Messages : 8 Points : 4593 Date d'inscription : 25/04/2012
| Sujet: Salem Miyasaki ou le Chat de Gouttière ~ Mer 25 Avr - 15:57 | |
| Salem Miyasaki ~ Nom et Prénom : Miyasaki Salem
~ Âge : 17 ans
~ Sexe : Garçon
~ Classe : Terminale
~ Options : Art & Histoire des Espèces
~ Race : Chimère
~ Secret : Autrefois, Salem était humain.
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~Caractère~
nvisible. Il avait beau s’avancer parmi la foule, les seuls regards qu’on lui jeta furent horrifiés, étonnés même de voir un tel garçon ainsi. Beaucoup n’avaient jamais vu de chimère et tous, ou presque, s’enfuyaient à sa vue. Pendant qu’il traînait ses bras, les yeux rivés au sol, il entendait les murmures dans son dos. Il avait l’habitude désormais. Toujours les mêmes insultes. Pourquoi continuait-il à vouloir se mêler aux autres alors que tous le repoussaient ? C’était dans sa nature. Il avait besoin de compagnie, mais d’une compagnie autre que celle que lui offrait les autres chimères. Pendant l’espace d’un instant, il voulait pouvoir observer ces jeunes gens normaux, chance que lui ne possédait plus. Il lui arrivait d’être nostalgique du temps où il était encore un jeune garçon insouciant. Temps dont il ne possédait aucun souvenirs. Il se basait uniquement sur des prescriptions. De toute façon, sa condition de chimère lui convenait plus ou moins. Outre le fait qu’il devait se cacher nuits et jours, il ne s’en sortait pas trop mal. Mais était-ce si stupide que de rechercher quelqu’un pouvant le comprendre ? Alors qu’il fendait la foule sous les cris de terreur, il se demanda si ici, ou quelque part, il existait quelqu’un qui l’accepterait pour ce qu’il était vraiment. Quelqu’un pouvant lui rendre sa condition humaine désormais troquée contre ces oreilles de félin et cette queue fine. Juste quelqu’un qui ne le regarderait pas comme un étranger ou comme un animal de foire. Quelqu’un qui le verrait tel un être humain. Malgré cette quête insensée, il avait la sensation de ne pouvoir aimer. Lorsqu’il touchait sa poitrine, un froid intense l’envahissait alors. Etait-ce cela, avoir un cœur de pierre ? Mais il ne désespérait pas. Les Hommes l’avaient trop fait souffrir pour qu’il puisse à nouveau accorder sa confiance. Mais un jour, peut-être, aurait-il droit à une seconde chance. Un môme s’approcha de Salem. Il lui sourit en retour. Il tenta de caresser les oreilles du garçon ou même d’attraper sa queue. Mais sa mère lui dit de s’écarter bien avant que l’enfant n’ait pu effleurer Salem. Alors l’animal s’en alla. Toujours le même scénario. Il ne souhaitait qu’un peu de chaleur. Sous cette carapace froide se cachait en effet un garçon très affectueux, faisant des pieds et des mains pour se faire accepter ainsi. Malgré son apparence de peluche, Salem n’arrivait à rien. Avec toute cette agitation, au moins put-il attraper aisément une pomme. Il la porta à sa bouche et la croqua à pleines dents. Malheureusement, son repas fut interrompu par une coccinelle. Il la vit et prit peur. Il avait la phobie des coccinelles. C’est étrange, en effet. Lâchant son trognon de pomme, il observa un arbre. Il avait toujours adoré grimper aux arbres, même étant enfant. Lorsque des bruits retentirent, il jeta un œil mauvais dans la direction des cris. Il ne supportait pas tous les petits pleurnichards. Il ne comprenait pas à quoi rimait cette connerie de chialer au moindre problème, aussi énorme soit-il. Lui était incapable de verser des larmes. S’en plaignait-il pour autant ? Non. Il s’effaça alors de la ruelle, jugeant préférable de disparaître pour un petit moment.
| ~Description Physique~
[…]L'on voit certains animaux farouches, des mâles, et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides, et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et, quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine ; et en effet ils sont des hommes.[…] Les Caractères ; La Bruyère
Le grelot tinta. Une fois, puis une seconde fois. Aucun bruit si ce n’est ce même tintement pouvant en rendre fou certains. L’animal ne se lasserait jamais de jouer avec. Un étrange cadeau qu’il appréciait énormément. Un grelot de couleur or, mince, complétant à merveille sa panoplie de monstre. Un monstre. Le mot ne le rebutait plus désormais ; c’était la stricte vérité. Aussi triste soit-elle. Le grelot vibrait toujours. Il aurait très bien pu se déplacer sans émettre le moindre tintement, si il l’avait souhaité. Sa silhouette s’allongea dans l’obscurité. Cette fois-ci, pas un seul tintement. Il bondit en haut d’une branche et observa les passants cheminant à la lueur d’un simple lampadaire. Il aurait pu rester ainsi pendant de longues heures, ne ressentant jamais l’engourdissement de ses membres. Il avait l’habitude de somnoler dans des positions toutes plus étranges les unes que les autres. Lorsqu’il bondit d’une branche à l’autre, on jurerait voir un chat tant ses mouvements paraissaient animales. Un véritable félin à l’aise dans son environnement. Sa longue écharpe s’agitait, ballottée par les rafales de vent. Les deux grelots attachés à chacune des extrémités ne purent s’empêcher de tinter, ceux-ci. Il étouffa un juron. Même si l’animal possédait une agilité hors-paire, il ne pouvait rien contre les éléments naturels. À bien y regarder, le fauve n’était rien d’autre qu’un homme. Un être humain se tenant sur ses quatre pattes, et non bipèdes. Il marchait toujours le dos courbé. Mais ce n’était pas par plaisir qu’il adoptait une telle position. Il suffisait de regarder au sol pour apercevoir ce qui l’empêchait de tenir droit. Ses bras. Des bras plus longs que la normale. Il les traînait telles deux chaînes. Un peu comme un prisonnier condamné. Un prisonnier condamné à devoir errer éternellement entre deux mondes ; celui des Hommes et l’autre, bestial. Pourtant, il serait stupide de sous-estimer la force que le garçon possédait dans ses mains. En combat, il se servait avec aisance de ses longues griffes, n’hésitant pas à faire couler le sang pour sauver sa misérable existence. Lors des assauts, ses bras si lourds devenaient alors deux armes redoutables. Il les maniait avec dextérité, tirant des avantages de sa pauvre condition. La survie avant tout. Mais pour le moment, ces deux drôles de bras étaient recouvert de deux gants longs, desquels dépassaient les griffes longues et aiguisées de l’animal. La créature feula. Un cri bref, dans le simple but de signaler sa présence à ses congénères. Salem arrivait. Une queue s’agitait dans les ténèbres, s’agitant de gauche à droite. Ce mouvement balancier avait un petit quelque chose d’hypnotique. Les chimères qui le contemplaient ne pouvait s’empêcher de quitter des yeux cette queue fine mais toutefois fourchue. Sombre mais ponctuée d’une touche blanche à son extrémité. Une queue effectuant le rôle de balancier, lui permettant de tenir sur ses deux jambes d’humain lorsque sa posture accroupie ne lui convenait plus. Posture qu’il ne quittait que très peu souvent. De toute façon, à quoi bon vouloir se mêler à la foule et essayer de paraître un simple humain ? Cela ne servirait strictement à rien. Ses oreilles aussi conquirent les plus jeunes. Quelques fois, des enfants audacieux s’approchaient du jeune homme pour lui caresser entre les oreilles. Fines, maculées de poils bruns, en pointe. Même si elles faisaient l’unanimité auprès des enfants, les parents, eux, n’étaient pas de cet avis, craignant que leurs chers chérubins ne se fassent croquer par un tel monstre. Un corps frêle semblable à celui d’un garçon. Par instant, il ressemblait à une poupée de porcelaine menaçant de se briser à chaque instant. Mais en vérité, il n’en était rien. Les apparences sont parfois trompeuses. Salem savait se défendre. Ses semblables ne le savaient que trop bien. Un feulement s’échappa à nouveau de ses lèvres. Un bref éclair illumina son visage. Des traits fins mais un poil sévères. Sans doute était-ce lié à son fusionnement. Pourtant, il gardait toujours cet air de petit garçon qu’il avait lorsque les scientifiques l’avaient enlevé, faisant de lui un rat de laboratoire. Son nez droit lui allait à merveille, peut-être de là d’où provenait cet air sévère et stricte ? La pluie se mit à tomber avec frénésie. L’eau coula le long des joues de la chimère, aplatissant au passage sa chevelure déjà en bataille. Des cheveux sombres, légèrement bruns, virant même au roux. Impossible de donner une couleur exacte à une telle crinière. Une partie de sa chevelure cache son œil droit manquant. Un simple orbite vide remplace l’endroit où se tenait autrefois un œil, un vrai. L’autre, par contre, ressemble à un rubis. Un rubis pur, rougeoyant et magnifique. Une pierre que l’on ne se lasserait jamais d’admirer tant elle brille au soleil. Pourtant, cette prunelle semble vide, dépourvue de tout sentiment. Sans doute est-ce cela, qui effraie tant les autres, les gens normaux. Les habits du garçon sont eux aussi excentriques. Il y a, bien sûr, cette longue écharpe qui en aurait fait trébucher plus d’un, mais pas Salem. Sombre, elle se fond avec perfection parmi les ombres de la nuit. Une écharpe recouvrant ses épaules nues un peu à la manière d’un châle. Une écharpe noire et rouge, tout comme le vêtement qu’il aimait arborer. Un haut simple, un pantalon des plus basiques laissant échapper sa queue et des chaussures banales. Rien de superflu. Salem approcha ses lèvres de sa main, léchant au passage du bout de la langue son membre meurtri. Un geste purement animal.
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~Histoire~« On peut aisément pardonner à l'enfant qui a peur du noir la vraie tragédie de la vie, c'est lorsque les hommes ont peur de la lumière. » Platon
Un second souffle. Une renaissance. Il ouvrit les yeux, sa gorge le brûlait. Il aspira l’air, cogna sa tête contre quelque chose de dur. Il se frotta la tempe, sa main rencontra alors un barreau froid et de fer. Il crut rêver. Mais il venait de se réveiller. Il battit des paupières, ses prunelles s’habituèrent peu à peu à l’obscurité. Il discernait sans mal les formes mais voyait le monde en noir et blanc. Bizarre. Sans doute était-ce lié à la nuit. Il se leva pour finalement se cogner à nouveau. Il faut croire que cela devenait une habitude. Il jeta des coups d’œil désespérés de droite à gauche. Il remarqua enfin une autre vie que la sienne. Tous s’agitaient dans leurs cages. Cage. Le mot le rebutait mais il devait finalement se rendre à l’évidence. Il n’était rien d’autre qu’un animal en cage. Moitié homme, moitié bête. Certains criaient, d’autres s’agitaient, tous ces monstres faisaient tout pour qu’on remarque leur présence. Le pauvre garçon se recroquevilla dans le fond de sa tanière. Il ne voulait pas les voir. Il n’était pas comme eux. Malgré les oreilles pointues, ses crocs, la queue qui s’agitait dans l’obscurité et ses bras parcourus de griffes acérées, il n’était pas comme eux. Il n’avait rien d’un animal. Il ne se souvenait de rien. Qui était-il réellement ? Aucun nom ne lui venait à l’esprit. Comment s’appelait-il donc, à la fin ? Il avait beau essayer de se souvenir, il avait la nette impression que sa vie commençait dans cette cage. S’achèverait-elle de la même manière ? Mieux valait ne pas y penser. Une porte s’ouvrit. Il s’avança de la porte de sa cage, faisant comme les autres, voulant distinguer la silhouette se profilant dans les couloirs. Elle se dissimulait entre les ombres, seul le bruit de ses talons lui parvenait nettement. Les autres reculèrent alors, obéissant à un instinct que le pauvre enfant ne possédait pas encore. Au contraire, lui s’approcha, voulant voir qui était cette femme terrifiant les autres. Il entendit les murmures lui conseillant de reculer mais rien à faire, il était vraiment têtu comme une mule à cette époque. Il l’est toujours autant aujourd’hui. Il s’avança donc, laissant ses pattes dépassaient des barreaux. La femme se dirigea tout naturellement vers lui, son choix ne respirait aucune hésitation. Elle s’approcha donc, l’hybride put observer à son gré les différentes bagues parcourant les doigts de la femme. Il approcha ses griffes des bagues, jouant avec. La femme portait une blouse blanche et affichait un sourire étrange. Elle semblait sereine. Elle ouvrit la porte de la cage et approcha son bras de la tête du jeune homme. Il ne recula pas, la laissant le caresser. Qu’avait-il donc à craindre d’elle ? Trop heureux de pouvoir enfin sortir de cette saleté de cage, il la suivit sans rien dire.
~~~ Deux ans. Deux ans qu’il était désormais ici. Il avait subi les pires traitements qui puissent exister. Ces connards de scientifiques ne s’étaient jamais lassé de lui administrer toutes sortes de vaccins. Ils se servaient de lui. Désormais, il n’était plus qu’un pitoyable rat de laboratoire. Il n’était pas le seul dans ce cas-là. Depuis qu’il était dans cette salle blanche, il avait appris à connaître les autres spécimens y résidant. Il ne leur adressait presque jamais la parole et ne réagissait plus qu’à son nom de code : Expérience 562. Il ne possédait aucun prénom autre que ces trois chiffres. Il lécha sa patte, voulant atténuer la douleur. Un geste désormais devenu mécanique. Deux longues années qu’il n’avait pas vu la lumière du soleil. Il ne connaissait plus que l’obscurité. Il chercha son rayon de soleil qui lui permettait de survivre. Il la trouva enfin. Luna. C’était ainsi qu’elle s’était présentée à lui. Souvent, elle lui parlait pendant de longues heures. Lui ne faisait rien d’autre qu’écouter sa belle voix. Un timbre semblable à celui d’un rossignol. Il repérait le moindre de ses déplacements grâce au grelot qu’elle portait autour du cou. Quelques fois, elle se mettait à parler de ce qu’elle était avant. Alors c’était vrai. Si elle n’avait pas toujours eu cette ressemblance avec un renard blanc, sans doute lui non plus n’avait-il pas toujours eu cette familiarité avec une panthère noire. Mais le pauvre avait beau essayer de se souvenir, sa vie avait commencé dans une de ces saletés de cages. Il ne se souvenait de rien. Elle avait bien essayé de le rassurer, de lui expliquer qu’il n’était pas le seul à avoir tout oublié mais rien n’y faisait. L’impression d’être un putain de cobaye se renforçait de jour en jour. Il avait l’impression d’avoir été créé de toutes pièces dans ce laboratoire. Mais c’était tout bonnement impossible. Cela relevait de la science-fiction. Mais après tout ce qu’il avait vu en deux ans, plus rien ne l’effrayait. Ces satanés humains avaient réussi à mélanger l’ADN d’un animal avec celui d’un humain pour donner naissance à une chimère. Alors pourquoi pas créer une chimère à part entière ? Lorsqu’il avait exposé sa théorie à Luna, elle avait éclaté de rire. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il est vrai qu’un tel discours relevait de l’impossible.
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Un jour comme les autres. Un jour où les chimères hurlaient dans leurs cages et se prêtaient aux moindres désirs des scientifiques. Un jour des plus banals. Luna se trouvait dans la cage adjacente à la sienne. Comme toujours, elle parlait. Le jeune homme, lui, somnolait. Elle eut beau l’appeler, il ne répondit pas. Pas tout de suite. Il en avait assez de ce foutu numéro. Il n’eut même pas besoin de parler pour qu’elle comprenne une telle chose. - Que penses-tu de Salem ? Il leva ses yeux vers elle. Salem. C’était étrange comme prénom. Peu bavard, il hocha simplement la tête pour lui dire qu’il acceptait de porter un tel prénom. Il avait l’impression de renaître à nouveau. Mais cette fois-ci, il était enfin quelqu’un. Elle tendit alors la main vers lui, lorsqu’elle ouvrit sa paume, un objet de couleur or se détachait de sa peau. Il lui fallut quelques instants pour reconnaître le grelot qu’il appréciait tant. Il referma les doigts de son amie sur l’objet. Il ne pouvait accepter un tel cadeau. « Prends-le. Il n’est pas poli de refuser les cadeaux de ses amis, tu sais ? » Il finit par l’accepter et l’accrocha à son cou. Un peu comme un collier. Salem. Le nom résonnait encore dans sa tête, en même temps que le tintement du grelot. Il ferma les yeux et s’endormit. Il venait de vivre le premier jour du reste de sa vie.
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Salem fut réveillé par une drôle d’odeur, l’odeur d’une charogne. Il remua dans sa cage. C’était insoutenable. Il camoufla son nez sous son écharpe, pensant atténuer les effluves. Il se dressa sur ses jambes, voulant voir ce qui avait provoqué une telle puanteur. Luna fut plus rapide que lui. - Juste un mort. Une chimère qui s’est rebellée. Y a rien à voir, rendors-toi. Il n’était pas satisfait d’une telle explication. Il vit tout de même le maigre corps d’un animal, couché sur de la paille. Un coyote. Il leva ses grands yeux vers Luna, en quête d’explications. - Tu t’es déjà totalement transformé en panthère, Salem ? Moi, j’ai déjà fait l’expérience, mais sous la forme d’un renard, bien entendu. Il fit non de la tête. Il n’avait même jamais essayé. Il était certain de ne pouvoir avoir une telle chance. Sous son aspect mi-homme, mi-animal, il avait l’impression d’être entre eux mondes. Toutes ces métamorphoses, ce n’était pas pour lui. - Promets-moi d’essayer un jour. - Dès qu’on sortira d’ici, Luna. Promis. Et il se rendormit. Il n’était pas sûr de pouvoir tenir une telle promesse. Il n’était pas sûr de sortir un jour de cette prison.
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Il ne supportait désormais plus la vie en cage, la vie tout court même. Il en avait assez d’être réduit au rang de simple esclave. C’est alors que Luna eut une idée. Un plan mûrement réfléchi depuis longtemps. Le garçon lui prêta une oreille attentive. Il leur suffisait d’attendre que les scientifiques viennent leur administrer leur dose habituelle pour s’échapper aussitôt. Simple, en effet. Salem n’était pas convaincu. Et si cela ratait ? Mieux valait attendre que l’occasion se présente d’elle-même plutôt que de risquer de se faire tuer. « Hey les jeunes ! Moi j’peux faire diversion si vous voulez. T’façon, moi j’suis condamné depuis belle lurette, j’en ai plus pour longtemps, croyez-moi. Alors si j’peux filer un p’tit coup d’main avant de quitter c’monde, aucun problème. » C’était le vieux Matthew qui venait de parler. Salem se souvenait très bien avoir entendu les scientifiques parlaient de rejet à propos de la fusion du vieux grigou. Il haussa les épaules. Après tout, pourquoi pas. Ils restèrent donc sagement dans leurs cages, attendant que les scientifiques leur administrent leur traitement quotidien. Lorsque l’un d’entre eux se pencha sur la cage du vieil homme, il eut la surprise de se faire attaquer par la chimère. Il hurla à l’aide, appelant du renfort concernant les autres scientifiques. Les deux amis profitèrent de ce court répit pour s’échapper, profitant de la diversion pour fausser compagnie à leurs tortionnaires. Malheureusement, le laboratoire était un véritable labyrinthe. Alors qu’ils passaient devant d’autres cages, Luna le stoppa « Il faut les sortir de là, eux-aussi. ». Il voulut dire non, lui expliquer qu’ils n’avaient pas le temps mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Au lieu de cela, il fit le contraire et usa de ses griffes pour crocheter les serrures. Alors qu’il terminait de sauver la dernière chimère, les balles fusèrent près de leurs oreilles. Salem eut tout juste le temps de se mettre à couvert avant qu’une nouvelle rafale ne vienne vriller ses tympans. Il vit le corps des hybrides plus lents transpercés par les balles. Tout cela était de sa faute. Si seulement il n’avait pas libérer ces êtres de leurs cages, au moins seraient-ils toujours vivants à l’heure qu’il est. Lorsque l’assaut se calma enfin, il sortit de sa cachette, appelant Luna. Aucune réponse. Il découvrit le corps de son amie non loin d’une cage. Il s’approcha alors, laissant sa main parcourir de corps blême. Alors qu’il tenait un cadavre entre ses doigts, il ne put s’empêcher de voir un sourire à travers le rictus figeant les lèvres de son amie. Là où elle était, elle semblait heureuse. Au moins l’un des deux avait-il survécu.
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En cage. Encore une fois. Au moins y avait-il du changement. Il avait réussi à s’enfuir du laboratoire. Malheureusement, il aurait dû rester sur ses gardes. Par son insouciance, il s’était bien vite fait rattrapé. Par des forains, cette fois-ci. Il était exhibé dans une foire aux monstres. Les humains payaient pour pouvoir observer le pauvre Salem derrière les barreaux. L’homme qui l’avait « dompté » ne cessait de lui répéter qu’il devait avoir l’air effrayant. Pour cela, il ne se gênait pas de donner des coups à la chimère lorsqu’elle désobéissait. Les enfants devinrent vite le public préféré de Salem. Ces gosses ne le craignaient pas. Mais les parents n’étaient jamais très loin, esquissant leurs grimaces de dégoût. Avoir l’air effrayant. Lui était repoussant. Il le voyait bien dans les yeux des autres. Pour passer le temps, il jouait avec son grelot. Ce bruit lui rappelait sa chère Luna. Malheureusement pour lui, tous ne le laissaient pas tranquillement dans sa cage. Certains avaient besoin de sensations fortes. Aussi, alors qu’il faisait tranquillement sa sieste à l’ombre, une bande de jeunes s’approcha de lui. Il sut tout de suite que ces adolescents n’étaient pas là uniquement pour le voir. Un bruit attira alors son attention. Un reflet l’aveugla l’espace d’un instant. Il ne se rendit compte de la menace qu’au tout dernier moment. Une lame lacéra ses chairs, il hurla alors. Mais la douleur ne s’estompa pas pour autant. La lame ressortit, atteignant de plein fouet son œil droit. Nouveau cri. Il entendit les morveux rire de leur mauvais coup. Il porta sa main à son œil blessé. Rouge. Il ne voyait plus que cette couleur. Sa paume était barrée de traînées rougeâtres. Les mômes s’enfuirent, laissant la porte de la cage ouverte. Il était libre à nouveau.
~~~ Il fit tinter le grelot accroché à son cou, dernière relique lui rappelant sa chère Luna. Il avait trop souffert, il ne voulait plus revivre une nouvelle fois ce cauchemar alors il se réfugia dans une école nommée "Lisienne" Là, il rencontra d’autres personnes différentes. Ce lieu abritait bon nombre d'horreurs de la nature, du moins c'est ainsi que les humains les percevaient. Il n’en sortait qu’à la tombée de la nuit ou lorsque le soleil était bas, voulant éviter au maximum la lumière. Dans ce lycée, il fut surpris de l’accueil qu’on lui réserva. Les gosses jouaient avec ses oreilles ou essayaient d’attraper sa queue, les adultes discutaient de bon cœur avec lui. Alors qu’il rentrait un peu plus tard que prévu à l'école, il attrapa le bras de l'homme posé non loin de lui. Il lui montra les couleurs orangées qui striaient le ciel, ne sachant pas ce que c’était. - Cela a un très beau nom, Salem. Cela s'appelle l'aurore.
Vous
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