Ecole Lisienne
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Une école à l'apparence normale pour des élèves anormaux. H/Y/Y
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez|

Les Passagers [Astath]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Amy Crow
Amy Crow
Messages : 49
Points : 4755
Date d'inscription : 16/11/2011
Age : 28
Localisation : T'es flic ou quoi ?!?

Feuille de personnage
Classe :: Seconde
Race :: Télépathe
Orientation Sexuelle: Bisexuelle
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitimeVen 27 Jan - 18:18

    « I need to break out and make a new name
    Let's open our eyes to the brand new day
    It's the brand new day »


    Ce lycée était nouveau pour elle. Elle ne l’avait aperçu qu’à travers les yeux d’Amy, enfin elle l’arpentait réellement. Elle n’était plus une simple âme coincée dans une parcelle de la tête de son hôte, elle était bien là, en chair et en os. Elle avait l’impression de revivre, d’avoir à nouveau droit à cette existence désormais derrière elle. Elle aurait tant aimé revenir en arrière, lorsqu’elle avait encore son corps. Elle ne ressemblait en rien à Amy. Pourtant, plus le temps passait, plus ses souvenirs s’étiolaient. Elle avait peur d’oublier son passé. Et si elle finissait pas s’effacer complètement pour ne faire plus qu’un avec Amy ? Impossible. Amy avait encore besoin d’elle. La rhétorique aussi fonctionne. Pour le moment, tout cela était nouveau pour elle. Elle observait le lycée avec un œil nouveau. Elle n’avait pas encore eu l’occasion d’assister véritablement à un vrai cours mais cela ne saurait tarder. Elle savait que les secondes avaient cours d’histoire très bientôt. Elle pourrait en profiter pour se familiariser avec les études et tout cela ! Elle était excitée comme une puce, elle ressemblait à une enfant à qui on avait promis plusieurs friandises.
    Elle avala son chocolat en vitesse. Son premier repas depuis longtemps. Lorsque le liquide coula dans sa gorge, elle eut envie d’hurler de plaisir tant cela était bon ! Depuis le temps, elle avait complètement oublié le goût des aliments. Ses propres goûts. Niveau vestimentaire, elle était complètement différente d’Amy, comme dans son caractère. Impulsive, autoritaire, limite sadique. Mais en vérité, elle avait un bon fond. Un fond que tous ignoraient. Etait-ce le contact auprès d’Amy qui l’avait adoucie ou avait-elle toujours été ainsi ? Elle ne s’en souvenait plus.

    Elle laissa sa tasse vide sur la table avant de sortir prendre l’air. Elle inspira à pleins poumons une goulée d’air frais et se décida pour la véranda. Un véritable paradis pour les amateurs de fleurs ou de plantes. Etait-elle une herboriste en herbe ? Elle avait beau essayé de se souvenir, elle ne conservait aucun lien de tissé avec ces végétaux qu’elle avait même tendance à répugner. Mais sentir de nouvelles senteurs ne lui ferait aucun mal. Découvrir des arômes pourrait même se révéler amusant !
    Elle pénétra dans l’enceinte de la véranda, ses narines furent assaillies par de drôles d’odeurs qu’elle ne connaissait pas. Loin d’être désagréable, ces curieux mélanges se révélaient même apaisants. Elle s’assit non loin des parterres d’azalées et les observa une à une. Lasse de contempler leurs pétales, elle s’agita devant des herbes qu’elle ne connaissait pas. Cela sentait tout aussi bon. Elle avait souvent vu Amy s’en servir pour faire la cuisine, cela donnait du goût aux aliments disait-elle, mais pour le moment, le nom ne lui venait pas en tête. L’avait-elle un jour su ? Elle en cueillit un brin dans sa main et l’observa longuement. Elle finit même pas en couper un morceau pour finalement le mâcher. Elle recracha illico le bout. Dégoûtant. Peut-être était-ce meilleur avec d’autres aliments ?

    Quelqu’un d’autre était là. Elle aurait dû s’en rendre compte bien plus tôt. Une idée qui lui correspondait bien lui traversa l’esprit. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas usé de son don de télépathie. À force de donner des conseils à Amy pour l’utiliser correctement, elle n’avait pas pu se servir de son pouvoir depuis trop longtemps à son goût. Bien sûr, il y avait eu cet autre jour, avec cet hybride démon mais cela ne comptait pas. Un échec cuisant, rien d’autre. Elle n’avait pas voulu obtenir un résultat si lamentable ! Mais à quoi s’attendait-elle en voulant contrôler le corps d’un dragon ? À le contrôler à la perfection . C’est en forgeant, que l’on devient forgeron. C’était déjà un miracle qu’elle arrive à maîtriser le corps des humains, à rentrer dans leurs têtes avec tant de facilité mais cela ne lui suffisait pas. Elle en voulait toujours plus. Beaucoup plus. Elle n’aurait de cesse de continuer ses tentatives que lorsqu’elle aurait enfin réussie. Zoey ferma alors les yeux et se concentra sur son objectif : pénétrer les souvenirs de ce garçon.

    Le sang souillait tout. Pas un seul morceau de ce corps blême ne faisait objection à la règle. L’épée maculait encore l’épée qu’un autre homme, aussi âgé que celui gisant à terre, tenait à la main. Il y avait eu un combat ici. Un combat à mort. Aucune surprise ne s’échappa de la bouche de Zoey. Elle était que trop habituée à ces scènes d’épouvante, ces spectacle d’horreur pour les avoir contemplé maintes fois dans l’esprit des gens. Pas un seul haut le cœur. Elle avait depuis longtemps dépassé ce stade. Un gamin était là, elle ne le remarqua qu’au dernier moment, juste avant que le souvenir ne s’estompe avant de laisser sa place à un autre. C’était lui. Mêmes traits de visages, même coiffure rocambolesque. Tout correspondait à sa description d’aujourd’hui.
    Le rouge céda sa place au blanc. Le blanc des villas. La pierre semblable à celle utilisée en Grèce pour construire les villas, humbles demeures ou les palais, résidences des princes. Un millénaire semblait s’être écoulé entre le monde d’aujourd’hui et celui que Zoey avait sous les yeux. Elle en restait bouche bée. Jamais elle n’avait eut accès à des souvenirs aussi vieux ! La lumière laissa bien vite sa place à l’obscurité. L’absence totale du blanc : le noir. Il faisait sombre. Bien trop sombre. Si bien que Zoey ne put qu’observer une silhouette fine, correspondant sans doute à celle du garçon, avec quelques centimètres en plus évidemment.


    Elle ouvrit les yeux. Elle avait perdu la main, elle le sentait. Elle n’était plus celle qui arpentait librement les souvenirs des uns, dictant sa volonté aux autres. Elle subissait. Elle n’était pas aussi mauvaise qu’Amy bien sûr. Son hôte ne voyait que des images floues, rapides et imprécises. Ici, les souvenirs se précisaient, les détails s’accentuaient. Elle resta assise quelques instants sur le muret avant de daigner reporter son attention au jeune homme. Elle lui dit alors une chose qu’Amy n’aurait jamais osé crier, bien trop peureuse pour dévoiler au grand monde ce qu’elle était :

    - Sympa tes souvenirs. Tu me les explique ou faut que j’aille fouiller une nouvelle fois dans ton crâne pour comprendre la suite ou même le début de ton histoire ?

    Elle n’avait pas dit cela sur un ton provocateur, plutôt un ton enjoué, amical. Rien de sa réaction n’était feinte. Tout était naturel. Elle était curieuse de nature et aimait comprendre la personnalité de chacun, les épier, les disséquer de l’intérieur. La télépathie lui était d’un grand secours. Dès qu’elle avait comprit qu’elle n’aurait plus d’autre corps que celui d’Amy, elle s’était mise en tête d’apprendre à la jeune fille tout ce qu’elle savait. Elle espérait retrouver sa puissance en elle. Raté. Zoey faisait partie de l’élite, des meilleurs et jouait dans la coure des grands. Amy, non. Elle posa sa tête sur ses genoux repliés contre son corps et observa avec plus d’attention ce visage si particulier qui la fascinait tant.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Re: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitimeSam 28 Jan - 0:54

Astath ne savait pas trop quoi faire de son temps libre. Avant, son temps n’était destiné qu’à l’entraînement physique. Il ne savait pas non plus quelle activité il aurait pu faire. L’école, l’époque et même le monde entier lui semblaient si distants. Il ne s’attachait à rien en ce bas-monde, pour l’instant. Sa seule motivation était le combat. Il était né dans un monde de guerres et de souffrances. Il est arrivé dans un monde plus pacifique, mais il ne détestait pas ce monde. Le tout était de connaître ce qu’il y a dans ce monde. Et pour le savoir il allait devoir explorer le monde. Tiens, il n’avait jamais pensé à cette idée auparavant. Il peut commencer par faire le tour de l’école. Mais avant, il fallait manger un peu.

Après son bon gros repas, il se dit qu’il fallait digérer un peu. Quel meilleur endroit que l’extérieur! Il se dit que le toit serait un endroit plus tranquille pour relaxer un peu dans le même temps. Il monta les marches et alla à la véranda. Il fut surpris de toutes les odeurs qui flottaient dans l’air. L’odeur de toutes ces plantes était exquise. Il humecta l’odeur de certaines plantes, puis il se rappela d’un souvenir avec son père. Lors de son entraînement, son père lui fit faire un exercice très simple. L’exercice consistait à attaquer une fleur. Astath s’exécutait à chaque fois, et toutes les fois son père lui disait qu’il avait échoué. Il répétait qu’Astath ne voyait rien, qu’il ne comprenait rien. Bien sûr qu’il n’y comprenait rien, son père lui a toujours dit qu’il fallait respecter son aîné. Alors il faisait aveuglément ce que son père lui disait. Plusieurs années passèrent et il ne fit pas de progrès. Un jour, il ne s’en rappelait plus très bien, son père l’avait emmené à un endroit qui était magnifique. Il en était bouche bée. Même aujourd’hui, rien que d’y penser lui réchauffait le cœur. C’est à ce moment qu’il avait compris le but de l’exercice. Il ne constituait pas à attaquer la fleur, bien au contraire, mais à la défendre. Dans le code d’honneur, il est écrit qu’il ne faut pas attaquer les êtres sans défenses. Son père lui expliqua que c’est dans les êtres sans défenses que réside la beauté de l’univers. Il se dit maintenant que son père a dû trouver la beauté de l’univers dans sa mère. Si la était la seule chose qui pourrait rendre Astath aussi sage et aussi fort que son père, il allait chercher un être semblable. Son seul problème est qu’il ne connait rien à l’amour et il ne sait pas quand il va être amoureux. Comme le monde pouvait être étrange.

Il alla au fond de la véranda et regarda à l’extérieur. Le monde semblait si paisible, tout le contraire du sien. Le monde où il a vécu semblait si triste. Le sol était asséché et fissuré, le ciel était rouge comme le sang, peut-être que cela en était, et les gens qui y habitaient étaient en perpétuelle guerre, se déchirant pour savoir qui sera le seigneur des démons. Celui-ci était beau. Le sol semblait vivant, le ciel était cyan et les gens ne sont pas en perpétuelle guerre. Astath espérait que ce monde ne finisse pas comme le sien. Le seul événement qui s’est produit depuis la mort de son père est qu’il soit venu ici. La mort de son père…

- Sympa tes souvenirs. Tu me les explique ou faut que j’aille fouiller une nouvelle fois dans ton crâne pour comprendre la suite ou même le début de ton histoire ?

Quelqu’un d’autre était dans la pièce? Il a dû être distrait, sinon il l’aurait repérée au moment même où elle avait mis les pieds dans la pièce. Astath n’avait pas fait attention aux mots que l’autre lui avait dites au début, mais avait-elle bien dit « sympa tes souvenirs »? Il n’en croyait tout simplement pas ses oreilles. Connaissait-elle son histoire? Était-elle présente lors du massacre de son père? Pire, était-elle la personne qui avait tué son père? La dernière question l’aurait beaucoup étonnée, car il avait entendu la voix du meurtrier, et la voix de l’autre personne était plutôt féminine. Restait les deux autres. Et savoir qu’elle pourrait avoir participé au meurtre de son père lui faisait bouillir le sang, et c’était bien le seul sujet qui pouvait le mettre en colère. Il se ressaisit, car il ne connaissait rien à l’autre personne, mais resta sur ses gardes. Il se retourna et vit la jeune fille assise, accoté sur le mur.

- Qui es-tu? Comment connais-tu mon passé?

Le point sur lequel Astath était sûr, c’est qu’elle n’était pas une démone. La deuxième hypothèse était donc écartée. Il ne restait plus qu’à savoir comment elle savait. À ce propos, n’avait-elle pas mentionné qu’elle allait fouiller encore une fois dans sa tête?

-Je vois, murmura-t-il plus pour lui-même, tu as lu dans mes pensées.

Il regarda son visage qui semblait n'attendre qu’une chose, ses souvenirs. Il lâcha un soupir, puis la regarda encore. Elle voulait tout savoir, et il ne pensait pas qu’il pourrait sortir s’en lui avoir tout dit.

-Bon, d’accord, à une seule condition. Tu vois, même si j’ai mangé il n’y a pas longtemps, j’ai encore un petit creux, et comme je n’ai plus d’argent, tu me paieras mon prochain repas, d’accord? Peu importe, nous verrons cela plus tard, j’ai ma vie à te raconter pour l’instant. Voyons voir, par où commencer?

Astath s’assit, et il prit une petite pause avant d’enchaîner la suite.

-Mon prénom est Astath, mais je ne me rappelle plus de mon vrai nom de famille. J’ai décidé de prendre Zacharias, mais nous reviendrons à son origine plus tard. Je suis enfant unique né de l’union d’un père démon et d’une mère humaine. Les seules informations que je connaisse sur ma mère est qu’elle était une femme d’une grande beauté. Alors j’ai vécu les premières années de ma vie avec mon père. Mon père, lui, était un grand démon à la tête de la famille Norka. Il était sage et il n’était pas un barbare comme les autres démons, car il avait trouvé la beauté de cet univers. Alors ces années n’ont pas été de tout repos, mais ils sont les plus belles années de ma vie jusqu’à aujourd’hui. J’ai passé les deux premières années à être comme tous les autres démons, mais à l’âge de deux ans mes traits humains ont commencé à paraître, alors je fus caché. Depuis ce moment, je fus soumis à un entraînement très dur qui consistait à apprendre le code d’honneur que mon père avait créé. Ce code d’honneur prône pour la défense des êtres sans défenses et pour la beauté de cet univers. Cet entraînement a duré pendant douze ans, parce que je ne pouvais plus continuer tout seul mon entraînement. Un jour comme un autre, nos ennemis de toujours, la famille Davk s’est introduite dans le château et a tué mon père sous mes yeux. Mes mains étaient couvertes de sang, celui de mon père…

Les souvenirs étaient trop forts, les sentiments trop réels. Il s’en rendit compte et regarda la jeune femme devant lui. Elle ne semblait pas trop perturbée, sinon elle ne le laissait pas paraître.
Il reprit donc son histoire.

-Après, j’ai réagi sous la colère. J’ai tenté de le tuer, mais il était le chef d'une famille, il était trop puissant. Il me prit en pitié, parce que je suis à moitié humain, et m’envoya dans ce monde. Je trouve qu’il a bien fait, car celui-ci est bien mieux. Je suis alors atterri en Grèce, mais une Grèce différente de celle d’aujourd’hui. Je me suis caché dans une grotte pendant plusieurs mois afin de préparer ma vengeance, mais des villageois me trouvèrent. Par la suite, ils envoyèrent des mages sans arrêt. Je ne suis pas très fier, mais je les ai tués. Un mage réussi à m’emprisonner et je lui demandai son nom de famille, Zacharias. Je suis content aujourd’hui, parce que sinon je n’aurais pas pu voir la beauté du monde d’aujourd’hui.

À ces propos, Astath regarda plus attentivement la fille devant lui. Elle était plutôt jolie, même très jolie, et il se dit de ne pas oublier de lui demander son nom à la fin de son histoire.

-Ensuite, il faisait très sombre. Je ne sais pas combien de temps j’ai passé dans le noir le plus total, mais quand j’ai ouvert les yeux tout avait changé. La Grèce n’était plus celle que je connaissais autrefois. La nuit même, j’étais allé faire un tour dans la ville la plus proche. J’ai failli être percuté par une espèce de tas de ferraille qui avait un homme à l’intérieur. Je l’ai évité, mais je suis rentré dans du verre et c’est à ce moment que j’ai vu les habits que je porte. Des hommes ont ensuite dit que j’étais en état d’arrestation, je n’ai rien fait parce que je ne sais pas ce que cela veut dire. C’est alors qu’ils m’ont voyagé ici pour prendre ce qu’ils appelaient « ferry ». C’est ainsi que je me suis retrouvé ici. Bon, puis-je savoir quel est ton nom?
Revenir en haut Aller en bas
Amy Crow
Amy Crow
Messages : 49
Points : 4755
Date d'inscription : 16/11/2011
Age : 28
Localisation : T'es flic ou quoi ?!?

Feuille de personnage
Classe :: Seconde
Race :: Télépathe
Orientation Sexuelle: Bisexuelle
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Re: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitimeSam 28 Jan - 15:03

    La réaction du garçon ne se fit pas attendre. Pourquoi tant de haine ? Bon, peut-être l’avait-elle un peu cherché. Qui aimerait que quelqu’un lise dans son crâne pour y découvrir le moindre de ses secrets ? Certainement pas elle. Alors pourquoi faisait-elle ça aux autres ? C’était un jeu, un passe-temps. Elle se souvenait très bien que enfant, elle se lançait des défis avec ses amis. D’autres télépathes comme elle. Tour à tour, ils devaient lire dans les pensées de chacun, dévoilant au grand jour quelque chose d’honteux, un souvenir oublié. À force de répéter l’exercice, ce groupe d’amis devint très vite doué dans la matière. Impossible de cacher quoi que ce soit à Zoey.

    - Qui es-tu? Comment connais-tu mon passé?

    La question exacte serait davantage : qu’est-ce que tu es ? Il est vrai qu’ici, tout le monde est différent. Les quelques humains comme Zoey sont ici uniquement parce qu’ils possèdent un don particulier, un pouvoir qui fait d’eux des « monstres ». Mais toutes ces insultes n’avaient jamais atteint véritablement la jeune fille. Peu lui importait l’opinion des autres, elle n’en avait rien à faire de leurs avis.

    - Moi ? Rien d’autre qu’un fantôme. Mais bon, ce n’est pas important. Sinon toi t’es pas vraiment fute-fute pour ne pas réussir à comprendre une chose aussi simple ! Réfléchis un peu ! On se trouve où exactement ? Dans un lycée pour aberrations, non ?
    - Je vois, murmura-t-il plus pour lui-même, tu as lu dans mes pensées.

    Ben voilà, on y arrivait ! Finalement, peut-être ce garçon n’était-il pas aussi idiot que ce que l’on pourrait penser. Il n’allait tout de même pas lui reprocher d’avoir pénétré « par accident » son esprit. Peut-être n’était-ce pas tout à fait un accident, peut-être l’avait-elle fait volontairement mais ça, il n’était pas obligé de le savoir. Elle laissa ses jambes se balancer dans le vide du muret. Elle avait oublié à quel point Amy était petite. Pas qu’elle soit une naine mais elle avait souvenir qu’autrefois, elle était bien plus grande que ça – de quelques centimètres. Toujours est-il qu’elle ne se sentait pas à son aise dans ce corps-ci. Pourtant, elle était incapable de savoir si elle préfèrerait être morte et enterrée aux côtés de sa famille ou bien vivante mais à travers Amy. Elle n’en revenait toujours pas. Comment ce tour de passe-passe était-il devenu réalité ? Elle n’avait presque plus aucun souvenir de sa vie d’antan pourtant elle se rappelait encore de cette musique enivrante, de ces rires et de ces couples dansants. Après cela plus rien. Entre ce moment-ci et sa connaissance avec Amy, sa mémoire devenait floue. Plus le temps passait, plus ses souvenirs s’effaçaient. Aurait-elle un jour la chance de se souvenir de celle qu’elle était ?

    - Bingo ! s’exclama-t-elle.

    Il était finalement d’accord. À la seule condition qu’elle lui offre son prochain repas ! Elle éclata de rire à cette phrase ! Quelle drôle négociation ! Elle n’était pas du genre à marchander et ce garçon ignorait-il que la cantine de l’établissement était gratuite ? Enfin, si il souhaitait manger à l’extérieur, elle pouvait bien l’inviter à manger dans un endroit pas trop cher. De toute façon ce n’était pas ses sous mais ceux d’Amy. Sous que sa mère lui envoyait chaque mois pour se faire pardonner de elle ne savait trop quoi. Une histoire remontant à son enfance, d’après ce qu’elle avait saisi.

    Le garçon était d’accord pour lui conter son histoire. Toute son histoire. Malheureusement, il ne savait même pas par quoi commencer. Voilà qui commençait bien ! Zoey commençait à s’impatienter. Finalement, il commença par le commencement – logique. Zoey n’écoutait que d’une oreille. Elle avait compris qu’il s’appelait Astath mais avait déjà oublié quel était son nom de famille. Ddes détails sans importance. Il lui parla alors de son père et d’un quelconque code d’honneur auquel elle n’en comprit pas un traître mot. Tout cela l’ennuyait. Elle bailla même pendant le discours du garçon. Vint enfin l’explication de tout ce sang. Un simple meurtre. Zoey s’était attendue à quelque chose de plus impressionnant. Elle avait tant de fois entendu ce genre d’histoire ! Des vieilles rancœurs, des vengeances inassouvies, des querelles de famille… Du vu et du revu, du simple réchauffé ! Elle avait eu raison. Ce garçon avait ensuite essayé de venger son père – le refrain habituel – pour finalement échouer et se faire épargner. Comme c’était ennuyeux !
    Elle comprit alors pourquoi elle avait assimilé les pierres blanches aux briques de Grèce. C’était la Grèce qu’elle avait vu dans le souvenir de ce jeune homme. Mais une Grèce antique, vieille de plusieurs siècles. L’aspect sombre tenait à la grotte dans laquelle Astath s’était terré. La fin de son histoire n’était pas banale, par contre. On croise souvent des personnes ayant connu énormément de malheurs, des êtres orphelins, n’ayant plus aucune famille et vivant uniquement dans le but de venger un jour les membres de leur famille décédés. Lui s’était tout simplement fait renverser par une voiture, avait été conduit au poste de police le plus proche pur finalement atterrir dans cette école par le plus grand des hasard ! Juste quelques coïncidences en avalanche. Pour clore son histoire, il lui demanda quel était son nom. Elle mit quelques secondes à comprendre la question, complètement groggy par le discours d’Astath, se frotta les yeux et dit finalement :

    - Moi c’est Zoey. Juste Zoey. Tout comme toi je n’ai pas de nom de famille mais je n’ai pas daigné en choisir un. Certaines mauvaises langues pourraient dire que mon nom est « Crow » mais je ne suis pas d’accord avec eux.

    Elle marqua une pause. Devait-elle lui parler d’Amy ? Si elle devait le croiser à nouveau mais si ce n’était pas elle qui verrait mais Amy, cela risquait de porter à la confusion. Alors peut-être le mieux serait-il de lui en toucher deux mots. Inutile de rentrer dans les détails inutiles qui ne le regardent pas bien sûr. Au moins comprendrait-il pourquoi certains disent que son nom de famille est celui de son hôte.

    - Ce corps n’est pas le mien, commença-t-elle, mais celui d’une fille du nom d’Amy. Amy Crow. On le partage… Enfin, si l’on peut appeler cela partager ! Disons qu’il est assez rare que ce soit moi qui en soit aux commandes. Avant, lorsque je ne m’entendais pas très bien avec elle, il m’arrivait de contrôler ce corps sans lui demander son avis. C’est d’une facilité ! Mais maintenant que nos rapports se sont arrangés, elle me laisse davantage de liberté.

    Elle se tut enfin. Difficile de savoir si elle en avait trop dit ou au contraire, pas assez. À lui de voir. Elle replaça l’une de mèches rebelles qui lui barraient la vue pour pouvoir contempler avec davantage d’aisance le visage d’Astath. Un visage qui n’était pas déplaisant à regarder. Au contraire.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Re: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitimeSam 28 Jan - 16:14

Astath se senti soulagé. Pour avoir parlé de son histoire passé, mais aussi parce que quelqu’un avait daigné accepter son existence médiocre et non désiré par ses semblables. Il était aussi content, car il l’aimait bien. Bon, elle ne semblait pas avoir écouté avec attention, mais… il n’y pouvait rien. Il trouvait que la jeune fille avait du répondant, qu’elle savait se battre avec les mots, et il aimait cela. Si ce monde n’était constitué que de femme comme elle, il n’allait vraiment pas s’ennuyer. Il attendit qu’elle réponde à sa question. Elle se frotta les yeux, signe qu’elle n’avait pas trop aimé son histoire. Peut-être était-elle comme tous les autres démons, qu’elle niait son existence et le prenait en pitié. À cette idée, Astath crispa le poing et pendant un instant il ne voulait même plus savoir qui elle était et la seule chose qu’il voulait faire était de s’envoler très loin. Mais ce moment fut oublié lorsqu’elle lui répondit enfin.

- Moi c’est Zoey. Juste Zoey. Tout comme toi je n’ai pas de nom de famille mais je n’ai pas daigné en choisir un. Certaines mauvaises langues pourraient dire que mon nom est « Crow » mais je ne suis pas d’accord avec eux.

- Alors nous sommes deux à être des personnes qui ont été effacées des mémoires. Moi, je trouve que « Crow » est un beau nom. Par contre, je ne vois pas ce qu’il y a de mal à se faire appeler ainsi.

Elle prit une pause. L’aurait-il offensée? Il espérait que non. Elle était la seule personne qu’il connaissait et qui l’écoutait. Il se senti de moins en moins confortable par son silence. Mais elle reprit.

- Ce corps n’est pas le mien, commença-t-elle, mais celui d’une fille du nom d’Amy. Amy Crow. On le partage… Enfin, si l’on peut appeler cela partager ! Disons qu’il est assez rare que ce soit moi qui en soit aux commandes. Avant, lorsque je ne m’entendais pas très bien avec elle, il m’arrivait de contrôler ce corps sans lui demander son avis. C’est d’une facilité ! Mais maintenant que nos rapports se sont arrangés, elle me laisse davantage de liberté.

- Alors tu vis dans son corps? Je n’avais jamais vu cela auparavant. Mais pour l’instant tu es Zoey, alors je pourrais lui parler une autre fois. Pour l’instant, j’aurais beaucoup de questions à te poser, à toi, Zoey.

Il se tut lui aussi. Il ne pouvait cesser de contempler son visage. Elle était si belle. Il eut un frisson, mais il ne pouvait y avoir de vent d’en un endroit clos. Il se rappela alors un souvenir de sa jeunesse. C’était un soir comme un autre, mais cette fois-là Astath voulait savoir comment son père avait rencontré sa mère. Il ne se rappelait plus de tous les détails, mais il se rappelait comment son père avait su qu’il l’aimait. Son père lui avait dit que son corps était alors parcouru d’un frisson. Il disait que pour savoir si tu aimais quelqu’un, tu allais ressentir la même chose qu’un vent glacial d’hiver. Bien sûr, son père n’était pas tout de suite sortit avec sa mère et il avait dû accomplir plusieurs exploits avant de pouvoir lui demander sa main. Pour lui, la première étape était accomplie, il avait eu ce vent glacial. Il ne restait plus qu’à tenter de la courtiser. Il aimait bien passer son temps avec elle, car elle lui rappelait des souvenirs oubliés depuis longtemps. Ils entendirent un grognement qui provenait du ventre d’Astath. Il eut une idée, mais ce n’était pas grand-chose pour un début.

-Comme tu peux le constater, j’ai réellement faim et je veux te connaitre un peu plus. Alors, que dis-tu d’en parler autour d’un bon repas? Il faudrait que j’aille à ma chambre chercher de l’argent, parce qu’en fin de compte je ne peux pas laisser une jeune fille comme toi payer pour ma nourriture.

Il se leva, alla vers elle et lui tendit la main. Il lui fis son plus beau sourire.

- Alors, qu’en dis-tu?
Revenir en haut Aller en bas
Amy Crow
Amy Crow
Messages : 49
Points : 4755
Date d'inscription : 16/11/2011
Age : 28
Localisation : T'es flic ou quoi ?!?

Feuille de personnage
Classe :: Seconde
Race :: Télépathe
Orientation Sexuelle: Bisexuelle
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Re: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitimeSam 28 Jan - 17:32

    Des personnes qui ont été effacées des mémoires. L’expression était plutôt jolie. Elle jura d’essayer de s’en souvenir. Existaient-ils encore des personnes qui se souvenaient d’elle ? Si tel était le cas, sa famille devait être morte et enterrée depuis le temps. Elle savait que son corps reposait six pieds sous terre. Impossible de savoir d’où lui venait cette conviction mais elle en était certaine. Elle repensa à toux ceux qui vivaient sur cette planète depuis des années. Sa première pensée fut pour Cocaïne. Elle-aussi n’avait conservé aucun souvenir de son ancienne vie. Elle se souvenait juste de ce jeune homme qui lui avait sauvé la vie ainsi que de ce poème dont les vers tournaient sans cesse dans sa tête. Lorsque Zoey lui avait demandé ce que signifiait les paroles et ce qu’était un Jormungander elle lui avait répondu mot par mot « Mon cœur sait ce que je suis. Au plus profond de moi, je me souviens. Mais mes souvenirs sont trop lointains pour que ma mémoire les imprime. Une page blanche qu’il faut tourner, voilà ce que j’étais. ». Sur le moment, elle n’avait pas tout saisi mais ces mots commençaient à devenir réels pour elle.
    Crow, un beau nom. Foutaises ! Jamais de ce qui aura trait à Amy pourra lui convenir ! Elle était Zoey. Juste Zoey. Son nom de famille s’était éteint en même temps qu’une partie de ses souvenirs et de son corps. Elle se refuserait toujours à porter le nom de Crow pour la simple et bonne raison qu’elle ne voulait être trop proche d’Amy. Elle n’oublierait jamais la relation électrique qu’elles avaient eu toutes deux lorsque Zoey était arrivée.

    - Alors tu vis dans son corps? Je n’avais jamais vu cela auparavant. Mais pour l’instant tu es Zoey, alors je pourrais lui parler une autre fois. Pour l’instant, j’aurais beaucoup de questions à te poser, à toi, Zoey.

    Des questions. Hé bien qu’il les pose ! Elle n’avait aucun secret. Ou presque. Les seuls secrets qu’elle avait étaient liés à son passé ou à Amy. D’ailleurs, elle lui cachait énormément de choses. Quelques fois, elle faisait la sourde oreille lorsque son hôte l’appelait, lui demandant de l’aide. Mais dans ces cas-là, elle l’avait bien cherchée. Pas qu’elle soit de nature rancunière mais elle n’aimait pas quand on la sous-estimait. Cette idiote possédait un pouvoir desp lus puissants et au lieu de s’en servir à bon escient, elle se contentait de se comporter normalement. À croire qu’elle regrettait que Zoey lui ait transmis un tel don. Comme si elle avait eut le choix. Si cela avait été possible, elle aurait « fusionné » avec quelqu’un d’autre, quelqu’un digne de devenir un télépathe et non pas cette fille faible et pleurnicharde !

    - Qu’est-ce que tu veux savoir exactement ? Et en ce qui concerne le fait de « vivre dans son corps », je ne pense pas que l’expression convienne. Si j’avais eu le choix, je pense que j’aurais préféré mourir en même temps que ma famille plutôt que d’effleurer cette nouvelle vie. Tout n’est pas déplaisant, bien sûr. Pourtant, je préférerais être celle d’autrefois plutôt que de partager avec Amy.

    Astath frissonna. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Il n’y avait pourtant pas l’ombre d’une brise. L’endroit était clos. Il faisait même une chaleur étouffante. Une véritable fournaise où les fleurs se développaient, plaisant à bon nombre de lycéens. Elle essuya une goutte de sueur qui perlait son front. C’était vraiment intenable de respirer là-dedans. Elle ne resterait pas une minute de plus dans ce brasier. Elle voulut ouvrir la bouche pour dire au garçon qu’elle s’en allait et lui proposer de continuer cette conversation ailleurs ou un autre jour lorsque le ventre du garçon se mit à gronder. Apparemment, il n’avait pas menti lorsqu’il lui avait dit quelques instants plus tôt qu’il était affamé. Elle éclata de rire. Bientôt, ses éclats furent pas masqués par les bruits de son propre ventre. Elle ria à nouveau et se rapprocha du corps du jeune homme. Il la devança, lui demandant si elle était d’accord pour qu’ils se retrouvent tous deux autour d’un bon repas. Il ne voulait pas contre pas la laisse payer et souhaiter repasser à sa chambre pour récupérer ses sous.
    La perspective que ce garçon l’interroge pour en savoir un maximum sur elle l’étonnait énormément. C’était la première fois qu’elle rencontrait quelqu’un aussi désireux de la connaître avidement. Il faut croire qu’il avait pas mal de questions en réserve. Elle lui sourit avant de lui dire :

    - Un marché est un marché. Tu voulais que je t’offre un repas contre ton histoire. Je m’en voudrais de ne pas respecter ma parole. Alors inutile de repasser à ta chambre car c’est moi qui t’invite. Et c’est non discutable !

    Elle lui attrapa les mains. Elle resta ainsi longuement, paumes dans les siennes. Sa peau était chaude, voire brûlante. Elle, elle était transit de froid. Leurs regards se croisèrent. Pendant un instant, elle jura qu’il la regardait différemment des autres. Il ne la craignait pas, ne la prenait pas pour un monstre. C’était une première. Lorsqu’elle se rendit compte de son geste, ses joues s’empourprèrent. Elle ôta ses mains et tenta de s’excuser. Elle s’assit à côté de lui, sur le muret en pierres.

    - Désolée… bafouilla-t-elle, je ne sais pas ce qui m’a pris. Mais si vraiment tu ne veux pas que je paye quoi que ce soit, on peut toujours aller dans les cuisines du lycée pour s’improviser un petit repas. Je ne suis pas un cordon bleu mais je connais quelques recettes dont tu pourras m’en dire des nouvelles ! Alors ? Qu’est-ce que tu préfères ? Manger à l’extérieur ou au lycée ?

    Ce garçon était différent des autres, elle en était désormais persuadée. C’était la première fois qu’elle se comportait ainsi avec quelqu’un. La première fois depuis qu’elle était dans le corps d’Amy. Une chaleur vint lui serrer le cœur. Que lui arrivait-il ? Etait-elle malade ? Elle se souvenait de ces symptômes. Elle les avait déjà contractés dans le passé, c’était d’ailleurs l’une des rares choses dont elle se rappelait. Un virus qui avait failli la tuer et qu’elle aurait dû repousser : l’amour.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Re: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitimeSam 28 Jan - 20:21

- Un marché est un marché. Tu voulais que je t’offre un repas contre ton histoire. Je m’en voudrais de ne pas respecter ma parole. Alors inutile de repasser à ta chambre car c’est moi qui t’invite. Et c’est non discutable !

Il ne voulait pas la laisser payer pour le repas qu’il allait manger, car il mangeait énormément. Cela lui rappela le jour où il a battu son père dans le nombre d’assiette mangée. Il l’avait battu de quatre assiettes, pour un total de dix assiettes, mais c’était bien la seule fois qu’il avait mangé autant. Il n’avait pas mangé depuis une journée et il en était tombé malade. D’ordinaire, il ne mange pas plus de quatre assiettes. Mais d’un autre côté, pouvait-il vraiment contredire les paroles de la jeune fille devant lui? Bien sûr que non, cela allait à l’encontre de son code d’honneur.

Depuis quelques temps, lorsqu’il regardait Zoey, son corps devenait toujours de plus en plus chaud. Cela était étrange, car il s’était entraîné à pouvoir résister à des températures très élevées et ainsi pouvoir se battre dans tout type de lieux, pourtant la température à l’intérieur ne le dérangeait pas auparavant. Quand il vint proche d’elle, son corps était chaud. Quand ses mains touchèrent les siennes, son corps était brûlant. Par contre, ses mains étaient froides, voire glacées. Il regarda Zoey dans les yeux, et leur regard se croisèrent. Ce moment fut pour Astath une éternité, mais cela ne lui déplaisait pas, loin de là. Il aimait la regarder ainsi. Après un certain temps, elle lâcha ses mains et elle rougit. L’avait-il offensé? Sûrement pas, mais il trouvait qu’il y avait trop de moments auxquels il aurait pu l’offenser. Cela lui déplaisait, mais ce n’était jamais volontaire. Il ne sut pas quoi dire, de peur de l’offenser réellement. Au lieu de dire un mot il s’assit et elle vint s’assoir près de lui.

- Désolée… bafouilla-t-elle, je ne sais pas ce qui m’a pris. Mais si vraiment tu ne veux pas que je paye quoi que ce soit, on peut toujours aller dans les cuisines du lycée pour s’improviser un petit repas. Je ne suis pas un cordon bleu mais je connais quelques recettes dont tu pourras m’en dire des nouvelles ! Alors ? Qu’est-ce que tu préfères ? Manger à l’extérieur ou au lycée ?

- Si le repas est gratuit et que c’est toi qui fais le repas, bien sûr que je choisis le lycée! Par contre, il faudra que tu en prépares beaucoup, car j’ai un très gros appétit.

À ces propos, son ventre gronda de plus belle. Il ne savait pas combien de temps il pourrait tenir ainsi, mais il devait se rendre très rapidement à la cuisine et manger. Le temps pressait et il se dit qu’il pourrait voler jusqu’à la cuisine. Mais même s’il arrivait plus tôt, c’est elle qui allait préparer son repas. Il espérait que sa cuisine soit bonne, parce qu’il allait en manger beaucoup. Il la regarda alors une autre fois. Il essaiera d’en faire sa femme un jour, puis il se demanda à quoi pouvait ressembler sa mère pour que son père l’ait épousé. Son ventre lui dit qu’il ne pouvait plus attendre un instant de plus.

- Je suis vraiment désolé de te faire une telle proposition, mais voudrais-tu monter sur mon dos pour que je vole et que nous allions plus rapidement à la cuisine? Mon ventre me fait souffrir le martyre et j’aimerais que cela cesse.

De toute façon si elle refusait, il irait à la cuisine en volant. Le tout était de savoir si elle aussi allait prendre ce moyen de transport.
Revenir en haut Aller en bas
Amy Crow
Amy Crow
Messages : 49
Points : 4755
Date d'inscription : 16/11/2011
Age : 28
Localisation : T'es flic ou quoi ?!?

Feuille de personnage
Classe :: Seconde
Race :: Télépathe
Orientation Sexuelle: Bisexuelle
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Re: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitimeDim 29 Jan - 16:58

    Préparer plusieurs plats ne la dérangeait pas. Au contraire. Elle aimait bien cuisiner. Elle se souvenait très bien avoir concocté des plats pour lui. Aucun nom ne s’apparentait à ce pronom, sa mémoire lui refusait un tel cadeau. Elle avait beau se concentrer, elle ne se souvenait plus du prénom du garçon qu’elle aimait tant. Mort, lui aussi. En même temps que les autres. Mort et enterré depuis bien longtemps. Elle se souvenait très bien des éclats de rire partagés, son image s’étiolait mais quels bons moments ils avaient pu passer ensemble, main dans la main. Mais tout ça appartenait au passé. Elle devait tirer un trait là-dessus et se tourner uniquement vers l’avenir. Plus facile à dire qu’à faire. Son passé la hantait par à coup, elle avait beau essayé de l’isoler, il revenait au pas de course. Quand, au contraire, elle essayait de se souvenir de ces bons moments, tout devenait flou. Sa mémoire lui jouait des tours.
    Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas cuisiné. Depuis qu’elle ne faisait plus qu’un avec Amy. Mais elle avait souvent vu son hôte réaliser de bons petits plats. Elle l’avait observée, pour finalement mémoriser les différentes recettes dont la petite se servait et pouvoir un jour les utiliser. Peut-être au fond d’elle-même espérait-elle redevenir celle qu’elle était autrefois. Qui ne le souhaiterait pas ? Pourtant, elle ne devait pas se plaindre. Elle avait déjà la chance d’avoir survécu à ce schisme – dont elle ignorait tout – et d’avoir droit à une nouvelle vie.

    Le ventre d’Astath se manifesta une nouvelle fois, bientôt rejoint par les gargouillis de l’estomac de Zoey. Son dernier repas était essentiellement constitué d’un chocolat chaud. Pas l’idéal pour commencer une nouvelle journée. D’ailleurs, ne dit-on pas que le petit-déjeuner est le repas le plus important de toute la journée ? Elle, elle faisait tout le contraire. Picorer à peine le matin, manger à sa faim le midi pour finalement se goinfrer le soir. Pas étonnant qu’elle dorme jusqu’à pas d’heure le week-end. Rien qu’aujourd’hui, elle s’était levée dans les environs de 11h30. Heureusement qu’un distributeur de chocolat avait été aménagé dans le réfectoire car le service était fini depuis longtemps.

    - Aucun problème pour la quantité ! J’sais pas si ma cuisine te plaira mais j’ai encore jamais tué personne alors ça doit être bon signe… Enfin mieux vaudrait y aller car tu m’as l’air d’être affamé !

    Elle n’avait pas tort. Il lui fit une proposition des plus… originales. Il déplia ses immenses ailes devant les yeux ébahis de la demoiselle. Elle n’avait jamais vu ça. Elle le contempla longuement, bouche bée, la bouche ouverte en un O. Ses ailes renforçaient son côté ténébreux déjà bien présent. Il ressemblait à un ange. Mais un bien curieux ange, non pas avec les plumes blanches mais des plumes sombres, semblables au bleu de la nuit. Elle resta ainsi pendant quelques instants avant de reprendre ses esprits. Elle n’allait pas rester ainsi à l’observer sans qu’un mot ne s’enfuit de sa bouche pendant des heures, non plus ! Passé l’effet de surprise, elle pesa le pour et le contre de sa proposition.
    Pour. Elle ne pourrait jamais lui dire non. Elle ne savait pas pourquoi mais elle mourait d’envie de rester davantage à ses côtés. Enfin si, elle savait pourquoi. Elle avait déjà connu un tel état d’hébétude devant un garçon. Mais c’était il y a longtemps, si longtemps que quelques fois, elle se demandait si cette valse viennoise, elle ne l’avait pas inventé. Impossible. Si ses souvenirs étaient faux, que lui restait-il ? La perspective de voyager sur le dos d’Astath était très tentante.
    Contre. Elle avait le vertige. Comment pourrait-elle donc voyager sur le dos de quelqu’un alors qu’elle craignait de regarder le sol lorsqu’elle était sur un escabeau ? Même debout sur une simple chaise, elle paniquait. Pourtant, elle se voyait mal refuser sa proposition. Ou alors elle pouvait aussi lui expliquer pourquoi c’était impossible. Et si il se moquait d’elle ? Non, cela n’avait pas l’air d’être dans son caractère. Il semblait même attentionné. Un peu trop, peut-être. Elle releva les yeux vers lui pour finalement lui dire :

    - Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. J’ai le vertige et à moins que je ferme les yeux pendant toute la durée du vol, je te vrillerai les tympans à cause de mes cris stridents ! crois-moi. Je pense qu’il serait préférable que tu ailles à la cantine de ton côté. Je te rejoindrais là-bas, d’accord ?

    Elle n’attendit aucune réponse de la part du garçon, se détourne de lui et commença à marcher. De toute façon, cela aurait été une mauvaise idée que de voyager sur le dos d’Astath. Comme elle le lui avait dit, elle aurait hurlé sur tout le trajet, aussi court soit-il. Elle l’aurait énervé plus qu’autre chose et elle ne voulait pas de ça. Il était la première personne à qui elle adressait la parole sans l’agresser. Concernant l’hybride dragon, elle n’avait même pas essayé de faire ami-ami avec lui vu que seul l’idée de prendre la possession de son corps l’avait poussée à intervenir. Au final, sa tentative s’était soldée par un échec cuisant. Cet idiot avait réussi à l’éjecter de son corps de la manière la plus banale qui soit. Elle aurait dû le voir venir. Au lieu de cela, elle s’était amusée à contrôler ce satané dragon au lieu d’assurer ses arrières ! Un de ces jours, il faudrait qu’elle voit pour s’entraîner davantage. Elle était bien plus rouillée que ce qu’elle pensait de prime. Dire que ce garçon avait réussi à l’avoir en reprenant son forme initiale, rien d’autre. Elle ruminait toujours. Elle n’avait pas fait cinq pas qu’elle se retourna finalement vers Astath pour lui dire :

    - Et ne traîne pas en route, surtout !

    Elle reprit sa marche aussitôt, ne lui laissant pas le temps de répondre. Elle ne pouvait tout de même pas le quitter ainsi, sans lui dire un « au revoir » même si ils allaient se revoir d’ici quelques instants. Sa phrase était plutôt ironique lorsque l’on sait qu’elle marche et que lui vole. Celle qui arriverait en retard, ce serait elle, et non l’inverse.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Re: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitimeLun 30 Jan - 19:19

Cela ne lui dérangeait pas de faire beaucoup de nourriture. Mais connaissait-elle la quantité qu’il fallait à son ventre pour se calmer? Il ne le pensait pas. Les portions humaines ne le satisfaisaient pas. Rien que pour le petit-déjeuner, il avait pris trois portions humaines. Il ne c’était arrêté que parce qu’il croyait que leurs repas combleraient son ventre. Pourtant la nourriture n’avait rien comblé. Il se retrouvait maintenant avec un horrible mal de ventre. Il ne lui restait plus qu’à savoir la quantité de nourritures qu’il lui fallait pour ne pas répéter la même expérience. Mais n’avait-elle pas dit que ses repas n’avait tué personne? Pourquoi disait-elle cela? Empoisonnait-elle les repas qu’elle cuisinait? Aimait-elle le poison? Les humains sont de drôles de créature, vraiment.
Il déplia ses ailes et Zoey parut ébahis. Qu’y a-t-il de si spécial à voir des ailes s’ouvrir? Pour lui, il les avait vues toute sa vie. Il n’y avait donc aucun humain qui ait des ailes? Il sourit à cette pensée farfelue. Il contempla son visage, attendant la réponse à sa demande.

- Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. J’ai le vertige et à moins que je ferme les yeux pendant toute la durée du vol, je te vrillerai les tympans à cause de mes cris stridents ! crois-moi. Je pense qu’il serait préférable que tu ailles à la cantine de ton côté. Je te rejoindrais là-bas, d’accord ?

Le vertige? Qu’est-ce que le vertige? En plus d’être étrange, ils utilisaient un langage qui lui était inconnu. Par contre, elle avait décliné son offre. Il était très déçu, car il aurait voulu être auprès d’elle. Il se sentait bien à ses côtés. Elle avait déjà commencé à marcher. Elle se retourna et lui dit de ne pas arriver en retard. Il la regarda sans porter une réelle attention à ses mots. Il ne pouvait songer à présent de s’éloigner de la seule personne qui le voyait en tant qu’être vivant depuis des années. Il y a avait deux choix qui se présentait à lui. Un sourire s’afficha sur son visage. Lui n’en voyait qu’une seule. Même s’il se disait qu’il irait à la cuisine sans elle, il décida de marcher avec elle. Il la rattrapa, puis lui fit un beau sourire. La seule vue de son visage le remplissait de bonheur. Il ne s’y connaissait que très peu en amour, mais peut-être apprendrait-il certaines informations en étant avec elle?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Les Passagers [Astath] Vide
MessageSujet: Re: Les Passagers [Astath] Les Passagers [Astath] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Les Passagers [Astath]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ecole Lisienne :: Archives des rp-