| | | Le dernier songe [Wil et Arthur] |  |
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![Le dernier songe [Wil et Arthur] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) | Sujet: Le dernier songe [Wil et Arthur] ![Le dernier songe [Wil et Arthur] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Jeu 29 Déc - 20:48 | |
| La nuit était tombée, je m’en souviens. Je m’étais endormi contre Arthur, après une de nos soirées… spéciales on va dire. Depuis quelques jours, depuis noël plus précisément, j’avais accepté par moi-même de passer à l’acte, avant que l’infirmier ne fasse une crise de manque ou un truc du genre, mais ça, on évite de le dire, hein ? J’avais accepté de me faire prendre, et pourtant, j’ai dû prendre sur moi-même. Déjà que je n’en avais plus l’habitude, je ne l’avais jamais fait avec un homme. Surtout de cette manière… Je me voyais obligé de le laisser mener la danse, vu que de toute manière, je n’avais pas envie de décevoir. Et puis, ce n’était pas désagréable. Au contraire, même. Le savoir sur moi, nos corps l’un contre l’autre, la chaleur qui nous gagne… Je peux l’accepter, oui.
C’était tout ce dont je me souvenais. Après je m’étais retrouvé ici. En ce lieu que je pensais ne jamais revoir. Ce lieu qui avait été ma maison durant un temps. Je revoyais la véranda, remplie de pots de fleur, toujours resplendissants sous les soins d’Olga, la femme de ménage. Il y avait de la lumière partout, à mon souvenir, cette était illuminée de la sorte au zénith. Je m’attendais plus à voir des morts partout, comme d’habitude, mais bon… On ne va pas s’en plaindre. Silencieusement, je me faufilai dans le jardin, là où les enfants jouaient généralement. Inutile de vous dire que j’étais perplexe. Ils étaient là, en train de jouer avec leur mère. Et ils avaient chacun leur visage ! Ce devait être la première fois que je ne faisais pas de cauchemar depuis longtemps. J’allai m’avancer lorsque je me vis moi-même allant vers les enfants. Oui, tout ça n’était qu’un rêve.
Mais un beau rêve pour une fois. C’était la première fois que je me sentais sourire dans l’un de mes rêves.
Je fis demi-tour pour retourner dans la maison. J’avais le pressentiment que rester avec les souvenirs des enfants était une très mauvaise idée. Je refermai alors la porte derrière moi, me retrouvant dans ce qui était censé être la cuisine à mon souvenir. Mes souvenirs doivent me faire défaut, parce que la cuisine ne ressemblait pas à un trou noir… Je voulus faire demi-tour, mais la porte restait fermée. La prochaine fois, je n’écouterais pas mon intuition.
Un rêve qui avait si bien commencé… Cela ne dure jamais longtemps avec moi. Très vite j’étais retourné à la bonne vieille plaine emplie de cadavre de mes cauchemars. Je connaissais ce cauchemar par cœur, et pourtant, à chaque fois il m’effrayait.
La brume noire m’enveloppait comme à chaque fois, cachant une partie du paysage morbide qui se dessinait devant moi. Les morts des guerres refaisaient surface de ma mémoire, reposant sur le sol gelé par l’hiver. D’habitude, j’avançais lentement, de peur de déranger quelque chose, mais cette fois, je voulais en finir au plus tôt. Je pressai le pas pour atteindre l’autre bout de la plaine, au bout de cauchemar. Je ne fus même pas surpris de trouver les corps des enfants et de ma femme, ni de voir Jelly debout devant moi avec ce regard vide que je détestais tant. J’avançai, sans m’arrêter.
Arrivé à destination, j’attendis. D’habitude je me retrouvais dans une marre de sang, est-ce que cela allait changer cette fois ? Rien ne se produisit. Il régnait un silence de mort, parfois perturbait par le chant d’un corbeau. Je me retournais encore et encore, à la recherche du moindre indice qui m’indiquerait ce qu’il se passerait. Peut être que mon cauchemar avait compris qu’il se répétait trop… C’est fou, je parle d’un cauchemar comme s’il s’agissait d’une personne…
Je finis par m’assoir sur une pierre, m’ennuyant presque. Le plus étonnant dans ces rêves, c’est qu’ils avaient tout du réel. J’en faisais parti intégrante, comme si je vivais une nouvelle aventure, quoiqu’un peu morbide.
Soudain, j’entendis une petite voix, qui semblait venir de loin, m’appeler. Qu’est ce qu’ils allaient bien pouvoir inventer cette fois ? Je me retournai, je tant des coups d’œil ici et là, à la recherche de sa provenance. Mais rien. Il n’y avait toujours rien. Ne pas savoir d’où viendra le danger, voilà une peur inhabituelle. J’étais méfiant du moindre petit bruit, sur les nerfs. Surgit alors devant moi une silhouette aux longs cheveux bruns sales, mêlés au sang, le regard fou. Elle m’empoigna alors les épaules, et me jeta par terre. Je fus surpris de ressentir la douleur du choc. Étant dans un rêve, la douleur est censée être inexistante, non ? Je me débattis comme un forcené, c’était la première fois que je me faisais attaquer directement dans mes songes. La silhouette s’avéra être Julia, me hurlant des mots incompréhensibles. J’étais perdu, et je peux dire que j’avais peur. Comme à chaque fois. Sans attendre, je frappai son visage de mon poing. Ce n’était pas le passé qui allait m’abattre. Elle recula sur le coup, j’en profitai pour déguerpir en quatrième vitesse. Je m’enfonçai très vite dans ce qui était la marre de sang habituelle. Elle avait beau revenir à chaque fois, je la haïssais ! Elle avait la même couleur, la même odeur, la même consistance, comme si ce sang était réel. C’était cette réalité qui m’effrayait.
Je me réveillai en sursaut, nu, allongé sur le dos, par terre. J’étais tombé du lit, d’où la douleur que j’avais ressenti. Je me relevai afin de m’assoir, histoire de bien me souvenir où j’en étais. Les cauchemars commençaient à changer, la poisse, moi qui commençais à m’y faire. D’une main, j’attrapai mon pyjama qui était resté au sol suite à la soirée que l’on venait de passer, mon colocataire et moi, pour l’enfiler. Non pas que rester nu me gène, mais il fait froid, on est en hiver après tout. Une fois habillé, je me faufilai dans la salle de bain, sans un bruit. Pas besoin de regarder le miroir pour savoir que j’avais des cernes qui me bouffaient le visage. J’avais pour habitude de mettre de l’anticerne tout les matins, pour cacher ce désastre. Je relevai les yeux vers la vitre pour m’assurer qu’il n’y avait rien de plus que les cernes, peut être une bosse, mais la simple vue de la silhouette de mes cauchemars me suffit pour frapper le miroir de mon poing. La forme noire disparue, et n’avait même jamais existé, venant de ma simple imagination. En attendant, j’avais brisé le miroir, les morceaux tombant dans le lavabo et à terre, ou alors restant enfoncé dans ma main. Le sang de mon cauchemar s’en écoula en grosses gouttes, me donnant la nausée. Et en plus, j’avais dû réveiller Arthur avec le boucan que j’avais causé. En même temps, un miroir qui se brise et qui tombe sur le carrelage, ça ne passe pas inaperçu. Soit je sortais par la porte, mais le temps que je trouve les clés, ouvre la porte et sorte, l’infirmier aurait eut le temps de faire trois fois le tour de la chambre ; ou passer par la fenêtre… Sauf que sauter du deuxième étage n’est pas forcément une bonne idée non plus. Je me sentais comme un enfant pris en faute, et qui voulait tout faire pour s’échapper. Sauf que la sortie est derrière la porte de la salle de bain, là où mon colocataire demeure. Et s’il y a bien une chose que je n’ai pas envie de lui montrer, c’est que je suis fou.
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| | Sujet: Re: Le dernier songe [Wil et Arthur] Dim 22 Jan - 22:13 | |
| Arthur était enfin plus serein sur la relation qu’il entretenait avec Wilster. Le petit blond lui avait fait le plus beau cadeau qu’il pouvait lui faire le jour de Noël. Sans franchement forcer les choses, l’infirmier avait réussi à coucher avec le professeur. Après une telle attente, il pensait ne pas pouvoir tenir jusqu’au bout mais en fait, tout c’était bien passé. Même si bien sûr, il avait peur de faire mal à son compagnon. Il avait cru comprendre que Wilster n’avait jamais fait ça avec un homme avant lui. Donc, depuis cette fête, leur couple avait bien évolué et ça rendait le brun vraiment très heureux. En réfléchissant bien, Arthur n’était pas beaucoup plus expérimenté que Wilster. A part avec Damien, il n’avait pas couché avec d’autres hommes. Il fallait tout de même avouer que Damien l’avait bien initié…
Enfin bref, ce soir était encore un de ces soirs où ils s’étaient laissés aller et les vêtements avaient volés très vite pour laisser la chaleur monter dans la chambre. Ils s’étaient endormis l’un contre l’autre après leur câlin. Arthur avait rêvé et ça faisait bien longtemps que ce ne lui était pas arrivé. Pourquoi ? Et bien parce qu’aujourd’hui il s’était endormi d’épuisement et non à cause de ses somnifères. Il dormait avec un de ces sourires béats sur le visage totalement dépourvu de sa volonté. Evidemment qu’il pouvait être heureux après la nuit qu’il venait de passer. C’est donc endormi qu’il se mit à rêver de choses qu’il aurait préféré ne jamais revoir. Damien était venu hanter l’esprit d’Arthur. Ce dernier revoyait plusieurs de leurs ébats en s’agitant dans le lit.
Malgré ce qu’on aurait pu croire, en remarquant l’érection qui pointait le bout de son nez, Arthur détestait ce rêve. De se voir coucher avec un ex qui vous a fait tellement de mal ce n’était pas agréable. Il rougissait en revoyant les choses qu’il était capable de faire, à l’époque, par amour. Heureusement, il était presque sûr que Wilster ne lui demanderait pas de faire la même chose. De toute façon il ne serait plus capable de telle chose, même s’il l’aimait. Alors que le rêve continuait de lui montrer des images provenant de ses souvenirs, Arthur entendait quelque chose tomber dans un grand bruit. Etait-ce dans son rêve ? Ou alors Wilster était tombé du lit….
L’infirmier ouvrait un œil pour regarder l’heure. Il était bientôt cinq heures du matin. Le professeur n’était plus dans le lit mais il s’habillait pour rejoindre la salle de bain. Arthur remontait les couvertures et il se tournait vers le mur pour essayer de se rendormir sans porter une grande attention à son compagnon. S’il se levait aussi tôt c’était qu’il devait avoir ses raisons après tout. Des raisons qui échappaient à l’infirmier. Il sursautait en s’apercevant que quelques choses n’allaient pas comme il fallait. Wilster venait de briser le miroir avec un coup de poing. Arthur enfilait rapidement son bas de pyjama pour se précipitait auprès du blond. Il vit le sang et les bouts de verre enfoncés dans son poing. Sans réfléchir il attrapait une serviette et entreprit de retirer les bouts de verre avec. La serviette auparavant blanche se tachait rapidement de rouge. Il jetait les bouts de verre dans l’évier puis reposait la serviette sur la main de son ami. Relevant le regard, il vit les méchantes cernes.
« Mais ça va pas Wil ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ?! Et c’est quoi ces cernes ?? Tu dors jamais ou quoi ?? »
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| | Sujet: Re: Le dernier songe [Wil et Arthur] Lun 23 Jan - 20:19 | |
| Comme je l’avais prédis, il ne fallut que peu de temps pour qu’Arthur ne soit sur moi. J’avais essayé de lui tourner le dos, mais il s’était empressé d’attraper ma main ensanglantée pour en retirer les bouts de verre, qui avaient pris plaisir à s’enfoncer dans la chair, avec une serviette. Je serrais juste les dents, me voyant très mal me plaindre davantage en ce moment même. J’essayais juste de baisser la tête, de cacher mes cernes, vainement. J’entendais le bruit du verre que l’on jetait dans l’évier, avant de sentir à nouveau la serviette maintenant teintée de sang sur ma main.
J’avais relevé la tête à ce moment là. Mauvaise idée. L’infirmier avait levé les yeux vers moi au même moment, et il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’il les avait vu, ces cernes que je cachais depuis je ne sais même plus combien de temps. Arthur me demandait ce qu’il m’arrivait. Devais-je vraiment lui répondre ? J’avais plus peur de passer pour un fou qu’autre chose.
Il supposa même que je ne dormais jamais. Etait-il devin ? Si c’est le cas, il a oublié de me le dire. Ou alors c’est parce qu’il est infirmier, ce qui semble plus plausible. Dans tout les cas, il avait deviné. Et c’est ce que j’aurais voulu éviter à tout prix.
Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre d’ailleurs. Dans ma tête, je lui répondais le plus clair du monde : Non, ça ne va pas, j’ai fait un cauchemar, et j’ai des cernes comme des assiettes car cela fait quelques semaines que je ne dors presque pas. Je me voyais mal le lui dire. Plus j’essayais de reformuler cette phrase et plus je me sentais mal.
Avant, je gardais tout pour moi, alors j’avais bien du mal à révéler cette partie de moi. Dans un sens, je faisais ces cauchemars depuis des décennies, je ne savais même plus ce que c’était de faire une semaine sans eux, et maintenant même une simple nuit.
Pourtant, je me souviens bien lui avoir dit, à Arthur, que je faisais souvent des cauchemars, notre relation avait commencé un peu grâce à cela d’ailleurs, et c’était même lui qui m’avait donné des somnifères. Somnifères que je ne prenais plus, pour la simple raison que j’avais augmenté la dose sans vraiment m’en rendre compte, et par précaution, avais arrêté pour ma propre santé. Manquerait plus que je meurs pour une simple overdose de cachet.
Un silence s’installa, du fait que je ne répondais toujours pas. J’essayais lentement de dégager ma main, pour m’éloigner de l’infirmier. J’ajoutais la parole au geste, tentant peut être une diversion.
« Ça va, ça va… J’ai juste mal dormis hier aussi, donc deux nuits d’affiler, c’est épuisant, tu comprends ? »
J’ai vraiment l’impression que mon cerveau vient de m’abandonner lâchement…
« Et puis… Et puis il y avait un truc sur le miroir, alors j’ai voulu l’enlever mais… j’ai raté… mon coup… »
Il faudrait vraiment être idiot pour ne pas comprendre que je mens… Voilà, je viens de foutre en l’air toutes les chances d’échappatoire possible. Cerveau, je te hais ! Je reculais encore un peu, avant de prendre les jambes à mon cou en direction de la porte qui était, malheureusement fermée, j’avais beau forcer sur la poignée, une porte fermée à clé, restait une porte fermée à clé. C’est bon, je passe définitivement pour un fou. Arthur ne devait même pas comprendre pourquoi je faisais tout ça…
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| | Sujet: Re: Le dernier songe [Wil et Arthur] Ven 24 Fév - 22:58 | |
| Arthur voyait bien dans le regard de son ami qu’il mentait. Ce n’était pas très difficile vu la situation de comprendre que Wilster mentait. Il était évident qu’il n’avait pas dormi depuis bien plus d’une nuit. Dans ce cas, il préférait garder le silence. C’était soit ça, soit il s’énervait contre lui. Il avait bien compris que ce n’était pas la solution face à son compagnon qui semblait si fragile en cette nuit claire. Il jetait un coup d’œil dans le miroir brisé. Malheureusement, il n’y avait rien à faire pour ce pauvre objet. Il était complètement détruit… Il fallait juste espérer que ce ne soit pas le cas pour Wilster.
Ce dernier c’était précipité sur la porte. Que lui arrivait-il ? Avait-il peur de l’infirmier maintenant ? Il s’acharnait sur cette malheureuse porte qui était fermée. Il valait mieux que ce soit le cas après ce qu’ils avaient fait quelques heures plus tôt. Peut-être que les autres membres du personnel et les professeurs étaient au courant de leur liaison mais rien n’était moins sûr. On lui avait toujours appris à être prudent alors il l’était même dans la découverte probable de son histoire de cœur. Ça n’avait pas toujours été le cas avec Wilster… A un moment, il aurait bien aimé le crier sur tous les toits mais il n’en avait rien fait.
Arthur suivait le professeur de lettres devant la porte pour le faire arrêter tout ce grabuge. Il était tout de même cinq heures du matin. Les voisins allaient se demander ce qu’il se passait dans leur chambre… si ce n’était pas déjà le cas d’ailleurs. L’infirmier prit son ami par les épaules pour le secouer légèrement. Comment pouvait-il le ramener à la réalité ? Il le retournait pour le plaquer contre la porte tout en le retenant par les poignées. Un sourire se dessinait sur ses lèvres. La situation ne portait pourtant pas à rire mais il avait décidé de prendre ça à la légère. Enfin, seulement en apparence. Au fond, Wilster l’inquiétait en réagissant ainsi.
« Mais qu’est-ce qu’il t’arrive ? Et ne me ment pas cette fois-ci. Je veux la vérité. Je suis presque sûr que je peux t’aider alors parle-moi et ne reste pas aussi mal. S’il te plaît… »
Oups… Ses paroles trahissaient son inquiétude. Le sourire n’avait donc plus lieu d’être. Celui-ci disparu presque aussitôt. La position de domination ne lui convenait plus. Il décidait alors de l’emmener s’asseoir sur le lit, toujours en le maintenant debout par les poignées. Et pourtant, aucune idée mal placée ne lui traversait l’esprit à cet instant. Il était juste un peu fatigué, n’étant plus habitué à se lever à six heures du matin comme avant… Que voulez-vous ? Il aimait passer du tout en la compagnie de Wilster et leur travail respectif ne leur permettait pas de se voir en dehors des heures de sommeil. Arthur attirait le blond sur le lit.
« Bon maintenant vas-y raconte-moi. Je t’écoute. Tu sais bien que je peux tout entendre et j’avoue que venant de toi rien ne peux me choquer. »
Dernière édition par Arthur Lefèvre le Dim 4 Mar - 22:59, édité 1 fois |
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| | Sujet: Re: Le dernier songe [Wil et Arthur] Ven 2 Mar - 21:54 | |
| Bien entendu, Arthur me suivait. Dans un sens, je le comprenais parfaitement, j’aurais fait la même chose si l’infirmier s’était retrouvé dans mon cas. Il m’attrapa par les épaules pour me secouer. Je doute que cela réussisse à me soigner de mes cauchemars, mais c’est toujours bien d’essayer. Et moi, je me laissais faire comme une poupée de chiffon. J’étais pris, je ne savais plus quoi faire. En même temps, que feriez vous si vous étiez dans mon cas ? J’avais vraiment l’impression d’être devenu fou, d’être encore dans un cauchemar sans queue ni tête, comme à chaque nuit. Il m’obligea à lui faire face, m’attrapant les poignets, et me plaqua contre la porte, ce qui eut le don de me faire sursauter. Il souriait. Je devenais vraiment fou ma parole. Comment pouvait-on sourire dans un moment pareil ? Pourtant, j’étais certain d’être sorti de mon cauchemar, ma main en sang en témoignait !
Arthur me demanda une nouvelle fois ce que j’avais, et de ne pas lui mentir. Le mensonge de tout à l’heure n’avait évidemment pas fonctionnait. Il pensait aussi pouvoir m’aider. Et que pourrait-il faire ? Je le regardais, l’air ahuri, sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas résoudre mon problème de mauvais rêve. Je remarquai à peine qu’il était inquiet. Tout ce que je sais, c’est que son sourire disparut.
L’infirmier m’emmena m’assoir sur le lit, me tenant toujours les poignets. Il voulait vraiment que je lui raconte tout. Sans mentir. Je restai un long moment dans le silence le plus profond. Je ne savais pas quoi répondre, et en plus j’avais honte. Mais bon, après tout, j’étais dans l’obligation, du moins, je crois, de lui dire. Je refusais catégoriquement de le regarder, pourtant, à partir de ce moment. Surement pour ne pas voir ce qu’il pensait, à travers ses yeux.
« Tu sais, il y a un bon moment, je t’avais dis que je faisais des cauchemars assez souvent. Ba maintenant, c’est tout les soirs, tout simplement. »
En fait, l’explication n’était pas difficile. De simples cauchemars qui viennent vous hanter tout les soirs, accompagnés des démons du passé. La même femme sans visage, les mêmes enfants sans vie, les mêmes soldats morts au combat. Dans un combat peine perdu.
Je regardai mes pieds, nus, soudain très intéressant. Faire toute une histoire pour un truc aussi idiot…
« Tu vois, c’est tout bête. »
J’essayais de dédramatiser la chose. J’avais défoncé un miroir à coup de poing, mais c’est rien de grave, personne n’est mort. Ma main me faisait un mal de chien, mais j’ai connu pire, rien de grave. J’ai réveillé mon colocataire et inquiété mon amant… Ce n’est pas si grave que ça… Si ?
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| | Sujet: Re: Le dernier songe [Wil et Arthur] Dim 4 Mar - 22:59 | |
| Arthur avait très bien compris qu’il ne pouvait pas sourire. Le sourire n’était pas très bien pris dans ce genre de situation et il avait déjà fait l’erreur de sourire il y a seulement quelques minutes. Il cherchait à comprendre pourquoi Wilster ne lui avait pas parlé de cela plus tôt. Il savait bien que l’infirmier aurait tout fait pour l’aider mais dans ce cas il ne pouvait rien faire. Malheureusement, son pouvoir de guérison était parti en même temps que ses ailes. Il y a donc très longtemps qu’il ne pouvait plus rien faire pour son cher amant.
Wilster lui exprimait enfin la vérité. Il aurait pourtant voulu l’aider mais son inquiétude le bloquait. Et puis que pouvait-il faire de plus que d’essayer de le rassurer ? L’infirmier s’asseyait sur le lit à côté de lui, il regardait le plafond. En plus de sa fatigue, il comprenait bien que personne ne pouvait influencer les rêves de son ami. Le soleil allait bientôt se lever et il aurait préféré que ce ne soit pas le cas. Encore une fois, ils n’avaient pas « dormir » ensemble pendant très longtemps. Evidemment, Arthur pensait qu’il dormait et non qu’il faisait semblant.
« Je ne sais pas ce que je peux faire… J’ai beau avoir tous les médicaments qu’il faut je ne peux pas te soigner. »
Il ne fallait pas qu’il pense à ça. C’était vraiment stupide de retomber dans cette déprime insensée après en être sorti. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Alors qu’il pensait que leur couple était assez solide pour durer des années voilà qu’il comprenait que c’était bien plus compliqué que cela. Si Wilster ne faisait pas quelque chose pour dormir, Arthur allait très vite se sentir mal et fuir comme à chaque fois. Ce genre de situation, lorsqu’un de ses amants étaient souffrant, mettait très mal à l’aise le jeune homme qu’il était. Sachant qu’il ne pouvait rien faire dans la majorité des cas, il préférait partir pour éviter de souffrir.
Malheureusement, il savait que Wilster ne lui pardonnerait pas s’il partait. D’ailleurs il ne se pardonnerait pas non plus. Cette relation était très importante pour lui. Pour une fois qu’il avait trouvé un immortel qui éprouvait des sentiments pour lui, il n’avait pas le droit de l’abandonner. Ce n’était pas permis… Arthur soupirait en regardant l’heure. Il était maintenant passé cinq heures et demie. Pour cette nuit, il ne pourrait pas se rendormir. Et pourtant, juste une petite heure de sommeil lui aurait suffi. En temps normal, ça aurait pu être possible mais là, même avec la meilleure volonté du monde, son inquiétude ne lui permettait pas de fermer l’œil.
« Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider à dormir, et surtout pour que tu dormes sans cauchemar… Je serais prêt à tout tant que ça marche ensuite. »
Dans la pénombre, personne n’aurait pu voir ses yeux luisants mais sa voix trahissait son état. Il n’avait rien dit sur ce qu’il ressentait pour éviter de faire culpabiliser Wilster. Maintenant, il espérait juste que ce dernier n’ait pas entendue sa voix tremblante.
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| | Sujet: Re: Le dernier songe [Wil et Arthur] Mer 7 Mar - 19:55 | |
| Je regardais Arthur s’assoir sur le lit, lui lançant un demi-sourire forcé. Je le savais bien, que l’infirmier n’avait rien pour me soigner, c’était en grande partie pour cela que je n’avais rien dit. Il fallait pourtant bien que cela cesse. Je ne tiendrai surement pas longtemps à ce rythme… Arthur semblait vraiment s’inquiétait pour moi. Au fond, cela me faisait plaisir que quelqu’un s’inquiète pour moi, on est toujours content d’apprendre que quelqu’un s’inquiète pour vous. Mais je ne pouvais pas l’empêcher de dormir à son tour. Sans un mot, je laissai ma tête se poser sur ses genoux, m’allongeant à moitié sur le lit. Il n’allait pas rester éveillé toutes les nuits pour moi, alors autant profiter de celle là.
J’essayai de me rappeler. Ces cauchemars, je les faisais depuis longtemps, certes, mais pas avec autant d’intensité. C’était deux fois par semaine, et non pas dès que j’avais le malheur de fermer les yeux. Si j’y repense bien, c’est seulement depuis ces derniers mois qu’ils ont empiré. Depuis qu’Arthur est là… Sauf que je doute fort que ce soit sa faute. C’était peut être ma relation avec lui qui avait déclenché la chose, mais certainement pas lui. Mais ça vient d’où alors ?
Toujours allongé, je m’énervais tout seul en cherchant une solution à mon problème. J’y avais pensé déjà plusieurs fois, sans vraiment trouver, alors pourquoi la solution viendrait-elle maintenant ? J’avais proposé la théorie de la peur de se retrouver seul, si Arthur parait, ou alors la peur des élèves, sauf que je suis professeur ici depuis trop longtemps pour que cela soit possible. J’avais même imaginé qu’un élève en magie avait pu me faire cette farce. Pour dire à quel point ce délire allait loin. Mais si je cherchais encore plus loin dans ma mémoire. Peut être une personne qui m’en voudrait. Les soldats allemands ? J’en doute beaucoup. Le journaliste à qui j’avais fait faux bonds au dernier moment avant la « plus grande entrevue de sa vie » ? Non plus, il ne connaissait en rien les êtres non normaux, et cette histoire remontait à un siècle maintenant.
Soupirant, je fermai les yeux, tout en répondant à Arthur :
« Pour le moment, je ne vois vraiment pas, et pourtant, j’ai cherché. »
Je repensai alors à la forme noire dans le miroir, en frissonnant au passage. Je n’étais pas fou qu’en même. Je n’avais jamais eu d’hallucination auparavant. Et je n’étais pas plus fatigué que les autres nuits. Pris d’un doute, je me relevai d’un bond, en direction de la salle de bain. J’attrapai l’un des bouts de vitre brisée qui jonchaient le sol à pleine main pour regarder dedans. Il n’y avait que mon reflet, et rien de plus.
« Je ne suis pas fou quand même !? »
Je pris un autre morceau, juste pour être sur. Mais il n’y avait que mon visage, fatigué par le manque de sommeil.
« Arthur, je te jure qu’il y avait un truc dans le miroir ! »
A qui voulez vous faire croire ça ? Une ombre noire dans un miroir, cela faisait tellement cliché de roman de bas étage… Je regardai Arthur, espérant peut être trouver une réponse sur son visage. Je n'osais même pas m'imaginer sa situation. S'il m'avait un coup pareil, je l'aurais surement rangé dans la catégorie des fous. Je retournai dans la chambre, le miroir toujours en main, ne sachant plus vraiment quoi faire. Une fois arrivé à coté de l'infirmier, je rejetai un coup d’œil dans le morceau de vitre, afin de retrouver le sourire sournois de l'ombre sur la parois de verre. Sans attendre, je la jetai sur le mur d'en face, dégommant la lampe de chevet au passage. Autant réveiller totalement les voisins, après tout, quand on commence, autant finir.
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| | Sujet: Re: Le dernier songe [Wil et Arthur] Mer 4 Avr - 20:45 | |
| Arthur commençait à vraiment se demander ce qu’il se passait dans cette chambre. Son amant lui annoncer qu’il avait vu une « chose » dans le miroir et à cause de ses cauchemars, il ne dormait plus de la nuit. Il commençait sérieusement à s’inquiéter sur l’état mental de son ami. Bien sûr, il ne lui dirait jamais le fond de sa pensée mais, il se demandait si Wilster n’était pas en train de devenir fou. Paraît-il que s’est normal de refuser de dormir après un rêve traumatisant… Arthur l’avait lu dans un livre de médecine sans franchement y porter attention à ce moment-là.
Aujourd’hui, à cinq heures et demie du matin, l’infirmier se demandait encore pourquoi il avait voulu se mettre avec Wilster. Il y avait évidemment la ressemblance avec Damien Jensen, son ex-fiancé. Puis, le professeur l’avait intrigué depuis leur première rencontre. Il se devait d’en apprendre plus sur lui, par tous les moyens possibles. Sortir avec lui était un très bon moyen pour arriver à ses fins. Il y avait bien d’autres raisons du pourquoi il sortait avec Wilster mais ce soir-là, il n’arrivait plus à les retrouver. A la rigueur, Arthur pouvait rattacher sa relation avec le sexe mais il ne le ferait pas.
Il soupirait en s’allongeant complètement sur le lit lorsque que son ami lui jurer que l’apparition du miroir était véridique. Etant donné qu’il était un scientifique, il avait du mal à croire en cette ombre apparue miraculeusement dans le miroir. Mais, Arthur était un être surnaturel alors il voulait bien écouter Wilster. Ça ne le tuerait pas de croire en lui… Il avait toujours cru en lui de toute façon. C’était son petit-ami, il n’avait pas le droit de le prendre pour un fou, il n’avait pas le droit de douter de son amour pour lui. Rien ne l’en empêcher mais évidemment ce n’était pas vraiment correct.
Le brun en avait assez de réfléchir. Il était beaucoup trop fatigué pour réfléchir correctement de toute façon. Alors, il se relevait en soupirant, prenant son oreiller et se dirigeant vers la porte. Il se retournait pour exprimer son point de vue sur la situation, essayant de ne pas paraitre trop violent tout de même. Mais sa raison lui empêcher de dire ce qu’il pensait. Si c’était le cas, Wilster le prendrait surement très mal et peut-être que ça serait la fin de leur histoire… Arthur jetait un œil à sa tenue vestimentaire : il ne portait qu’un bas de pyjama. Il ne pouvait pas sortir dans le couloir dans cette tenue.
« Je t’aime, ça tu le sais… Mais je n’accepte pas que tu me mentes et encore moins que tu inventes des soit-disant « ombres » pour justifier ton état. Tu devrais peut-être… en parler à quelqu’un. Pour cette nuit, enfin, ce qu’il en reste, je vais la passer à l’infirmerie. A plus tard »
Il attrapait en vitesse sa veste de pyjama avant de sortir rapidement de la chambre. Peut-être que ça aller faire une sorte d’électrochoc chez son ami… C’est que ce qu’il espérait de tout son cœur.
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| | Sujet: Re: Le dernier songe [Wil et Arthur] Mer 4 Avr - 21:39 | |
| Arthur était sorti de la chambre, en direction de l’infirmerie, après m’avoir clairement dit que j’étais un menteur et que j’avais inventé toute cette histoire. C’est à ce moment là que la deuxième lampe de chevet rendit l’âme en cette fin de nuit, après avoir fait un beau vol plané à travers la pièce. En colère ? Tout à fait.
Inutile de vous noter toutes les insanités qui eurent le plaisir de sortir de ma bouche, au grand damne des voisins. C’était bien une chose que je détestais : passer pour un menteur. Alors que je fulminais, et qu’au passage j’entendais les voisins frapper bruyamment contre le mur, j’attrapai un cahier vierge et un stylo. Et c’est avec énervement que j’écrivais en détail tous les cauchemars que j’avais pu faire. Si ça m’a pris des heures ? Oui ! Le soleil était levé depuis un moment quand je posai le stylo. Le cahier était maintenant tordu, quelques pages arrachées ou froissées, dû à ma très mauvaise humeur. D’ailleurs, le stylo a lui aussi rendu l’âme.
Je relus maintenant mes cauchemars, maintenant couchés sur papiers. D’après le réveil, il était déjà plus de 7H30, les cours commençaient dans moins d’une demi-heure… Et c’est là que je dis qu’il n’y a pas que les élèves qui sèchent les cours ! Je m’habillai en vitesse, lançai le cahier sur le lit, et partis en direction du jardin.
Quelques pavés de fleurs bousillés plus tard, je m’assis dans l’herbe, loin de l’établissement. J’avais m’être un peu calmé, j’en voulais en l’infirmier. Qu’il n’ose même pas m’approcher, il le sentira passer cette fois. Faites confiance aux gens, ils vous enverront chier ! Ma devise d’autre fois n’était pas si mauvaise, finalement. J’étais décidé à ne plus bouger de ma place, dans le parc, à l’abri des regards.
« Tu devrais peut être en parler à quelqu’un. » Et à qui voulait-il que j’en parle. Pas envie de finir à l’asile moi… Si lui ne me croit pas, pas la peine d’aller voir quelqu’un d’autre. Finalement, je m’étais surement trompé sur son compte.
Je m’allongeai dans l’herbe, réfléchissant. Quand ces rêves avaient-ils commencés ? Du moins, les cauchemars de ce genre là. C’était… dans la ville où j’étais né, du moins, quand j’y étais retourné, il y a quelques décennies de cela. C’était à partir de là. Ensuite, il n’y en a pas à douter, ils se sont empiré dès la rencontre d’Arthur, qui s’est trouvé être assez… étonnante ? Et je dirais que l’horreur a vraiment commencé à noël, lors de la première fois, je dirais… C’est moi où ce truc est jaloux ? Ça y est, je divague. Quoique…
Je repris une bonne bouffée d’air frais, avant de me lever et de me diriger vers la marre. Après une longue hésitation, je regardai mon reflet dans l’eau. L’ombre était là. Mais cette fois, je la fixai, sans fuir. Il n’y avait que toi pour être jalouse, n’est ce pas, Julia ? |
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