couler de l’eau froide et rentrai dans la baignoire en frissonnant et en me transformant.