Ecole Lisienne
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Une école à l'apparence normale pour des élèves anormaux. H/Y/Y
 
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Talent caché [Amy & Astath]

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Talent caché [Amy & Astath] Vide
MessageSujet: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeMar 31 Jan - 1:28

Ils étaient enfin rendus à la cuisine. Il avait énormément faim. Il n’avait jamais eu autant faim de toute sa vie. Il avait hâte d’avoir son repas, surtout parce qu’il était fait par Zoey. Mais il allait devoir supporter les grondements de son ventre encore un peu de temps. C’était un véritable combat de ne pas succomber à la tentation d’aller chercher les repas de toutes les personnes présentent et de manger leur repas. Ils semblaient délicieux. Tous ces repas qui n’attendaient que lui pour les manger. En douze années d’entraînement, il n’avait jamais subi pareille torture. Il devait penser à autre chose, sinon il allait devenir fou. Il voulait penser, mais il n’y avait qu’une seule chose qui préoccupait son esprit en ce moment, à part la nourriture, Zoey. Elle était sublime.

Astath s’endormit en pensant à elle. Ses grondements cessèrent et il put avoir un repos paisible. Un sommeil sans être dérangé par ses grondements, mais dérangé par des souvenirs si lointain. Il lui semblait que ses souvenirs c’étaient produits hier. Son rêve était le même depuis ce jour, ce jour tragique. Il revoyait encore son père éventré par terre. Il revoyait l’homme qui avait assassiné son père. Ses rêves n’étaient pas flous cette fois-ci. Il revoyait très bien la scène, même trop bien. Il voyait des détails qu’il n’avait pas vus auparavant. Il avait vu son père sourire avant de se faire tuer. Qu’est-ce que cela pouvait bien dire? Ce n’était qu’un rêve. Vraiment? Les images changèrent. Il venait de se réveiller après une courte nuit par des bruits. Son père parlait avec un autre homme. Son père disait de venir ici dans tel nombre de jour et qu’il pouvait faire ce qu’il voulait avec son fils. Comment pouvait-il dire cela. Après tant d’années passées avec lui, il finissait par le rejeter?

Il fut réveillé par le bruit que faisait la cuisinière. Il était couvert de sueur. Pourquoi devait-il y a croire? Ce n’était qu’un simple rêve. Il leva les yeux pour la regarder. Elle semblait aimer cuisiner. Elle finit sa cuisine et il put enfin déguster un bon repas tout juste préparé. Le repas avait une bonne odeur, mais elle lui était inconnue. Il aimait goûter de nouvelles saveurs. Elle lui servit le repas.

- Comment mange-t-on un repas dans votre monde? Je ne voudrais pas être impoli en mangeant comme dans mon monde.

Elle fut surprise par ma demande, mais me tendit des instruments de métal. Maintenant, comment les utilise-t-on? Il ne pouvait s’imaginer comment, car les repas étaient mangés avec les mains dans son époque. Il attendit donc qu’elle les utilise pour faire de même. Elle commença à manger. Il tenta de reproduire ses mouvements, mais il échoua. Il n’osait poser la question. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il était inutile. Il devenait de plus en plus anxieux. Il se présenta alors devant un dilemme, lui poser la question ou attendre et ne pas manger le repas. Son ventre fit des siennes et la réponse du dilemme était claire. Le premier choix était ce qu’il y avait de mieux.

- Je suis désolé, mais comment utilise-t-on ces instruments de métal?

Il ne senti pas très bien. Il venait de poser une question tout à fait idiote. Les humains apprenaient sûrement cela depuis leur tout jeune âge, comme lui avait appris. De plus, elle pouvait très bien rire de lui. Si cela était le cas, il ne pourrait dire ce qu’il ferait par la suite. Il apprit tant bien que mal à s’en servir, entre les gargouillis de son ventre et ses échecs lamentables. Au bout de quelques moments, il réussit à prendre sa première bouchée. Le repas était… plutôt froid. Il n’aimait pas trop manger un repas froid, mais il lui avait demandé d’en faire une grosse quantité. Il se devait de tout manger pour ne pas la décevoir. En guise de réponse, il lui fit un petit sourire forcé. Il se força à finir son repas et en demanda à nouveau. Lorsqu’elle revint et qu’il en mangea de nouveau, le repas était chaud. Le goût était complètement différent. Chaud, c’était délicieux. Les goûts étaient nettement meilleurs dans ce monde ci. Froid, c’était immangeable. Dommage que la température de ce monde ne réchauffait pas les repas comme dans le sien. Par contre, il ne dégustait pas, il mangeait le plus rapidement possible, de peur qu’il devienne froid. Il ne se souciait même plus des questions qu’il voulait lui poser. Elles étaient rendues loin dans sa tête. Il voulait graver dans sa mémoire le goût du repas. Finalement, il avait fait un bon choix et elle était douée. Il finit toute la portion qu’elle avait préparée. Son ventre était maintenant rassasié.

- Merci beaucoup pour avoir cuisiné. J’aimerais bien te rendre service aussi, mais je n’ai pas vraiment d’utilités dans presque tous. Je ne suis bon qu’à me battre, j’en suis désolé.


Dernière édition par Astath Zacharias le Mar 31 Jan - 22:13, édité 2 fois
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Amy Crow
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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeMar 31 Jan - 14:56

    « Et au loin, un écho
    Comme une braise sous la cendre
    Un murmure à mi-mots
    Que mon cœur veut comprendre »


    Finalement, Astath ne s’était pas rendu à la cuisine par la voie des airs mais avait daigné accompagner la jeune Zoey à pied. Un changement d’attitude qui l’étonna énormément mais elle ne fit aucun commentaire, bien trop contente de l’avoir à ses côtés. Ils n’échangèrent pas un seul mot durant le court de laps de temps qui lui parut durer une éternité. Chacun de leurs pas crissaient dans la neige, renforçant le côté angoissant de cette atmosphère silencieuse. Des corneilles croassèrent au-dessus de leurs têtes. Un véritable film d’horreur plus vrai que nature. Ses bottes adhéraient plutôt bien à la matière blanche qui fondait déjà à vue d’œil. L’hiver glacial était loin derrière eux, c’était sans compter sur la rafale d’une force phénoménale qui vint s’abattre sur le duo. Heureusement, ils arrivèrent enfin au réfectoire lorsque la tempête polaire se leva et purent souffler l’espace d’un instant.
    Mais l’heure n’était pas à la paresse. Un marché était un marché. Elle devait maintenant concocter un bon repas – potable, si possible – pour le jeune garçon. Elle ne s’était jamais vantée de ses talents – belle ironie – de cuisinière. Elle fouilla dans les placards de la cuisine, dénicha toutes sortes d’aliments. Elle observa ce qu’il restait dans le frigo : vide. Ou presque. Elle soupira devant la mauvaise volonté du cuisinier en chef. Si lui-même ne réapprovisionnait pas sa cuisine, sur qui pouvait-on compter ? Elle finit finalement par dénicher une douzaine d’œufs, du jambon, des pommes de terre, des champignons ainsi que toutes sortes d’herbes et d’aromates. C’était un bon début. Il devait se contenter d’une omelette mais c’était mieux que rien. Elle dénicha aussi un peu de cannelle : son ingrédient secret. Avec ceci, tous ses plats revêtaient un goût différent, unique.

    Le plus dur restait à faire. Eplucher les patates, couper le jambon en lamelles fines – elle avait le goût de la perfection – nettoyer et couper à leur tour les champignons et cuisiner le tout. Vu l’appétit du garçon, ce ne serait pas une banale omelette de deux œufs qui allaient le rassasier. La douzaine allait y passer. Elle alla fouiller dans le bazar de la cuisine et en ressortit une poêle qu’elle posa sur la gazinière ne prévision de la cuisson, un saladier pour les pommes de terre, un autre pour les dés de jambon et encore un pour les morceaux de champignons. Elle posa le sac de patates devant Astath et lui dit tout en souriant :

    - Tu veux manger ? Alors mets-toi aussi au boulot ! Corvée de patate !

    Pendant qu’il se chargeait de couper les pommes de terre, elle s’occupa des champignons en un temps record puis enchaîna avec la viande. Se rendant compte qu’il n’avait toujours pas fini, elle termina à sa place, ne manquant pas de lui lancer des épluchures dans ses cheveux déjà en bataille tout en rigolant devant ce curieux garçon décoré à l’aide de déchets de pommes de terre. Une fois qu’elle eut fini sa tâche, elle s’attaqua à la cuisson, cassa les œufs, les battit avec acharnement avant d’ajouter tous les ingrédients, quelques herbes pour donner du goût à son omelette et n’omit pas la cannelle qui servirait à relever légèrement le tout, tout en finesse.
    Elle posa une première assiette devant lui, une autre pour elle et dressa une table sobre. Couteaux, fourchettes, verres. Le strict minimum sans orfèvre. Elle fit glisser le sel et le poivre sur la table et commença à manger. Elle enfourcha plusieurs bouche avant de se rendre compte du malaise d’Astath. Elle agitait ses couverts du bout des doigts, les manipulant, jouant avec tout en piquant avec peur et appréhension des morceaux par endroit. Le premier vola. Après plusieurs tentatives ratées, il lui demanda comment faire pour utiliser de tels instruments.
    Elle se rapprocha près de lui, elle pouvait sentir son souffle rauque sur sa nuque, lui prit la main tenant la fourchette qui lui apprit à manier le premier outil. Elle fit de même avec le couteau. Au bout de plusieurs essais, il réussit parfaitement à user de ces objets dont il ignorait tout encore quelques minutes plus tôt. Lorsqu’il mangea la première bouchée, il grimaça. Rien de bien étonnant. L’omelette avait dû refroidir entre-temps. Pourtant, il se força à manger la totalité de sa première assiette, Zoey apprécia cet effort. Elle débarrassa son assiette ainsi que la sienne – toutes deux vides – et retourna aux fourneaux. Entre les crépitements des flammes elle lança :

    - Tu vois ? C’était finalement pas si difficile de servir d’un couteau et d’une fourchette ! Et puis, au moins ça évite d’avoir à se salir les mains !

    Elle répéta la première opération, n’ayant plus qu’à casser les œufs, à les battre, à incorporer les ingrédients étant donné que les légumes ainsi que le jambon avait déjà été élimés en plusieurs tranches fines. Elle attendit que son omelette soit enfin prête avant de basculer le tout dans l’assiette d’Astath. Elle le servit à nouveau et attendit qu’il se serve des couverts. Au moins cette fois-ci pourrait-il goûter le repas chaud, et non froid comme l’instant précédent. Elle lui servit un verre de soda.

    - Bon appétit !

    Lorsqu’il eut achevé son assiette, il paraissait repu. Et il l’était. Il la remercia brièvement, ayant aimé lui rendre la pareille mais s’excusant de n’être doué que pour le combat. Peu importait. Elle avait cuisiné pour lui parce qu’elle en avait eu vraiment envie. Si tel n’était pas le cas, elle ne lui aurait rien préparé. Le contraire prouvait qu’elle l’appréciait. Difficile de donner un mot concernant aux sentiments qu’elle avait pour lui. Elle détacha son regard du garçon et observa avec attention la structure de la pièce. Vaste, étourdissante même par sa grandeur, les appareils de cuisine blancs et les ustensiles couleur grise étaient semblables à toutes les cuisines. La seule fantaisie s’exprimai à travers les murs de la pièce. Celui exposé au nord était bleu, celui du sud : rouge, celui qui lui fait face : vert et enfin, celui correspondant à l’est brillait d’un jaune canari aveuglant.
    Elle distingua alors un poste de radio. Elle se dirigea vers l’appareil électrique, appuya sur le bouton « on » pour finalement se rendre compte qu’un CD était glissé à l’intérieur. Elle l’éjecta et en lut le titre « Valses viennoises ». Elle remit le CD et fit défiler les différentes musiques. Elle reconnut bon nombre d’œuvres de Strauss et s’arrêta en entendant les premiers accords du Beau Danube Bleu. Son cœur faillit manquer un battement. Elle laissa la musique prendre possession de la pièce avant de demander d’une voix nouée :

    - Sais-tu danser ?

    Devant la mine déconfite du garçon, la réponse s’inscrivait sur son visage. Elle pouvait dire au revoir au fol espoir qui l’avait embrasé pendant l’espace d’un instant. Elle devait laisser le passé derrière elle. Mais son passé pouvait aussi guider son avenir. Voilà ce qu’elle devait se dire. Elle fit à nouveau défiler les musiques, son doigt effleurant tout juste la touche « next ». C’est alors qu’elle eut une idée. Il ne savait pas danser mais peut-être pouvait-elle lui apprendre ? Elle connaissait ces pas, elle sentait au fond d’elle-même qu’elle les avait maintes fois répétés. Elle revoyait encore la salle de bal, l’orchestre symphonique lui faisant face et tout ce beau monde attendant que les couples s’élancent un par un. Elle avait ouvert le bal. Ill’avait accompagnée.
    Ce souvenir la hantait. Elle sentit les larmes lui montaient aux yeux. Elle s’essuya les yeux d’un geste. Toujours, les acclamations des spectateurs ébahis. Ebahis à la fois par la prouesse des musiciens et la beauté des danseurs. Elle se retourna vers lui et lui prit la main.

    - Veux-tu que je t’apprenne la plus belle des danses, la valse viennoise ? Crois-moi, rien de plus simple ! Une fois que l’on a compris les bases, cela va tout seul !

    Elle attendit sa réponse. Elle ne doutait pas que les battements de son cœur s’entendent d’au-delà de son corps. Il battait si fort. Plus fort que la normale. Il avait suffit d’un seul chant pour la mettre dans un tel état. Elle se souvenait précisément de ce jour. C’était le début de la fin. Un étau semblait lui broyer son palpitant à cette simple évocation. Elle reporta son attention à Astath. Elle affichait toujours son plus beau sourire même si au fond, la nostalgie la submergeait.

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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeMer 1 Fév - 18:24

Elle se leva et commença à marcher, sans même dire un mot. Encore quelqu’un qui le reniait. Il allait devoir passer toute sa vie seul. Pourquoi devait-il en être ainsi? Il n’avait rien fait de mal. Il soupira, puis des sons étranges se firent entendre dans la pièce. Les sons changeaient sans cesse, mais il ne savait pas d’où elles provenaient.

- Sais-tu danser ?

Danser? Il ne savait même pas ce que le mot « danser » signifiait. Alors pour savoir s’il savait comment… C'était bizarre, car son père s'avait danser. Sa mère lui avait appris à danser et son père ne s'était jamais arrêté depuis. Chaque nuit après le décès de sa mère, il allait danser dans la salle d'entraînement. Astath l'avait surpris quelques fois, mais il ne savait pas ce que c'était et son père ne lui en avait jamais parlé. Peut-être que c'était beau la danse?

- Je suis désolé, mais je ne sais pas ce que c’est « danser ».

Elle s’essuya les yeux. Elle n’avait pas dû apprécier sa réponse, puis elle lui prit la main. Comme c'était agréable de lui tenir la main. Sa peau contre la sienne, qui était bien plus douce et lisse que la peau rugueuse du demi-démon, faisait naître une sensation nouvelle et bien étrange.

- Veux-tu que je t’apprenne la plus belle des danses, la valse viennoise ? Crois-moi, rien de plus simple ! Une fois que l’on a compris les bases, cela va tout seul !

Valse viennoise? Sa tête lui faisait mal à force d’entendre des mots qu’il ne connaissait pas. Ces sons étranges qui parcouraient la pièce n’aidaient pas. Mais il ne pouvait pas renoncer à sa demande. En fait, il ne voulait tout simplement pas. Il ferait tout pour rester plus longtemps. De toute façon, qu'avait-il à perdre à apprendre à danser? Ce ne pouvait pas être quelque chose de bien dangereux.

- Si cela peut te rendre heureuse, je serai ravi que tu m’apprennes à danser.

Passer du temps à ses côtés lui faisait plaisir. Humer son odeur particulière et contempler son visage d'une telle beauté, tout cela le faisait sourire. Comme il aurait aimé connaître sa mère! Il aurait sûrement appris autres choses que le combat. Il aurait pu découvrir ce que les humains avaient inventés de beau. Son père ne lui avait certainement pas montrer ces choses pour une bonne raison. Peut-être ne voulait-il pas qu'Astath souffre comme son père avait souffert? Si c'était le cas, il avait échoué. Il avait maintenant rencontré Zoey et il allait apprendre à danser. Il suivait les traces de son père. Son père avait été heureux et lui aussi avait le droit d'être aimé et de connaître le bonheur.

- Je te préviens, je ne serai probablement pas talentueux.
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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeVen 3 Fév - 16:11

    Elle faillit éclater de rire. Mais d’où sortait-il ? Il ne savait pas utiliser des couverts – chose élémentaire que l’on apprenait dès son plus jeune âge – ne connaissait pas la plupart des mots qu’elle employait – en dépit du fait qu’ils soient banals et peu soutenus – et l’observait avec cette tête de poisson rouge. Il avait eu l’air surpris lorsqu’elle lui avait présenté l’omelette – quoi de plus simple à faire ? – et avait fait une tête d’enterrement dès qu’elle s’était éloignée du poste de radio. Si cela continuait, elle ne pourrait plus s’absenter sans lui dire où elle allait. Elle se voyait bien aller aux chiottes, lui l’observant avec sa tête de chien battu et elle répliquant avec cette amertume qui lui était propre. Manquerait plus qu’il lui demande de l’accompagner jusque là-bas pour lui tenir la main. Heureusement, ils n’en étaient pas encore là. Dieu soit loué.

    - C’est pourtant simple ! lui répondit-elle en souriant, inutile que je te sorte la définition du dictionnaire, cela ne t’apprendrait rien ! Le mieux, c’est de voir ce que c’est de tes propres yeux.

    Elle l’observa de la tête aux pieds. Pas vraiment la tenue adéquate pour danser. Jean élimé, T-shirt aux motifs douteux et Converses aux pieds. Sûr qu’avec ça, il allait pouvoir faire parler son corps en toute liberté. De toute façon, elle non plus n’était pas vraiment parée pour la valse viennoise. Pantalon noir, chemisier brun recouvert par une veste grise et une paire de bottes lui réchauffant les orteils. Mais qu’à cela ne tienne ! Ils danseraient. Tout à l’heure. Pour le momen,t elle devait s’efforcer de lui montrer ce qu’était la danse réellement sans danseurs à portée de main.
    Un chant l’alerta. Elle courut à l’extrémité de la pièce, près de la fenêtre et se haussa sur la pointe des pieds pour apercevoir le paysage qui s’offrait à elle. La neige recouvrait tout, pourtant des empreintes se détachaient nettement de ce manteau blanc. Des traces fines, nettes que la neige n’avait su recouvrir. Elle aperçut enfin ce qu’elle cherchait. Un oiseau se détachait des autres. Loin de ces plumes grises et brunâtres, lui arborait une toison aux teintes colorées. Sa gorge colorée d’orange annonçait déjà son espèce. Il se battait avec d’autres piafs pour quelques miettes de pain. Après qu’il eut remporté la bataille, un autre rouge-gorge vint rejoindre le premier. Ils s’envolèrent alors près d’une branche basse, tournant autour, se coursant, virevoltant dans un ballet unique et parfait. Elle fit signe à Astath de venir pour lui montrer le phénomène s’observant sous ses yeux.

    - Regarde. Voilà ce que c’est que danser. L’expression du corps sans aucune parole, les sentiments passent uniquement à travers les gestes d’une incroyable beauté. C’est le seul langage possible. Un langage universel. Je ne suis pas si je suis très claire mais contempler le ballet de ces oiseaux est le seul façon immédiate que j’ai pour te faire comprendre ce qu’est la danse.

    La nature jouait le rôle d’orchestre. Elle accompagnait les deux volatiles dans leur élan, les portant entre les branches, les faisant planer à l’aide d’une légère brise soulevant leurs plumages. Les brises pouvaient être considérés comme les instruments à vent. Mélodieux, harmonieux, ensorcelant. Le son du vent était primordiale. Il amenait une touche fine à l’ensemble qui formait un tout. Les percussions pouvaient être représenter par le bruit de la neige tombante. Un son mat, brut, uniforme au précédent. La neige marquait le rythme à sa façon. Les flocons étaient le maître des autres éléments. Ils instauraient le rythme, sans eux rien ne serait possible. Le bruit fin de l’escalade des insectes pour les cuivres. Ces animaux étaient présents, l’ensemble s’en trouvait alors différent. Un son infime, une mélodie qu’il fallait écouter avec soin pour en percevoir les bruissements mais bel et bien présente. Un renouveau dans le monde de la musique, dans cette symphonie naturelle. Les vibrations de la terre transmises à l’écorce de l’arbre. Les cordes résonnaient à travers le doux frottement des feuilles secoués par le vent. Cacophonique d’abord, une pure merveille ensuite. Chaque instrument était à sa place dans ce malstrom naturel. Le duo enfin. Deux voix uniques, celles des deux oiseaux. Simples acteurs, danseurs et maîtres en matière d’illusion. Leurs pépiements étaient pour celui qui savait écouter un pur bonheur. Leurs froissements d’ailes représentaient la gestuelle parfaite pour celui qui savait voir. Il fallait voir au-delà des apparences, ne pas se contenter uniquement de ce que les yeux montrent mais déceler les symboles cachées derrière chaque végétal, chaque animal.

    Elle décolla son faciès de la vitre glaciale pour revenir vers le poste de musique, indiquant au jeune garçon de la rejoindre à son tour. Elle remit la musique en marche. Elle lui prit à nouveau la main. Le contact eut pour effet de la réchauffer, malgré le fait que ses mains soient glaciales, d’un froid sans pareil, terrorisant même. Ce ressenti lui rappelait les idées reçues sur la mort : le froid d’abord avant de succomber à la Grande Faucheuse. Elle chassa bien vite ces idées de sa tête. Inutile de songer à quelque chose d’aussi triste alors qu’elle s’apprêtait à danser une valse. Elle laissa les premières mesures de l’orchestre envahir la pièce avant de dire :

    - Le Beau Danube bleu de Strauss, sans aucun doute l’un des titres les plus célèbres ayant été écrit pour la valse, murmura-t-elle à l’oreille d’Astath.

    Elle porta à nouveau son attention sur le rouge-gorge. Il était toujours là. Il était même à la fenêtre. Il semblait épier les moindres de leurs faits et gestes, « Petit curieux ! » songea-t-elle tout en souriant au volatile. Il faut croire que le jeune homme ne serait pas le seul à profiter d’un cours de danse pour débutants. Elle quitta des yeux l’oiseau pour finalement plonger son regard dans celui de son partenaire. Des iris limpides, portant la couleur du Soleil. Elle avait en effet l’impression d’assister à une magnifique aurore en restant ainsi. Pourtant, ce n’était ni plus ni moins que le reflet de son âme qui s’offrait à elle. Une âme meurtrie.
    Elle se rapprocha de lui, tellement qu’à la fin leurs deux corps se touchaient. C’était ce qu’il fallait. Sans lui demander son avis, elle attrapa le bras droit du garçon qu’elle posa dans son dos puis attrapa sa main gauche.

    - Tu ne dois jamais me lâcher. Cette main que tu as dans mon dos, en aucun cas tu ne dois la retirer. Tu n’as qu’à te dire que c’est un lien que tu ne dois en aucun cas briser, d’accord ? Pour les pas, c’est simple. L’homme conduit la femme. Laisse-toi porter par la musique, ne réfléchis pas et tu verras à quel point tu n’es pas un piètre danseur !

    Elle lui sourit une nouvelle fois, comme pour lui donner du courage. Elle attrapa la télécommande du vieux poste et remit la musique au début. L’air s’emplit à nouveau des premières vibrations des cuivres. Les instruments à vent se firent une nette place au milieu de leurs confrères. Zoey n’attendait plus qu’une chose : qu’Astath commence à mener la valse viennoise. Elle espérait juste qu’il ne paniquerait pas ou ne renoncerait pas avant même d’avoir essayé.

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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeSam 4 Fév - 12:36

Elle lui avait dit qu’il serait mieux qu’elle lui montre ce qu’est la danse plutôt que de sortir la définition du « dictionnaire ». Encore une autre invention humaine qu’il ne connaissait pas. Dans son entraînement, il avait appris à s’adapter aux mondes qu’il visitait. Mais il y avait une limite qu’il avait atteinte. Il devait s’adapter à plus de 1500 ans en un claquement de doigt. Comme si cela pouvait être possible. Par contre, s’il ne voulait pas devenir fou, il devrait commencer bientôt. Mais cela pouvait bien attendre qu’il ne soit plus avec Zoey.

Elle alla vers la fenêtre et regarda le monde qui apparaissait. Comme cela était ingénieux. On pouvait voir les paysages que nous offrait la nature sans avoir la température. Il se rapprocha davantage à sa demande. Elle lui montra les deux oiseaux qui dansaient. Les oiseaux volaient dans tous les sens. Non, ce n’était pas vrai. Il observa plus attentivement les oiseaux. Les oiseaux faisaient des mouvements précis qui, dans l’ensemble, donnaient une chorégraphie qui l’émerveillait. C’était comme s’entraîner, chaque mouvement effectué seul ne donnait rien. C’est une fois qu’on les enchaîne qu’on peut battre son adversaire. Le but n’était pas le même, mais le principe de la chorégraphie se ressemblait beaucoup.

Elle se redirigea vers la machine et on entendit encore ses sons. Elle lui reprit la main.

- Le Beau Danube bleu de Strauss, sans aucun doute l’un des titres les plus célèbres ayant été écrit pour la valse, murmura-t-elle à l’oreille d’Astath.

Elle posa son regard une nouvelle fois sur le petit oiseau et il en fit de même. Pauvre lui, il veut peut-être simplement avoir un peu de chaleur. Il partit vers la fenêtre et ouvrit gentiment la fenêtre du petit être. Il revint vers Zoey et le petit oiseau se posa sur son épaule.

- Alors toi aussi tu veux savoir danser, répliquai-je à mon nouvel ami, tout en souriant.

Il la regarda dans les yeux. Ses yeux dans les siennes, les siennes dans ses yeux, Astath ne pensait plus réellement. Il n’était plus réellement maître de son corps. Elle s’était rapprochée au point qu’il sentait son corps. Elle lui prit la main droite et la posa sur son dos et elle prit son autre main. Son cœur commença à battre rapidement.

- Tu ne dois jamais me lâcher. Cette main que tu as dans mon dos, en aucun cas tu ne dois la retirer. Tu n’as qu’à te dire que c’est un lien que tu ne dois en aucun cas briser, d’accord ? Pour les pas, c’est simple. L’homme conduit la femme. Laisse-toi porter par la musique, ne réfléchis pas et tu verras à quel point tu n’es pas un piètre danseur !

Il n’avait pas l’intention d’enlever sa main de son dos, ni l’autre main qui touchait la sienne. Il fit comme elle avait dit : il ne réfléchissait plus et son corps commença à bouger seul...
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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeSam 4 Fév - 17:24

    Il commença à la conduire. D’une aisance sans pareille. Elle tournoya autour de lui, telle une princesse habituée à cette danse. N’était-ce pas le cas ? Elle se laissa porter par la musique, tout comme lui. Sa jambe droite se levait mécaniquement, elle connaissait tant de pas. Depuis tout ce temps, elle n’avait rien oublié. Son corps réagissait mécaniquement, esquissant des vrilles, il n’y eut que les portées qu’elle ne fit pas. Astath était débutant, inutile de trop lui en demander. Pourtant, il se débrouillait à merveille. Ses mouvements étaient uniquement gracieux, son corps était tout en finesse. Elle aurait juré que ce n’était pas la première fois qu’il valsait. L’oiseau observait le duo, perché sur l’épaule de Zoey. Il pépiait par moment, semblait commenter le tableau qui s’opérait sous ses yeux. Leurs corps se frôlèrent, leurs regards ne se quittaient plus.

    Les lumières l’éblouirent. Toute cette foule. C’était du jamais vu. Elle était à deux doigts de craquer. Si elle partait, la retrouverait-on ? Elle jetait des regards désespérés de gauche à droite, cherchant une sortie. C’est lorsqu’elle le vit qu’elle retrouva l’espoir. Son cœur faillit manquer un battement. Il lui souriait, comme toujours. Il s’approcha d’elle et déposa un doux baiser sur son front. Il la prit par la main alors que la musique commençait à battre la mesure. Elle craignait d’être maladroite dans ses pas. Pourtant, lorsqu’il commença à la conduire de cette assurance familière, ses craintes s’envolèrent. Les automatismes reprirent. Plus rien ne comptait à ses yeux qu’eux deux. Elle le regardait, le dévorait même. Il était à elle. Elle lui appartenait. Ils se seraient bien embrassés s’il n’y avait eu tout ce monde et si cette danse n’était rien d’autre qu’une répétition. Mais cette cérémonie était desp lus officielles.
    D’autres couples les rejoignirent. Zoey ne s’en soucia pas. Rien d’autre ne comptait que lui. Ils étaient ensembles. Pour toujours. Rien ne pourrait jamais les séparer. Ils avaient toute la vie devant eux. Elle tournoya autour de lui, s’éloigna quelques instants. Elle était sa muse. Et lui l’artiste. Lorsqu’elle n’était plus là, l’ombre s’abattait sur son cœur. Et inversement. Elle revint vers lui, un sourire illumina son visage. Il ne fallait jamais briser cette ligne de vie. Ce lien était trop important. Ils ne devaient jamais s’éloigner l’un de l’autre trop longtemps sous peine de se perdre. À jamais. Cette valse viennoise resterait pour toujours gravé dans son cœur. Elle y songerait le soir avec nostalgie. Elle s’éloigna une nouvelle fois de lui, en même temps que les autres femmes faisaient quelques pas à gauche de leur partenaire.
    L’ombre s’abattit sur la salle. Les coups de feu déchirèrent les tympans des danseurs ainsi que de la foule rassemblée pour assister au spectacle. Des fenêtres explosèrent, soufflant des éclats de verre meurtriers sur leur passage. La foule se dispersa, secouée par la panique. Les danseurs étaient complètement déboussolés. Tous leurs repères explosaient en cet instant précis. Zoey le chercha du regard. Une main attrapa la sienne. Elle reconnut la peau qui s’offrait à elle. Il la força à avancer. Il fallait qu’ils sauvent leur peau. L’Enfer était sous leurs yeux. Elle avança, uniquement guidée par cette main. Elle n’avait pas vu son visage. Il ne s’était toujours pas retourné. Elle aurait amé qu’il la serre dans ses bras pour pouvoir la rassurer mais il ne faisait que la guider jusqu’à la sortie. Lorsque enfin les rayons du soleil éclairèrent ce champ de mort et de ruine, il tenta un regard derrière lui. Elle se jeta dans ses bras. Une larme roula sur sa joue. Elle ne comprit pas. Pas tout de suite. L’ombre s’abattit sur son cœur et sur son corps entier. Le froid la saisit. Orphée avait failli à sa tâche. Orphée s’était retourné une dernière fois pour contempler la beauté d’Eurydice. La malheureuse tendit la bras mais ne saisit que l’air.


    Elle eut envie d’hurler alors que la chanson n’était pas encore finie, la valse continuait, n’attendant pas que le couple reprenne là où ils s’en étaient arrêtés. Elle s’arrêta et contempla Astath. Les yeux rouges, la gorge sèche, elle pleura en silence, enfouissant son visage dans le creux de l’épaule de son partenaire. Elle se laissa finalement tomber au sol et pleura toutes les larmes de son corps. Elle n’arrivait pas à oublier les images d’horreur qui défilaient encore sous ses yeux. Ses souvenirs. Le dernier qu’elle avait eu lorsqu’elle possédait encore son ancien corps. Le dernier lorsqu’elle était encore en vie. Ses cheveux lui masquèrent le visage. Elle n’était plus que souffrance. Elle songea alors à l’homme blessé de Courbet. Elle n’était que repentir. Tout comme le tableau du français, son cœur saignait. Alors entre deux sanglots, elle prononça le prénom du défunt :

    - Orphée, mon cher Orphée… Pardon. Tu t’es retourné, tu n’as pas respecté le pacte passé avec Hadès. Nos sacrifices n’auront donc servi à rien.

    Elle resta à genoux longuement, ne trouvant pas la force e se relever. Elle pleura juste, ne souhaitant pas croiser une nouvelle fois le regard d’Astath. Elle tourna la tête vers le poste de radio. Elle leva la main vers l’objet en question, le prit entre ses jambes et éjecta le CD qu’elle cassa en deux. Aussitôt, elle arracha la radio à son câble d’alimentation et la jeta au sol, observant les débris de l’appareil électrique qui n’était plus. Plus jamais elle ne voulait entendre cette valse. Plus jamais elle ne voulait se souvenir. Juste oublier. Vouloir retrouver la mémoire fut une grande erreur. Danser sur cette satanée musique en fut une autre. Elle resta adossée contre le pied de la table, la tête entre les jambes, pleurant encore et encore jusqu’à ce que la fatigue ne fasse taire ses larmes.
    Orphée n’était pas son vrai nom. Pourtant, aucun autre patronyme ne lui venait à l’esprit. La représentation de ce demi-dieu était la seule qui lui sautait aux yeux. Il l’avait tué. Il l’avait rendu aux Enfers. Voilà pourquoi elle errait parmi les vivants à travers le corps de cette gamine. Elle n’était pas réellement morte. Son âme était toujours là. Dans cet Enfer grouillant d’humains. Aucune flammes, pourtant sa vie était une déception totale.

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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeSam 4 Fév - 18:52

Son corps bougeait aisément, sans même savoir les pas. Il ne pensait qu’à elle. Ils dansèrent pendant un long moment. Elle pleura et se blottit contre son épaule. Il s’arrêta de danser, ne sachant plus quoi faire. Elle se laissa tomber par terre, prit la radio, en sortit le disque et le brisa. Elle débrancha la radio et s’accota sur le pied de la table. Cette danse lui avait remémoré des souvenirs passés. Ce qu’il pouvait faire, peut-être la consoler. Il s’assit à ses côtés.

- Les souvenirs sont parfois cruels, mais il est bon de les garder. Même si nous pensons que ses souvenirs sont affreux, il arrive toujours une bonne chose par la suite. Moi, par exemple, mon père c’est fait tuer. Je voulais l’effacer de ma mémoire, mais mon père, même dans la mort, m’a aidé. Sans son sacrifice, je n’aurais jamais pu rencontrer la plus belle chose dans ce monde. Il y a toujours des bons côtés à tout, il faut simplement voir plus loin que ce qui est mauvais. Tu as perdu Orphée, si je ne me trompe pas, et cela est triste de perdre un être cher, mais il y a sûrement quelque chose de bon qui est arrivé par la suite.

Il la regarda, les larmes coulaient encore sur ses joues. Il ne savait pas comment la consoler, mais il tenta à nouveau.

- Prenons un autre exemple. J’ai passé ma vie entière enfermée. Je n’avais rien appris, excepter le combat. Par contre, aujourd’hui, comme je ne connaissais pas la danse, j’ai pu danser à tes côtés. Ce fut le moment le plus beau de ma vie. Et je crois que ton souvenir aussi avait quelque chose de beau. Tu dois avoir pleins de bons souvenirs de Orphée dans ta tête. Si tu ne vois que les mauvais, je peux comprendre que la vie soit dure. Il faudrait aussi que tu changes les idées qui circulent présentement dans ta tête.

Après cela il se tut, ne sachant pas quoi faire d’autre. Il resta assis à terre jusqu’à ce qu’elle donne le moindre signe d’activité autre que pleurer.
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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeDim 5 Fév - 15:44

    Il essaya de la rassurer tant bien que mal. Il ne voyait pas qu’il ne faisait qu’envenimer les choses. Sa haine envers les autres était trop forte pour que de simples paroles puissent l’apaiser. Il ne pouvait pas comprendre. Personne ne pourrait jamais comprendre son passé. Même pas elle. La seule bribe qui la rattachait à ce qu’elle était autrefois était le souvenir chaleureux de cette valse autrichienne. Elle avait toujours cru que ce seul souvenir était le plus mémorable de tous. Le seul qui ne lui échappait pas, aussi. La nuit, elle rêvait d’elle et d’Orphée. Elle revivait cette scène encore et encore, jusqu’à ce que le soleil se lève et éclaire son visage de ses rayons. Aujourd’hui, elle avait pu enfin voir la fin de ce souvenir. Cela ne lui plaisait pas. Elle voulait oublier. Elle entendait encore résonner le bruit des bombes lui explosant aux tympans. Elle sentait encore la déflagration emporter son dernier souffle. Elle ressentait toujours l’éternelle pression de la main d’Orphée sur sa propre paume. Il l’avait encouragée à fuir, l’avait guidée dans ce dédale de mort pour s’arrêter à la lisière de l’Enfer. Il s’était stoppé pour la regarder une dernière fois. Ils auraient pu s’en sortir vivant ou mourir ensemble mais il l’avait laissée en s’arrêtant. Les flammes l’avaient rattrapée. Elles avaient léché la peau de Zoey, l’arrachant à son bien-aimé. Alors Eurydice n’était plus. Son cœur avait cessé de battre, emportant avec elle le doux prénom que ses lèvres murmuraient avant que son âme ne s’en aille errer dans les Enfers.

    Qu’il aille au diable avec son histoire sur son père ! Elle pleurait le seul être qu’elle avait aimé et lui, il venait la réconforter en lui parlant de sa propre expérience en matière de mort. Qu’est-ce qu’elle en avait à faire que son père soit en vie ou non ? Elle n’avait pas besoin de sa pitié ! Elle s’était toujours débrouillée seule jusqu’à présent, inutile donc que ce gamin vienne pour lui parler de son père ou d’un autre membre de sa famille décédé.
    Comment osait-il parler d’Orphée ainsi ? Il ne savait rien. Un idiot, comme les autres. Alors de quel droit formulait-il un avis sur son bien-aimé ? Rien de bon n’était arrivé par la suite. Elle était morte pour descendre aux Enfers. Elle avait perdu toute identité propre, tout passé. Elle ne possédait plus rien. Elle partageait actuellement le corps d’une gamine qui la détestait et n’avait eu d’autre choix que de lui prêter son don de télépathie. Elle avait tout perdu. Pourtant, cet idiot s’obstinait à dire qu’il lui était arrivé de bonnes choses par la suite ! À partir du moment où son héros était mort, elle avait perdu toute joie de vivre. Elle n’aspirait plus qu’à mourir. Même cette faveur ne lui fut accordée. Condamnée à errer parmi les vivants sous la forme d’un spectre. Mais elle devait sourire à la vie, qu’il lui disait ! Elle se redressa tant bien que mal et vrilla ses prunelles dans celles d’Astath. Son regard n’était plus que rage et haine. Si ses yeux avaient pu tuer, sûr que le malheureux serait mort sur le coup.

    - Tais-toi si c’est pour me balancer de telles conneries ! Tu ne savais rien d’Orphée ! Alors ne viens pas me faire la morale ! Voir plus loin que ce qui est mauvais… Tu me donnes envie de gerber. Oui, tu me dégoûtes, voilà tout. Ne reste pas là si c’est pour me sortir des conseils aussi mielleux !

    Elle reposa sa tête contre le pied de la table, écoutant l’autre tissu de mensonge qu’il lui sortit. Son souvenir avait quelque chose de beau, autre nouvelle ! Sûr que d’avoir des images de morts et de chaos dans la tête devait être merveilleux ! Elle avait vu les corps de ses mais tomber un à un mais elle devait s’en réjouir ! Voilà quel nouveau conseil lui prodiguait ce crétin. Elle n’avait entendu pire bêtise. Elle humait encore l’odeur des cadavres brûlant à petit feu mais c’était magnifique ! Les balles lui vrillaient toujours les tympans mais qu’elle s’en réjouisse ! Elle était morte ce jour-là mais c’était le plus beau jour de sa vie !
    Et maintenant, elle avait d’autres souvenirs de son cher Orphée ! Elle n’avait que celui-ci. C’était tout ce qui lui restait de son ancienne vie. Mais cela, il n’avait pas dû le saisir. Ce gamin était stupide, voilà tout. Il essayait de la réconforter alors qu’elle aurait préféré rester en tête à tête avec sa solitude. Elle aurait pu pleurer longuement à sa guise. Mais avec lui dans les parages, elle se refusait de verser davantage de larmes. Elle essuya les perles salées d’un geste empli de rage et cracha au visage d’Astath pour lui montrer ce qu’elle en avait à faire de ces belles paroles.

    - Je n’ai que faire de ta vie ! Toi et moi, nous n’avons absolument rien en commun ! Garde ta pitié pour quelqu’un d’autre ! Cela t’évitera de dire trop de conneries. Tu sais te battre ? Hé bien retourne donc sur tes champs de bataille, tu seras bien plus utile là-bas qu’ici !

    Elle enfouit sa tête entre ses bras une nouvelle fois. Elle n’avait jamais vraiment cru à toutes ces histoires de destin jusqu’à ce que la mémoire ne lui revienne partiellement. Jusqu’à aujourd’hui, elle avait toujours pensé que si elle était dans le corps d’Amy, c’est que cela devait se passer ainsi. Tout était faux. Rien n’arrive jamais par hasard. Elle était ici grâce et à cause d’Orphée à la fois. Elle n’avait rien pu choisir. Si seulement il ne s’était pas retourné, elle serait sans doute décédée entre ses bras à l’heure qu’il est.

    - Le destin te montre son derrière.

    Elle avait murmuré cette simple phrase à la fois pour elle-même et pour Astath. Une citation tirée de Electre, une tragédie qu’elle avait lu dans son ancienne vie dont cette phrase l’avait marquée. Elle se souvenait très bien du pourquoi de cette insulte. L’une des petites Euménides lançait cette pique au jardinier. Chacun était maître de son destin, en vérité. La fatalité n’existait que dans l’antiquité. De nos jours, les humains ne rejettent plus leur malheur sur les dieux auxquels ils ne croient plus depuis des siècles déjà. Ils assument, pour la plupart.

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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeDim 5 Fév - 18:00

- Tais-toi si c’est pour me balancer de telles conneries ! Tu ne savais rien d’Orphée ! Alors ne viens pas me faire la morale ! Voir plus loin que ce qui est mauvais… Tu me donnes envie de gerber. Oui, tu me dégoûtes, voilà tout. Ne reste pas là si c’est pour me sortir des conseils aussi mielleux !

Il ne croyait pas non plus en ses propres mots. Il avait tenté de la consoler, mais il espérait se consoler lui-même. Il ne s’était jamais pardonné de n’avoir rien fait ce jour-là. Il aurait pu tenter de le sauver, mais la surprise avait été trop grande. Il l’a dégoûtait, mais sûrement pas autant qu’il se dégoûtait lui-même. Ses rêves la faisaient souffrir, certes, mais ce n’était pas une raison pour faire souffrir les autres. Il voulait faire une bonne action et voilà comment elle le remerciait.

- Je n’ai que faire de ta vie ! Toi et moi, nous n’avons absolument rien en commun ! Garde ta pitié pour quelqu’un d’autre ! Cela t’évitera de dire trop de conneries. Tu sais te battre ? Hé bien retourne donc sur tes champs de bataille, tu seras bien plus utile là-bas qu’ici !

Elle lui avait craché sur le visage. Personne ne voulait donc de lui? Il n’avait rien fait pour être rejeté de tous. Son père avait eu raison depuis le début. Il n’aurait jamais dû rencontrer ce qu’il y avait de beau dans ce monde. Il s’efforçait à faire de son mieux pour être gentil. Elle voulait pleurer son passé, alors qu’elle y reste. Lui allait continuer d’avancer sans regarder en arrière.

Il se leva, puis la regarda une dernière fois. Il ne pouvait rien faire pour la consoler et elle ne lui dirait que des méchancetés. Il espérait qu’elle lui reparle, mais seulement quand elle ne penserait plus à ce Orphée. Il sortit, la laissant seule pour pleurer.
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Amy Crow
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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitimeLun 6 Fév - 16:23

    « I need a Hero
    To save my life
    Just in time
    Save me just in time »


    Et il la laissa seule. N’était-ce pas ce qu’elle souhaitait ? Il se leva sans un bruit et se dirigea vers la porte qui se referma d’un bruit sec. Seule. Totalement seule. Juste en tête à tête avec ses souvenirs. Les larmes roulaient toujours le long de ses joues. Elle ne tentait même pas de les essuyer. Elle les laisser aller, n’ayant que faire de l’aspect déplorable qu’elle devait avoir. Elle se recroquevilla contre elle même, sa tête entre ses jambes. Elle ne pouvait chasser ces images de mort et de chaos. L’Enfer était au pas de sa porte. L’Enfer léchait avidement son esprit. Les explosions ne lui laissaient aucun répit. Elle revoyait encore Orphée se retourner, lisant l’espoir dans ses yeux. Ils auraient dû vivre. Vivre ensemble ou mourir l’un près de l’autre. Rien ne s’était déroulé ainsi. Elle avait été décimée la première par ce manque d’attention. Lui fut bien assez vite balayé par le souffle meurtrier. Mais cela, elle ne le savait pas. Pas encore. « bla »

    Elle s’était jurée de vivre éternellement à ses côtés. Elle s’imaginait vieillir avec Orphée dans ses bras. Mais rien n’arrive jamais comme on le souhaitait. Elle sécha le torrent de perles d’un geste plein de rage. Pourquoi ? Qu’avait-elle fait pour mériter cela ? Elle n’avait rien demandé à personne. Elle s’était toujours comportée convenablement. Mais quelqu’un en avait décidé autrement ! Quelqu’un avait décidé de la faire payer pour un crime qu’elle n’avait pas commis ! Quelqu’un avait osé la séparer de son grand amour. Elle ne lui avait jamais dit « je t’aime ». Elle le regrettait désormais. Elle ne pourrait jamais revenir en arrière. Si seulement la vie se déroulait comme dans un film. Elle pourrait alors faire défiler les images pour revivre à nouveau cette scène. Alors elle pourrait empêcher ce malheur de subvenir. Elle resterait auprès de lui. À jamais.
    Mais la vie n’était pas ainsi. Ce serait bien trop beau, si cela été le cas. Elle avait envie d’hurler sa peine au monde entier, cracher son fief à tous ces crétins qu’elle haïssait au plus profond de son être. À défaut de crier sur la population entière, elle hurla pour elle-même. Un cri sourd, bestial, sortant du plus profond de ses tripes. Un cri où sa tristesse et sa rage s’entremêlaient dans une bien curieuse explosion de sons. Elle aurait été prête à tout pour le retrouver. Même à vendre son âme au diable. Elle ne possédait déjà plus de corps propre, alors pourquoi respirait-elle encore cet air qu’elle jugeait impur ? Etait-ce cela, sa punition ? Etait-ce cette absence de mort ? Elle voulait mourir. Ici et maintenant. Elle voulait en finir avec la vie. Elle en avait assez de cette absence qui lui était insupportable. Maintenant qu’elle connaissait la fin de ce souvenir autrefois si beau, elle n’aspirait plus à rien.

    Elle était stupide. Elle aurait dû faire le rapprochement dès le début. Son histoire et celle de cette morveuse de l’église étaient les mêmes. Les rôles étaient juste inversés. Elle était morte alors que c’était cet adolescent quoi était mort. Mais la fin restait la même. Les deux restaient privés de la personne qu’ils aimaient le plus au monde. Personne ne peut faire revenir les morts à la vie. Amy l’avait très bien compris. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, cette gamine ne connaissait rien au monde de requins dans lequel elle évoluait. Elle souhaitait mourir, aimer se mutiler. Soit, qu’elle fasse tout cela. Zoey ne l’en empêcherait pas. Au contraire. Elle redoublerait d’animosité envers elle, la manipulant à nouveau. Avec un peu de chance, elle franchirait le pas. La Mort n’aurait donc plus qu’à la cueillir aussi facilement qu’une pomme bien mûre. Elle s’en réjouissait d’avance. Elle allait mettre en scène la mort d’Amy pour pouvoir retrouver Orphée. Rien de plus simple. Il lui suffisait juste d’être patiente et d’attendre le bon moment, cela ne saurait tarder. Elle la connaissait assez pour savoir qu’un rien la mettait dans une rage folle. Mais contrairement à Zoey, elle ne laissait pas ses émotions filtraient à travers des mots ou des gestes. Elle laissait sa rage s’évacuer dans le sang.
    Elle fixa ses avant-bras. Les marques se voyaient encore. Elles resteraient à vie. Ainsi était tatouée la honte d’Amy sur son corps. Zoey éclata de rire à cette pensée. La manipuler serait vraiment un jeu d’enfant. N’avait-elle pas toujours fait ainsi ?

    Elle pencha la tête en arrière pour observer le plafond décrépi qui avait viré du blanc au gris sale. Ils devraient songer à faire le ménage plus souvent. Instinctivement, elle laissa son doigt glisser le long de la table basse. Elle le porta à sa hauteur pour se rendre compte qu’il était crade de poussière. Elle réfléchissait déjà aux similitudes entre cette fille aux reflets roux et elle. Se pouvait-il que leurs histoires soient liées ? Impossible. Il y avait quelques ressemblance,s mais cela s’arrêtait là. Au moins lui était-il facile de comprendre sa peine puisqu’elle était partagée.
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MessageSujet: Re: Talent caché [Amy & Astath] Talent caché [Amy & Astath] Icon_minitime

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Talent caché [Amy & Astath]

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